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  • Grégoire de Gaulle, un photographe inspiré

    Grégoire de Gaulle, un photographe inspiré

    Grégoire de Gaulle, un photographe inspiré

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    Grégoire de Gaulle (à gauche) avec des personnalités du festival

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    J’ai aperçu les œuvres photographiques de Grégoire de Gaulle lors d’une grande exposition organisée au Carrousel de Louvre, une exposition présentée par le Centre d’Echanges Culturels et Artistiques Franco- Chinois (CECAFC) et Cap Cultures. Mais pourquoi Grégoire de Gaulle parmi des peintres, des sculpteurs, des artistes chinois? La réponse est simple car la Chine est une véritable source d’inspiration pour ce photographe « globe- trotter ».

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    Je l’ai revu lors d’une exposition dans le cadre d’un festival en Mongolie Chinoise à CHIFENG, un festival avec la participation de la ville de Cannes. Nous avons parlé, nous avons fait la fête et aussi ri et dansé….Mais qui est donc Grégoire cet artiste voyageur si proche de l’empire du milieu?

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    Photographe et graphiste, Grégoire de Gaulle a eu la chance de pouvoir se balader librement en Chine durant l’été 1978. Il en ramené alors un reportage photo dont il publie une sélection consacrée aux loisirs d’une population qui sortait à peine des tourments de la Révolution culturelle. Des années plus tard, il a pu retourner dans ce grand pays et constaté combien le décor avait changé, mais aussi que, avec une apparente facilité, les Chinois s’étaient adaptés à ce nouveau siècle. Comme Mao l’avait appris à ses dépens, le peuple chinois sait faire le gros dos, attendre et voir, profiter de l’instant en attendant des lendemains qui, trop souvent dans le passé, ont déchanté. La nouvelle révolution du marché aurait-elle changé ces traits que l’on dit permanents ?

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    En 2004 Patrice de Beer a écrit:

    La Chine est-elle immuable ou en proie, devant nos yeux, à un changement historique ? Sans doute un peu des deux. Le carnet de voyage que nous offre Grégoire de Gaulle – avec une modestie qui fait qu’il a attendu 26 ans avant de nous le faire partager – peut paraître bien décalé par rapport aux images modernistes que rapportent les millions de touristes et d’hommes d’affaires qui ont visité Shanghai, Pékin ou Canton. Point de gratte-ciels, de limousines étincelantes, de ravissantes jeunes femmes à la dernière mode et d’ambitieux
    « businessmen » partis à la conquête du monde ! Mais un petit peuple qui survit tant bien que mal les bouleversements que lui imposent le Ciel ou ses dirigeants. Un petit peuple qui, en cette année 1978, deux ans après la mort de Mao et la fin du désastre meurtrier de la Révolution culturelle, a déjà réappris à vivre, et à sourire.

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    Ce peuple chinois s’amuse, voyage, mange, se fichant bien de ce grand jeune homme étranger de vingt-deux ans qui le mitraille avec son appareil photo. Ce n’est pas lui qui l’empêchera de grimper sur le bateau de marbre du Palais d’été, à Pékin, et de faire immortaliser cette excursion par un photographe ambulant. De jouer aux échecs chinois torse nu ou en marcel dans la touffeur des « hutong », les ruelles du vieux Pékin. Mais c’est peut-être lui qui a fait brailler d’effroi ce gamin qui n’avait peut-être jamais vu de « waiguoren », ces étrangers si rares à l’époque.

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    Oui, les temps ont bien changé et la lenteur désinvolte de Chinois qui travaillaient pour le régime avec autant d’enthousiasme que celui-ci mettait de générosité à les rémunérer a cédé la place à l’économie de marché : finie l’unité de travail, le « danwei », cocon à la fois si répressif et si confortable. Il faut désormais lutter pour survivre, pour travailler, pour conserver ou obtenir un logement. A la dictature du Parti a succédé celle de l’argent et du marché. Les écarts de revenus se sont multipliés dans une société longtemps habituée à un égalitarisme de façade, les tensions sociales sont là pour ceux qui veulent bien les voir, en ville comme à la campagne.

    Face à ce peuple sensible, patient, si avide de goûter les – encore trop rares – menus plaisirs qui sont les siens, Grégoire de Gaulle a lui aussi su se montrer sensible, patient. Sans cela, il ne nous aurait ramené qu’une collection de photos de voyage dont on sait qu’elles vieillissent aussi vite que le papier sur lesquelles elles sont tirées. Ressorties de leurs cartons, elles n’ont pas pris de rides, seulement un peu de bouteille. Car derrière l’uniforme Mao ou la robe passe-partout en calicot mal coupé, comme aujourd’hui en vêtements de bon faiseur, les Chinois resteront toujours des Chinois. Avec leur sourire indéfinissable qui est moins la manifestation de leur contentement intérieur qu’un miroir ou une protection contre le monde extérieur, l’émerveillement des enfants et la placidité des vieux qui en ont tant vu.

    Photos Chine 1978/Grégoire de Gaulle

     

     

  • RENDEZ-VOUS EN MONGOLIE intérieure (Chine)

    RENDEZ-VOUS EN MONGOLIE intérieure (Chine)

    RENDEZ-VOUS EN MONGOLIE Intérieure

    (Chine)

    (10/21JUIN 2016)

    par

    Michel RECULLET 

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     Vendredi 10                                                                                                                                                                            Décollage à 20h20 de Roissy pour une nouvelle aventure direction la Chine.

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    Samedi 11                                                                                                                                                                                                         Atterrissage du 777 tout en douceur sur la piste de  Pékin (Chine).

    Il est 12h 10 et il nous faudra attendre 19h pour prendre une ligne intérieure pour atteindre notre destination finale: la Mongolie (Chine).

    Nous avions profité de ce moment pour rechercher un slogan qui servira de thème au festival du cinéma chinois auquel nous sommes conviés. Il fallait alors symboliser ce rapprochement entre les villes de Cannes et Tongliao ce sera « Symphonie de dunes et vagues »

    L’avion se pose  » à la mongole « sur l’aéroport de CHIFENG ou un accueil triomphal nous attend sous les crépitements des flashes. De splendides créatures enroulent des  écharpes bleues autour de nos cous, témoignage de l’amitié franco-mongole (Chine).

    Un autocar escorté de trois voitures-balais nous transporte vers le bout du monde au pied du grand désert de Mongolie de Chine et arrivons enfin à nos logements par une nuit très étoilée.

    Nous dînons dans un restaurant moderne et luxueux puis allons regagner nos chambres qui sont en fait des grands containers offrant un bon confort (nouveau concept hôtelier/ la Chine nous réserve toujours de nombreuses et nouvelles surprises) .

    Au réveil quelle surprise: une vue féerique sur le désert s’offre à nous: Les dunes sont là, tout près avec un petit plan d’eau que survolent quelques oiseaux en  quête de nourriture.

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     Dimanche 12

    la journée commence par une première répétition un peu endormie sous un kiosque ombragé.

    L’après-midi nous grimpons sur les dunes, exercice périlleux et plus sportif encore nous des descendons les pistes ensablées en luge.                                                                                 Malgré l’immense étendue du désert de Gobi, je fus heurté par une luge incontrôlée!

    Au retour impossible de retrouver mes baskets bleues Reebox et après enquête approfondie, il s’agissait d’une blague de potaches attardés…

    Notre accompagnateur-journaliste Thierry nous initie à la méditation et nous découvrons toutes les vertus de cette discipline.

    Dés le premier soir, nous assurons un spectacle au bord de la piscine et Henri avec Eve son assistante dévouée démarre avec un spectacle de magie bien apprécié.

    Ensuite accompagné par Alain P à l’accordéon, Alain R  au tuba-basse Bernard à la flûte et Patrick à la batterie, j’interprète quelques chansons françaises incontournables. L’ambiance est au rendez-vous et l’on danse dans la bonne humeur.

    Pour clore ce spectacle, un chanteur mongol nous fait une démonstration technique époustouflante avec combinaison simultanée de voix basse et alto.

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    Lundi 13                                                                                                                                                                          

    Réveil magique: le désert est toujours là imperturbable avec ses dunes colorées par le soleil levant , on ne se lassera jamais d’un pareil spectacle!

    Encore une répétition serrée en vue du grand spectacle avec G.Depardieu.

    Après un déjeuner gastronomique nous partons visiter la ville voisine artificielle et sans âme. Les avenues sont larges et bordées d’immenses immeubles pour entasser les anciennes populations nomades. Les magasins sont des bazars ou l’on trouve pêle- mêle tous les produits de première nécessité.

    Le soir, nous dînons dans une yourte typiquement mongole avec des plats à base de laitage et de viandes grillées.

    En rentrant à l’hôtel nous apprenons l’arrivée de Juliette Binoche la célèbre actrice vers 3 heures du matin mais nous  n’avons pas l’intention de l’attendre pour l’accueillir car il est déjà bien tard  et nous préférons regagner nos chambres.

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    Mardi14                                                                                                                                                                         

    Au cours de notre ultime répétition avant concert arrive notre grand-chef suprême Aiming qui vient écouter la qualité musicale de notre programme. Il n’est plus question de jouer la chanson chinoise Aobao Xiangui car pas assez aboutie. Tous nos morceaux de Banda sont validés.

    Ensuite nous sommes conviés à un cocktail très « people  » autour de la piscine. Nous nous retrouvons mêlés aux stars du festival avec Juliette Binoche, le maire de cannes, Grégoire de Gaulle et retrouvons avec plaisir Cécilia Cara et Cyrill Nicolaï ( interprètes respectifs de Roméo et Juliette et autant en emporte le vent).

    En fin d’après-midi, nous assistons au vernissage des artistes peintres (Chine) ou photographes(France). Les séances photos n’en finissent plus et les congratulations d’usage vont bon train.

    Ensuite des limousines vont nous conduire sur le grand tapis rouge du festival.

    A la sortie de notre range Rover noire les flashes crépitent et l’on va se diriger comme des stars vers la grande scène sous les objectifs des caméras qui transmettent en direct sur écran géant notre venue.

    Chacun signe sur un mur géant et moi j’y ai dessiné mon cher Bidule personnage BD de ma création. Toutes les vedettes se retrouvent là pour la grande cérémonie officielle, acteurs, chanteurs danseurs artistes en tous genres mais quelle mise en scène! Quand  Juliette Binoche arrive, elle est saluée par une ovation générale fracassante brisant le silence du désert.

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    Le spectacle est très équipé techniquement: la télévision diffuse son show avec des caméras montées sur grues  mobiles et les projecteurs multicolores, les effets spéciaux s’en donnent à cœur joie…

    Le spectacle est magnifique et se terminera sur un son et lumières accompagné d’un feu d’artifices gigantesque dans un décor naturel unique: le désert.

    Nos prestations sont largement saluées par le public.

    Après le dîner je réveille ma guitare qui s’était endormie dans son étui car nous allons continuer la fête jusqu’à l’aube. Les chansons s’enchaînent aux rythmes des danses dans la plus grande joie des  participants. Peu à peu les officiels s’intègrent à notre groupe et se mêlent avec plaisir à notre fête improvisée…Quelle soirée!

    Je m’endors bercé par le croassement tapageur des crapauds.

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    Mercredi 15                                                                                                                                                                     

    Après avoir bien entendu la conférence de Juliette Binoche car j’étais au premier rang, J’ai bien noté son amour pour la Mongolie et la vie simple et naturelle qu’elle inspirait probablement par contraste avec la vie stressante et artificielle des stars. J’en ai conclu qu’elle préférerait  peut-être vivre bien tranquillement  en yourte, loin des palaces , des mondanités  des projecteurs et des paillettes.

    Après cela nous partons en 4X4 dans les dunes du désert. Ce périple est réservé aux amateurs de sensations fortes. C’est très impressionnant lorsque le  bolide prend son élan en descente pour pouvoir remonter jusqu’en haut de  la dune d’en face. Heureusement il y a des poignées un peu partout dans le véhicule pour se retenir, les secousses étant assez violentes.

    Nous retournons dans le désert mais à dos de chameau avec Cécilia Carra et Cyril Nicolaï. Lors d’une escalade de rochers glissants, Cécilia m’a rattrapé de justesse par la main m’évitant une chute fatale dans le ravin, me sauvant  ainsi la vie . Merci Cécilia, je n’oublierai jamais ton geste!

    Le soir c’est un nouveau spectacle de gala mais de moindre ampleur et nous avons fourni une meilleure prestation avec une disposition sur scène des musiciens revue pour mieux nous entendre.

    On va se coucher plus tôt ce soir car demain on part en car pour PEKIN la capitale de la Chine.

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    Jeudi 16                                                                                                                                                                              

    Nous sortons des chemins caillouteux pour atteindre enfin un réseau autoroutier flambant neuf.

    Après un déjeuner à Chifeng Yu Long nous arrivons à Chengde, ancienne ville impériale et offrant  des visites  particulièrement intéressantes. Le paysage de montagnes avec ses défilés forcent notre admiration.

    Nous arrivons au Chendge mountain resort et embarquons sur le dernier télésiège à 17 heures , sachant que le retour se ferait à pied.

    La montée étant bien longue, nous prenions alors  conscience que la descente à pied serait probablement  interminable  et difficile à travers cette forêt dense que nous survolions.

    L’arrivée est époustouflante lorsque se dresse devant nous ce gigantesque piton rocheux  si caractéristique qui domine la région de toute sa splendeur!

    On comptera 3 heures de re-descente assez épuisante, mais le spectacle en valait vraiment la peine!

    Vendredi17                                                                                                                                                                                               Les visites  s’enchainent et la plus belle de toutes sera probablement  Potala du Panchen lama: un splendide palais tibétain servant de résidence aux dalaÏ-lamas, perché sur la hauteur et composé de nombreux temples et qui ne manquent  pas de nous impressionner.

    Nous faisons tourner les rouleaux de prières sous les drapeaux multicolores agités par le vent.

    C’est la dernière étape avant PEKIN que nous atteindrons dans la soirée avec beaucoup de mal compte-tenu des embouteillages.

    Le dernier hôtel est de grand luxe ce qui facilitera notre repos, nous promettant une dernière nuit en Chine très »Zen ».

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    Samedi18                                                                                                                                                                      

    Ce sera une journée « shopping » très fournie dans le quartier commercial de Tian men et au marché aux perles. Avant de partir, il fallait bien vider le porte monnaie de ses derniers yuans.                                                                                                                                                                               

    J’ai acheté un GO-PRO dont je ne comprendrai jamais rien à son fonctionnement, ne pouvant décrypter la notice en chinois ainsi que des foulards très élégants « made in France »…

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    Dimanche19                                                                                                                                                                               

    Nous allons revoir le temple des Lamas  dont on ne peut se lasser et en ce jour dominical, les visiteurs sont venus nombreux pour prier avec ferveur, allumant de gros bâtons d’encens qu’ils jetteront ensuite dans les flammes d’un chaudron. Tout ces temples au milieu d’une végétation qui semble sortir d’une peinture chinoise inspirent méditation et recueillement dans une ambiance reposée et mystique.

    Après quoi nous engouffrons dans les U tong, déambulant dans un fatras hétéroclite de vélos rouillés, vieux lavabos ou encore vespas sans moteur qui jonchent le sol au milieu des masures, tous ces vestiges des quartiers pauvres et insalubres dont la Chine veut se débarrasser au plus vite pour balayer toute image négative qui pourrait nuire à sa réputation de grande puissance…

    Nous irons au marché de nuit, déambulant au milieu des étals alimentaires de tous genres proposant même brochettes de scorpions et autres aliments que nous ne consommons pas chez-nous.

    Nous rentrons à l’hôtel, exténués par un métro bondé de voyageurs.

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    Lundi20                                                                                                                                                                                                                   

    Ce matin la température est toujours très élevée à Pékin.

    Le temps est passé bien vite et Il va falloir préparer les valises car nous prendrons l’avion du retour en soirée.

    Pour clore ce séjour riche en événements, ce sera l’apothéose pour ce dernier soir avec une invitation dans un des meilleurs restaurants de Pékin spécialisé dans le canard laqué. Nous sommes reçus par Monsieur Long Yuxiang Président du centre de communication culturel  international de Chine accompagné de sa ravissante assistante-interprète. Pour les remercier de ce grand  honneur je leur propose de leur interpréter un florilège de chansons françaises. Alain et Bernard m’accompagnent dans cette ambiance festive qui clôturera un séjour enchanteur et inoubliable.

    J’attends avec impatience le sixième voyage que nous concocteront Henri et Eve que je remercie  chaudement au passage, sans oublier madame Li que nous avons eu  à nouveau le plaisir de revoir cette année!

    Vive nos voyages en Chine avec les clowns de Paris

    Michel RECULLET 

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  • Asie et humour en photos

    Asie et humour en photos

    Asie et humour en photos

    ASIE ET HUMOUR

    LE RIRE EST LE PROPRE DE L’HOMME, RIRE JAUNE, POURQUOI PAS !

     Alors vous dites qu’en Chine on ne fait pas des produits de qualité ! Voilà le dernier masque pour le déguisement »halloween » en vraie « tête de vache » d’un seul tenant. Oh la vache c’est vachement bien… pauvre vache… !


     Moi aussi j’ai un top uniforme ! J’espère que je les impressionne… Quand vont-ils se débrider ?


     ça me prend la tête, ça me prend la tête…


     Des promesses, des promesses…Dire qu’on m’avait promis un super aquarium ; et en plus mes co-locataires sont vraiment pas des drôles !

     

  • Shanghaï du début de siècle.

    Shanghaï du début de siècle.

    Wanted, des infos de Shanghaï du début de siècle.

    Quand une bretonne part à la recherche de détails de la vie de son grand-père qui a vécu à Shanghaï de 1922 à 1934 dans la concession française.

    Avis à tous ceux qui auraient des informations sur la vie des français dans les concessions à cette époque, sur les traversées en paquebot et leurs escales (Paul Lecat, Empress of Canada ou le Bremen) ou via le Transsibérien !

    Mon grand-père, Eugène Fonteneau, est arrivé à Shanghaï à bord du paquebot Paul Lecat en 1922. Il avait 18 ans et allait avoir pour mission de diriger les réparations des navires, de guerre pour la plupart italiens, portugais, américains et français pour la société Kiou sin Dock dont les Messageries Maritimes avaient des parts majoritaires semble-t-il. Il a travaillé avec Etienne Sigaut, Mr Le Scour et Mr Laurent. Il a vécu dans les années fastes de la concession, période au cours de laquelle le jeu, l’opium et la prostitution étaient à leur apogée. J’imagine que mon grand-père a dû bien profiter de la vie même s’il travaillait beaucoup. J’ai quelques notes sur sa vie en Chine, mais je souhaite en savoir plus. Il nous a longuement parlé de dîners protocolaires où on lui servait plus de 20 plats (chinois), les plus raffinés les uns que les autres, mais j’ignore à quoi cela pouvait correspondre. Il a également vécu l’attaque des japonais à Shanghaï en 1932 et a fait quelques allers-retours en France. Il quitte la Chine définitivement en 1934 et restera marqué toute sa vie par cette riche expérience.

    Si quelqu’un a des informations sur les relations entre les français et les chinois ou autres communautés présentes dans les concessions, ou les personnes avec qui il a travaillé, merci de me les transmettre :

    Mon contact

  • Photos « réalisation du rêve des trois gorges », Ouyang Weihong

    Photos « réalisation du rêve des trois gorges », Ouyang Weihong

    Photos de Ouyang Weihong,« réalisation du rêve des trois gorges »

    ( les carnets de Lila Pik)

    Quelques photos de Ouyang Weihong:« réalisation du rêve des trois gorges »

    En gros, un énooorme chantier de construction sur le Yang Tsé qui a duré 17 ans pour protéger des inondations, produire de l’électricité et permettre la navigation. Résultat : un barrage, une centrale hydraulique et une écluse navigable.

    Un photographe, Ouyang Weihong, a suivi le déroulement de ces travaux colossaux. Et c’est une partie de ces photos.

    Bien … Sur le moment, un doute m’envahit : pour avoir connu (dans une autre vie !) quelques chantiers industriels, j’ai du mal à penser qu’on puisse extraire du beau dans un tel contexte. C’est sûr, on va voir des photos de travaux où la lumière ne sera pas optimale, où dans le cadre il y aura une foultitude de choses qui gâcheront la prise de vue, des grues, des camions, des citernes, des structures métalliques, des câbles, de la poussière, de la boue … certes, la mémoire visuelle d’un grand projet industriel mais sûrement pas d’émotion artistique. Donc à recommander exclusivement aux ingénieurs fanas de construction !!

    Et bien, pas du tout !!!! le travail photographique que j’ai découvert m’a carrément sidérée ! Les photos sont belles, puissantes. Elles saisissent différentes étapes de l’ouvrage d’art dans sa verticalité, son horizontalité, sa singularité. Toute la vie du chantier est là, bruissante et fluctuante : Les pelleteuses, le nuage de poussière, les ouvriers, les containers, les grues, les échafaudages…, et pourtant l’objectif la fixe en une composition unique, esthétique et intense. Les angles de vue et le cadrage sont travaillés en finesse. Ce sont des photos d’une grande qualité qui dépassent largement le cadre du reportage.

    J’ai rêvé devant les photos de Ouyang Weihong.

    Présenté par le Musée d’Art de la province du Hubei.

    Les Clowns de Paris représentaient pour l’occasion la France à l’inauguration du barrage des 3 gorges.

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  • L’acupuncture et médecine traditionnelle chinoise..

    L’acupuncture et médecine traditionnelle chinoise..

    L’acupuncture et médecine traditionnelle chinoise.

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    L’acuponcture.

    (Casimir, le fait du Dragon.)

    Les principes fondamentaux de l ’acuponcture sont décrits dans le Huangdi Nei jing (Classique interne de l’empereur jaune), c’est un ouvrage composite dont les parties les plus anciennes remonteraient au III siécle avant J.-C.

    * Concept des méridiens et vaisseaux secondaires.

    La médecine traditionnelle Chinoise considère que les méridiens (Jing) et les vaisseaux secondaires (Luo), sont des trajets répartis dans le corps humain, et dans lesquels circulent le sang et le qi (énergie vitale). Ils forment un réseau reliant les régions superficielles et les régions profondes du corps, équilibrant le fonctionnement de l’ensemble de l’organisme.

    Les méridiens sont les troncs principaux et circulent longitudinalement, alors que les vaisseaux secondaires sont leurs branches.

    L’on peut considérer deux groupes :

     Les méridiens réguliers (Les Douze Méridiens )

      Les méridiens extraordinaires (Les Huit Méridiens Extraordinaires)

    Pour les vaisseaux secondaires, il y a les majeurs et les accessoires. Ils permettent la communication d’un méridien à l’autre. Les méridiens sont répartis symétriquement sur l’ensemble du corps. A l’intérieur, ils se relient avec les viscères, et à l’extérieur avec les quatre membres, la peau, les organes des sens, faisant du corps un ensemble organisé.

    * (source : Précis d’acuponcture Chinoise, Académie de médecine traditionnelle chinoise Edition Dangles)

    C’est de manière empirique et au cours des siècles, que les anciens ont découvert, de proche en proche, que la stimulation de certains points du corps avec des aiguilles, pouvait améliorer l’état de santé des malades. Il n’est pas exclu de penser que la pratique de la méditation ait joué un grand rôle dans ces découvertes. (la méditation en Asie est considérée comme un état actif du corps et de l’esprit ; à ne pas confondre avec la contemplation qui est un état passif.)

    Ainsi s’est formée cette représentation du corps en méridiens et vaisseaux reliés aux viscères ; le tout constitue ainsi une unité homogène.

     L’intérieur (le corps)

     L’extérieur (l’espace de la vie)

     La fluidité, intérieure et extérieure (qui est appelé le qi ou l’énergie vitale), forme un tout en osmose. . L’information est transmise aux frontières de ces deux couches par la peau et les organes des sens.

    L’aiguille, en un point bien choisi, stimule le qi intérieur. Il y a de la sorte un rééquilibrage entre le qi intérieur et le qi extérieur, parce qu’ils ne sont pas différents, mais complémentaires entre eux et de même nature.

    J’entends déjà cette petite voix, qui dit et répète toujours sur le même ton, les mêmes arguments en toute circonstance et cela quel que soit le sujet que l’on aborde :

    « Oui mais les anciens ont pu se tromper, leur connaissance ne portait pas sur un raisonnement prouvé scientifiquement, et plus est, ils n’avaient pas la technologie. Nous avons la technologie, et pourtant les fameux méridiens n’ont toujours pas été détectés à ce que je sache, pas plus que cette hypothétique énergie, le qi , alors ? »

    Alors, ça suffit ! Je vous dis que cette énergie existe, les physiciens ne parlent que de ça !!

    Le zéro quantique : infinité de l’énergie

    Pour les physiciens, le vide contient toutes les particules et les forces à l’état latent. C’est une substance bien plus riche que le néant des philosophes. Sir Martin Rees.

    A qui reviendra le privilège de nous expliquer, le fonctionnement de la bienveillante corne d’abondance ? Cette personne viendra de la physique sans aucun doute. Mais non ? Mais si …

    JPB.

    Pour en savoir plus. Livres cités dans l’article :
    Huangdi Nei jing (Classique interne de l’empereur jaune).
    Canon de médecine. L’un des plus important livre de la culture classique chinoise.

     Précis d’acuponcture Chinoise.
    Académie de médecine traditionnelle chinoise Edition Dangles Livre récent qui répertorie toutes la connaissance actuelle sur ce sujet. Très technique s’adresse aux professionnels de la santé.

    ***

    Je vous conseille, si le sujet vous intéresse, tel qu’il est présenté dans cet article, deux livres, qui ne traitent pas de l’acuponcture mais qui pourront en éclairer le dessin et les contours . Les grands principes de l’acuponcture ne sont pas affaire de raison, mais de résonance. Deux livres pour trouver le juste milieux.

     Le premier livre en éclaire le dessin . Garder l’un,

    Le livre de la cour jaune

    Présenté, traduit du chinois et annoté par Patrick Carré.

    Classique taoïste des IVe – Ve siècles Edition point sagesse Sa146

    Le corps et ses organes décrit de manière visionnaire et poétique.

    Ce livre nous fait entrer dans un monde complexe fait d’image hautement symbolique.

    Le corps vu autrement que par l’intermédiaire de machine, qui ne restitue froidement, que la connaissance technologique quelles en ont.

     Le second livre en dessine les contours. Retourner le zéro à l’infini,

    Charles Seife Zéro La biographie d’une idée dangereuse Pluriel Hachette Littératures

    La grande aventure des chiffres, des nombres et du zéro à commencé à Babylone il y à très longtemps, probablement cherchait on un moyen pour compter les moutons . La grande aventure du zéro continue aujourd’hui, mais les moutons sont virtuels…

    Math / Physique ou en est t’on ?

    Pour ceux qui douteraient encore, qu’il existe une énergie de type qi , tel qu’ elle est décrite par les anciens.

    Pour ceux qui ne font aucune distinction entre le néant et le vide.

    Pour ceux qui bien pensant se représentent le monde de manière déterministe, et qui ont des idées bien arrêtées, concernant ce que sont ou doivent êtres les lois naturelles. Pour ceux qui parlent avec déférence de l’esprit cartésien. Ce livre n’est pas pour vous, il peut même être nocif pour votre bien être et nuire à votre équilibre.

    Pour les autres lisez le c‘est superbe. Tour de passe-passe des gens qui savent rendre accessible au grand public, ce que la science actuelle à de plus pointu ( avec quand même un petit effort de votre part).

    Devinette : Qui à inventé le zéro ? Les ostrogot ? Les américains ? Les russes ? Les aztèques ? Les chinois ? Les grecques ? Les arabes ? Les indiens ? Les hébreux ? Les romains ? Les égyptiens ? Les gaulois ? Les mongoles ? Les turcs ? Les babyloniens ? Les néandertaliens ? Les stroumphs ? Les atlantes ? Les premiers ordinateurs ?

    Annexe

     L’odyssée de l’espèce, au seuil de la porte de jade.

    Un bébé babille à Babylone.

    Comme un trésor, la noix cache son fuit !

    Ainsi sous l’eau bleu, l’huître, protège sa vie !

    Chambre d’or et perle de nacre …

    Ce n’est ni rond ni lisse une noix, mais plein de bosses.

    Deux hémisphères parfaitement jointes en scellent les parties.

    Un anneau de vide, les unis …

    Pour s’emparer du fruit, il faut presser la coque aux endroits choisis, autrement tout fini en bouillie.

    De matière en lumière de lumière en poussière…

    S’emparer du fruit, sans en altérer la coque, tel est le défit !

    Le bébé à grandit, une multitude babillent à l’infini …

     A l’aube des perles de nacre.

    Garder l’un, éprouver le tout.

    Circonspect et serein, il va il vient, le centre est partout, engendrant de rien, raisonnant sans raison …

    Bulles de vie, perles de nacre, gravitent dans vide à l’infini.

    la nature zen

    Jean-Pierre

  • Beijing 2008, Pékin 2008 ou avant goût à la chinoise !

    Beijing 2008, Pékin 2008 ou avant goût à la chinoise !

    Beijing 2016, Pékin 2008 ou avant goût à la chinoise !

    Beijing 2008, Pékin 2008 ou avant goût à la chinoise !

    Aujourd’hui nous sommes en 2016 et je me rappelle encore du grand chamboulement pour les jeux de 2008: les chinois, dans une frénésie incontrôlée, ils avaient commencé à détruire des joyaux ancestraux.

    Bientôt ils nous démontrèrent leurs capacités à éblouir à travers des spectacles « grandioses ».

    Par une belle soirée de septembre, des artistes venant des quatre coins de l’hexagone furent invités à découvrir un spectacle dont le décors était le fameux barrage des « 3 gorges » où nous étions aussi conviés.

    Nous découvrîmes une scène gigantesque entourée de quatre immenses grues qui surplombaient des rampes de jeux de lumières colossales aux couleurs irréelles. Tels des géants de la guerre des étoiles, les grues se mirent en mouvement comme mues par une force invisible.

    Bientôt, une musique titanesque et grandiose, nous enveloppa, enserrant nos oreilles d’un étau de plaisir : le spectacle commença. Des murs de baffles nous distillait un torrent de cuivres aux accents de péplum, les grues se mirent à s’affoler et soudain un silence de plomb nous cloua sur place. Des centaines de comédiens, danseurs, jongleurs, acrobates et figurants ,environ mille personnes, surgirent de nulle part ou de tous les coins à la fois. Nos yeux ne savaient pas où regarder, notre attention attirées par tant de mouvement, s’affolaient ivres de couleurs et de magie. Une grue enleva une jongleuse et la transporta dans les airs, une autre souleva une jonque qui navigua en plein ciel, et une troisième emporta un immense tambour sur lequel une danseuse effectua une danse délicate…

    Nous étions happés par ce spectacle où se détachait le fameux barrage grandiose et effrayant à la fois. La fin de cet incroyable débauche de moyens se termina par l’arrivée spectaculaire des mascottes de jeux olympiques de Beijing 2008, Pékin 2008.

    Des étoiles plein la tête et après cette « petite » mise en bouche, nous songions avec une certaine circonspection à la dimension pharaonique des festivités prévues pour l’ouverture des jeux de Beijing 2008, Pékin 2008.

    Et que cela reste entre nous, il nous a été confié que ce spectacle auquel nous avons été conviés aurait coûté, juste pour 12 jours, la bagatelle de 3 millions d’euros. Une bagatelle, quand l’on sait que de telles représentations sont réalisées dans de nombreuses villes de Chine.

    Bien sûr les Jeux Olympiques à Pékin ce n’est pas tous les jours.

    Beijing 2008, Pékin 2016

    Beijing 2008, Pékin 2016 fait son cinéma

    Beijing 2008, Pékin 2016, fait son cinéma

    J’étais un des privilégiés à pouvoir assister au spectacle de « TURANDOT » le fameux opéra au STADE DE FRANCE le 28 mai 2005. Une seule représentation, un délire de moyens, des divas, des cohortes de figurants, un décor féerique et un metteur en scène, ZHANG YIMOU, tout droit sorti d’un monde magique celui du cinéma.

    En 2007 un film flamboyant aux couleurs chatoyantes, CITE INTERDITE permet à ZHANG YIMOU de nous distiller sa maîtrise de la réalisation. Choisi par le COMITE OLYMPIQUE CHINOIS pour la mise en œuvre de la cérémonie d’ouverture de BEIJING 2008, Pékin 2008, ZHANG YIMOU nous assénera inéluctablement un show fastueux à la dimension de la Chine. Cette inauguration aura pour cadre, la fameuse CITE INTERDITE, un lieu à la fois prestigieux empreint d’histoire et de solennité.

    La Chine est rentrée de plein- pied dans l’ère de la communication. Elle a su imposer un metteur en scène, préparer son ascension, lui créer une image auréolée de talent, l’imposer et ainsi donner aux Jeux Olympiques de BEIJING 2008, Pékin 2016 un supplément d’âme.

     

  • Bollywood Gold

    Bollywood Gold

    Bollywood Gold

    Bollywood Gold

    Les amours triangulaires, les mélodrames, les tragi-comédies, l’amour, les haines sont les ingrédients qui font le succès des comédies musicales de Bollywood. The Rough Guide To Bollywood Gold présente les chanteurs les plus connus du genre et revisite certains des films les plus fascinants de cette industrie gigantesque.

    Conçu par le DJ Ritu – présentateur radio à la B.B.C. et concepteur des compilations : The Rough Guide to Bollywood, Bhangra et Bhangra Dance. The Rough Guide To Bollywood Gold propose un voyage nostalgique à travers les productions de l’âge d’or de le musique de films indienne. De Lata Mangeshkar à Mohd. Rafi avec des films comme Teesri Manzil, Bobby, Umrao Jaan et Andaz, il met en avant ces voix qui ont su séduire des millions de spectateurs dans un registre très large d’émotions.

    Les années 1960 à 1980 représentent une période très riche pour la musique de Bollywood. Les compositeurs indiens ont été influencés par les sons occidentaux, le cinéma est passé du noir et blanc au technicolor et les chanteurs de playback des comédies musicales sont devenus des stars. Mohd. Rafi, Asha Bhosle, Lata Mangeshkar et Kishore Kumar étaient les quatre plus grandes stars de play-back et ils sont bien représentés sur l’album avec des titres très connus comme « Zindagi Ek Safar Hai Suhana », « Dans Aankhon Ki Masti », « Aaja Aaja Hoon Principal Pyar Tera » et « Chabi Kho Jaye ».

    À part de ces quatre voix exceptionnelles, l’album inclut aussi un titre de Mukesh, souvent mentionné comme « l’homme à la voix d’or » et très connu pour la voix de play-back du célèbre acteur Raj Kapoor. « Mehbooba Mehbooba » de Dev Burman Rahul est un titre très populaire fréquemment demandé par les clubbers asiatiques et c’est une copie exclusive du live qui est proposée ici, la version originale est à peu près introuvable.

    Cette musique sentimentale a servi de toile de fond aux vies de la première génération d’immigrés au Royaume-Uni et en Amérique du Nord et par la suite à la deuxième génération de la diaspora ; les airs de WORLD MUSIC NETWORK WORLD MUSIC NETWORK Bollywood des années 1960 et 1970 sont chargés de souvenirs. À ce jour, ils continuent à inspirer les amateurs du genre tout comme les clubbers, les DJs et des producteurs.

    Cet album contient une interview avec le DJ Ritu qui a conçu cette compilation, une information sur la musique extraite du guide Rough Guide des Musiques du Monde et une information touristique extraite du livre Rough Guide to India.

    WORLD MUSIC NETWORK /RG 1182 BOLLYWOOD GOLD.

  • Comment changer sa vie: destination Cap Vert

    Comment changer sa vie: destination Cap Vert

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    Comment changer sa vie: Cap vert

    Comment changer sa vie: naviguer et découvrir le Cap vert

    LE  PROJET CAP VERT

     Titre du Projet :

    La route des Mouettes à la rencontre de la population rurale du Cap Vert, en voilier………

     Porteurs du Projet :

    BLOSSEVILLE Rémy et LEVOEN Nathalie……………………………..

    Résumé du projet :

    Faire un voyage en bateau, de fin octobre 2007 à septembre 2008, entre le Portugal et le Cap Vert et séjourner pendant plus de six mois, en navigant d’île en île sur l’Archipel du Cap Vert et en allant dans les terres pour créer du lien avec la population rurale.

    Domaines d’intervention :

    Agriculture et artisanat……………………………………………………………………………..

    Localisation :

    Cap Vert :

    Archipel le plus au sud de la Macaronésie, qui comprend aussi les Açores, Madère, et les îles Canaries, situé dans l’océan atlantique, à 500 km des côtes sénégalaises, le Cap Vert est constitué de dix îles dont neuf sont habitées. Ce sont des îles volcaniques dont le point culminant est le volcan Fogo (2829 m).

    Situé dans la partie septentrionale de la zone sahélienne, le Cap Vert présente un climat tropical sec qui peut parfois être atténué par les vents et l’altitude. La tempérture moyenne est de 24 °C avec de faible amplitude thermique au cours de l’année. Les précipitations sont faibles et irrégulières. Elles sont largement corrélées au relief. Les précipitations ne dépassent pas 300 mm sur les 65% des terres situées à moins de 400 m d’altitude. Les zones d’altitudes faiblement exposées aux vents peuvent bénéficier d’une précipitation annuelle supérieure à 700 mm. Ces indicateurs pluviométriques sont à relativiser : les pluies s’échelonnent sur 15 à 25 jours en zones arides et semi arides et sur 45-55 jours en zones sub-humides et humides, soit généralement moins d’un cycle agricole. La saison des pluies dure quatre mois (juillet à fin octobre).

    Description :

    Le projet porte sur un voyage à bord du voilier « La Route des Mouettes », un dériveur intégral Trisbal 34 (10,60 mètres), sur l’archipel du Cap Vert entre Novembre 2007 et Septembre 2008.

    Le Cap-Vert est constitué de dix îles dont neuf habitées et de treize îlots d’une superficie globale de 4 034 km2. Cet ensemble est traditionnellement divisé en deux groupes :

    Les îles au vent Barlavento  : Santo Antão ( 779 km2), São Vicente ( 227 km2), São Nicolau ( 343 km2), Santa Luzia ( 45 km2), Sal ( 216 km2) et Boa Vista ( 620 km2). Elles sont situées au nord de l’archipel.

    Les îles sous le vent Sotavento  : Brava ( 67 km2), Fogo ( 476 km2), Santiago ( 991 km2) et Maio ( 269 km2). Elles sont les plus méridionales.

    Caractérisé par un climat tropical sec qui peut parfois être atténué par les vents et l’altitude, l’archipel possède de faibles ressources hydriques. De plus, les îles du Cap-Vert n’ont pas suffisamment de terres arables (10 % de la superficie totale). De ce fait, le Cap-Vert est confronté à un déficit alimentaire structurel. L’ensemble de la production agricole et halieutique ne dépasse guère 15% des besoins nutritionnels du pays. La politique environnementale constitue un enjeu majeur dans la perspective du changement de statut du Cap-Vert qui passera, en 2008, de la catégorie des Pays Moins Avancé à celle de Pays à Développement Moyen.

    En 2005, l’archipel avait une densité de 111 habitants au km2. Le taux de croissance démographique est estimé à 2,3% par an. La population capverdienne est en transition démographique depuis les années 1980. Pourtant, l’amélioration de l’espérance de vie ne s’est pas encore traduite par un vieillissement marqué de la population. Les jeunes de moins de 15 ans représentent (en 2002) 40,62% de la population contre 45% en 1990 et les plus de 65 ans sont désormais 6,25 % de la population.

    En dépit d’une forte croissance économique et de bons indicateurs macroéconomiques, l’augmentation de la pauvreté relative indique un accroissement des inégalités. Les inégalités se sont aggravées entre les populations rurales et urbaines, entre les îles à vocation touristique et celles à dominance agricole. Le coefficient de GINI qui traduit l’ampleur des inégalités dans la distribution des revenus, est passé de 0,43 en 1989 à 0,59 en 2002. La pauvreté s’étend dans le milieu rural. Elle y est passée de 46% en 1989 à 51,1% en 2002.

    Quelle semaine !

    Samedi 08 Mars : la notion du temps ne nous est pas revenue…

    Nous allons partir de Tarrafal, demain. Nous voulons retourner sur l’île de SAL en Fin de semaine : Annie et André, la mère de Nathalie et son beau-père, viennent nous rejoindre lundi 17 pour découvrir le Cap Vert, durant trois semaines. Nous avons deux options en fonction du vent :

    –          Si le vent est Est-NordEst, ce qui devrait être le cas : cap 103°, pour l’île de BOVISTA, port de Sal Rei (91 M, soit environ 18h de navigation au pré), puis l’île de SAL (21 M jusqu’à Santa Maria ou 36 M jusqu’à Palmera, cap 355°, sûrement au moteur car nous aurons le vent dans le nez !).

    –          Si c’est du Nord-NordEst, plutôt adonnant, nous tentons de rejoindre l’île de SAL, à Santa Maria (85 M, cap 103°, puis Palmera.

    Ce matin, nous sommes allés à la police maritime pour récupérer les papiers du bateau.Le policier nous demande « Depuis quand êtes vous ici ? » « Ben, depuis… » Nous nous regardons avec Rémy : deux jours ou une semaine ou un mois ??? Nous ne savons plus. La semaine a été bien remplie, si riche et variée…

    Douche (ça fait un bien fou !), corvée d’eau (2 X 20 L et encore 2x20L demain) ce matin. Rémy s’occupe du ravitaillement en eau minérale (2 packs), jerrican d’essence et quelques courses, pendant que Nathalie rédige notre journal de Bord.

    Le matin et le soir, nous avons de nouveaux passagers.

    artimage_136043_990463_20100416572611Oui, en plus de Gratte Mi et Gratte Na qui sont revenues depuis hier d’un périple qu’elles n’ont pas encore réussi à nous raconter. Elles ronflent, elles ont l’air de récupérer d’une drôle d’aventure…  Nous vous tenons au courant. Quant à nos passagers, c’est  le taud vert de La Route des Mouettes qui les attire. « Tiens ! Brrzzzz ! Un arbre au milieu de l’eau ! » Ca bourdonne en faisant du sur-place dès le lever du jour, ça s’arrête dans la journée, pour reprendre en fin de journée jusqu’au coucher du soleil. Nous avons croisé nos passagers à terre, dans un bel acacia, en train de se repaitre de pollen. Nous nous sommes renseignés, il s’agit de mouches mellifères, inoffensives. Nathalie, allergique aux piqûres d’insectes est rassurée. Quelques coups de tapette du capitaine quand elles sont trop bruyantes, les éloignent facilement.

    Sinon, ce matin encore une magnifique plongée en apnée.

    artimage_136043_990472_20100416572933Centaines de poissons de toutes formes et couleurs, dont nous ignorons pour la plupart le nom : des noir et bleu électriques (rayés ou à pois ou seulement les yeux surlignés) ; des gris avec du vert, jaune, orange ; des oranges avec des bandes et les yeux jaunes ; poissons coffres ; petites murènes ; sorte d’orphis de 40 cm… Toujours pas de poisson au bout du fusil, Rémy est trop sentimental avec les poissons et surtout pas assez lesté pour se stabilisé au fond ! Nous avons découvert un gouffre de 2,5 m de diamètre qu’il aurait été intéressant d’explorer avec les bouteilles. Heureusement les jeunes pêcheurs pensent à venir (à la rame) nous vendre des « Papa Goye », des Garoupas… à 300 esc./kg (si si 3 €/kg), auxquels nous joignons quelques bonbons, gâteaux qui illuminent le visage de ces petits courageux. Grillés, en matelote, en accras, en paëlla… nous mangeons du poisson tous les jours, seule la manière de cuisiner et d’épicer varie !

    Alors voici ce qui nous est arrivé cette semaine que nous pourrions résumer :

    A la découverte d’une plante aux vertus oubliées, fanions de l’amitié et dégustation de canne à sucre.

    A la découverte d’une plante aux vertus oubliées, la Jatropha.

    artimage_136043_990474_201004165729743Nous étions passés la veille pour discuter avec le responsable du Parc Monte Gordo. Nous voulions en savoir plus sur leur projet de filets dans les nuages pour récupérer l’eau de pluie, connaitre la technique. Ce n’est pas si simple à mettre en place pour 4 L d’eau par mètre carré de filet récoltés par jour : l’implantation est délicate pour ne pas perturber le cycle habituel de l’eau et assécher des zones actuellement végétalisées. Un test sur une petite aire est prévu. Autre projet de lutte contre l’érosion : multiplier et replanter des plantes endémiques. Nous en venant à parler de nos rencontres, expériences respectives dans le domaine de l’agriculture, de l’environnement.

    Au cours de la discussion, je demande « est-ce qu’il y a des pieds de « Jatropha » ici. Apparemment de nombreuses îles en produisaient à une époque. Ce matin a RFI, suite aux grèves au Burkina Fasso des agriculteurs qui croulent sous le poids du pétrole et ne peuvent plus acheter du carburant pour faire tourner les motopompes, donc regardent leurs champs dépérir, même chose au Cameroun, Sénégal, le journaliste a ainsi fait allusion au manque de projets « Jatropha ». » Le technicien du Parc ne connait pas cette plante. «Nous la connaissons seulement de nom depuis la semaine dernière, suite à nos échanges avec Francesca Fortes du MAA de Sao Vincente. Cet arbre, plus précisément, produit des graines oléagineuses dont l’huile est un excellent combustible (1500 L/ha contre moins de 500 L/ha pour du colza)» ajoutons-nous. L’attention du technicien est vive. Il va voir ses collègues et demande à deux jeunes capverdiens en formation pour être guide de montagne. « Le nom usuel est Purgeira Curcas » précisons-nous. Un jeune fait signe de la tête en corrigeant ma prononciation erronée. « Il peut vous emmener demain matin en voir. C’est deartimage_136043_990480_201004165732719 l’autre côté du versant, vous pouvez en même temps voir un site géologique exceptionnel. »Le rendez-vous est pris, nous décidons pour finir notre journée d’aller jusqu’à Ribeira à pied « tu sais le petit chemin qui descend raide à la sortie du village » me dit Rémy. Nous achetons une bouteille d’eau pour tenir sous cette fournaise à la Merceria de Cachaço. La jeune fille qui nous sert a l’air de vouloir nous parler : « Habla Frances ?» «Nao, ingles. » « I speak English ». Elle nous tend une feuille posée sur le comptoir, à côté d’un gros dico. Elle est en train de faire un exercice. Elle me montre ce qui est écrit : My name is… Je lis. Elle me demande si c’est bon. « It’s ok ! » Je reprends alors son texte et l’adapte pour me présenter à mon tour. Heureux de cette rencontre imprévue, nous descendons le vieux chemin, trébuchant sur les pavés, vers Ribeira.

    artimage_136043_990484_201004165735901Des écoliers nous doublent, eux dévalent en trombe… chaussés de tongues ! Nous croiserons aussi des femmes, avec un bidon de 20 l d’eau sur la tête, remontant vers leur maison…

    Nous n’artimage_136043_990488_201004165737896arrivons pas à nous représenter l’impact que cette quête de l’eau a dans leur vie de tous les jours. Tous les capverdiens sont toujours bien habillés, propres… comment font-ils pour vivre avec si peu d’eau ??? Quels choix ont-ils opérés ?

    Le lendemain, Florien notre guide nous accompagne donc en excursion « Jatropha ».Le versant vers la Ribeira de Faja (Nord). Nous découvrons une autre vallée avec le village d’Hortelao.

    artimage_136043_990492_201004165739392Une chaleur torride nous accable dans ce paysage lunaire. Les habitants replantent des Aloès Vera pour retenir le sol très friable, constitué de couches successives de lave, lors de l’éruption du Monte Gordo, il y plusieurs centaines d’années.

    artimage_136043_990496_201004165741342« Aartimage_136043_990503_201004165745356u milieu de rien » pourrait-on dire, car plus rien ne pousse : Purgeira Curcas tient bon. Ses capacités de résistance à la sécheresse sont étonnantes. De nouvelles feuilles bourgeonnent même.

    Purgeira Curcas

    artimage_136043_990509_201004165747767Florien nous explique que les capverdiens utilisent Purgeira pour soigner des maux de ventre, mais aussi faire du savon guérissant les problèmes de peau. Il existe un site très intéressant pour mieux connaître Jotropha, dont nous allons entendre parler dans l’avenir et qui permettra aux pays du Sahel d’être autonomes en carburant. Je vous mets un extrait dans la partie AGROECOLOGIE du blog.

    C’est le « printemps » depuis peu, nous avions remarqué à notre retour de Mindelo que la ville de Tarrafal était plus verte ! Non, ce n’est pas une blague, ni l’effet de la pluie. Nous n’artimage_136043_990516_201004165751184y avons pas cru au départ et nous sommes renseignés. « Oui, les arbres bourgeonnent »

    Nous arrivons dans un endroit vraiment époustouflant : les couches de lave ont été malaxées, travaillées par des glissements ou plissements de terrain… ? Une gamme inimaginable de couleurs s’offre à nous.
    Les habitants d’Hortolao replantent des aloés verra pour lutter contre l’érosion. Seule plante à survivre dans cette aridité.

    artimage_136043_990516_201004165751184artimage_136043_990526_201004165756461

     

    Nous aurions bien prolongé notre balade, mais nous devons être à 15H à Tarrafal pour faire les fanions avec les lycéens. Retour en aluguer, plein de lycéens. Arrivés à Tarrafal, à notre étonnement, certains disent au chauffeur de nous déposer au lycée. Ils devaient être au courant de notre démarche. « Nao, o porto ». Je leur fait comprendre que le rendez-vous est à 15H. Certains demandent s’ils peuvent venir dessiner. Je leur réponds de voir avec Tatiana. Un petit bain de mer suivi d’une douche nous fait le plus grand bien ! Puis, en route pour notre grand pavois….La nuit sera bonne !

     

    Fanions de l’amitié

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    Nous étions revenus à Tarrafal dans l’objectif de concrétiser l’échange entre le collège de Saint Nicolas d’Aliermont et le lycée de Tarrafal. Mais, Tatiana, professeur de français, n’a pas reçu le soutien de sa direction, voire plutôt des bâtons dans les roues. Il a donc fallu encartimage_136043_990535_201004165801325ore quelques allers et retours au lycée. Mardi soir nous pensions que tout tombait à l’eau, car chaque jour le rendez-vous  avec les élèves se décalait. Il faut dire que les huit élèves apprenant le français et retenus par Tatiana pour décorer les fanions sont de différentes classes. La directrice devait faire le nécessaire pour les regrouper durant deux heures. Tatiana a tenu bon et accepté de venir durant son jour de congés, jeudi. « Seul jour où la bibliothèque peut nous accueillir pour dessiner ».

    Des dessins avaient été préparés sur des feuilles de papier. Ils étaient très fournis en détails. « Peut-être trop » pensionartimage_136043_990541_201004165904633s-nous, mais nous ne savions pas la facilité et la précision qu’ont les jeunes capverdiens pour dessiner à main levée.

    Ils choisissent des couleurs légèrement cassées, mais créant une harmonie dans l’ensemble du dessin.
    Le résultat est magnifique : Nédir a voulu parler de la sécheresse, symbolisée par la chute des feuilles…

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    Scènes de la vie à Tarrafal : le père pêcheur, la mère porte le poisson et garde les enfants. Merci Stéphanie.

     

    artimage_136043_990556_201004165909340En plus des fanions, des jeunes filles ont donné des poèmes, des recettes de cuisine…

    Merci à toutes et tous, nous prendrons soin de vos cadeaux jusqu’à notre retour en France.

    La Route des Mouettes est maintenant décorée d’un pavois franco-capverdien.

     

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    Dégustation de canne à sucre !

    Nous avions rendez-vous à la délégation du Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, à Vila Ribeira Brava à 8H, vendredi.

    Levés à 6H, nous sommes devant Shell à 7h pour prendre le premier aluguer pour Ribeira Brava. Difficultés pour le remplir. Après plusieurs tours et détours en ville, des grand-mères au verbe toujours allègre et enjoué s’installent peu à peu à bord, chargées de poissons (et de leurs odeurs difficiles à supporter après le petit déj.), de cartons, de cabas… Nous partons enfin. Les travaux de construction de la route avancent vite. Ce serpent de bitume dans le désert de cailloux donne aux chauffeurs envie de rouler plus vite, attention aux virages ! Ouf !

    Ilidio, technicien agricole spécialisé dans le goutte à goutte, nous accueille. Il a étudié à Cuba et parle seulement le portugais et l’espagnol. Il nous propose d’attendre Daniel, un autre technicien agricole spécialisé en production animale, qui parle un peu français. Ce dernier a une réunion qui doit finir à 10h30… Nous attendrons jusque midi, heureusement nous avions un peu de lecture et avec Ilidio, nous échangeons en franco-créolo-portugais sur nos métiers de conseillers agricoles. Des chants d’enfants envahissent le bâtiment du ministère de l’agriculture : « Agua é a vida !… » Sont-ils là pour mettre du poids à la réunion organisée pour le programme MILLENIUM dont nous parlerons plus loin ou est-ce une action de sensibilisation des enfants au respect de l’eau… Nous n’osons pas demander !

     

    artimage_136043_990564_201004165912493Il me donne la liste des produits phytosanitaires homologués au Cap Vert où je trouve de nombreux produits que nous n’utilisons plus, surtout des insecticides. Il me remet aussi le guide technique des productions horticoles et maraichères. J’y trouve des conseils calqués sur nos pratiques de pays riches : engrais 15-5-20, produits phytos, semences F1 (hybrides, dont le paysan ne peut pas ressemer une partie de sa récolte)… Je me demande comment ils vont pouvoir tenir avec un pétrole à plus de 100 $/baril !??? Leur autonomie alimentaire est construite sur une autre dépendance : celles des intrants. C’est mieux pour la conscience : on ne peut rien contre la montée du pétrole.

     

    artimage_136043_990567_201004165913104Ilidio et Daniel nous emmènent à Faja, la vallée où les français ont réalisé un tunnel pour laisser l’eau captive des roches s’écouler par gravité (voir notre dernier séjour à Sao Nicolau). Un périmètre irrigué de 45 hectares a ainsi vu le jour. Accompagnés de ces techniciens, les paysans nous réservent le meilleur accueil, se laissent volontiers photographier. Ilidio et Daniel nous explique leur métier : formations, accompagnement technique pour l’irrigation, les traitements phytosanitaires ou prophylactiques, montage de projets avec la coopération internationale… des collègues au milieu de l’Antlantique.

     

    artimage_136043_990570_201004165514507Réservoir de 300 m3 financé par la coopération française, alimentant 15 ha.

     

    artimage_136043_990571_20100416533241Ilidio nous montre l’ancien système d’irrigation en levadas qui gaspillait l’eau. Le goutte à goutte est financé par l’état sur une petite surface de certaines exploitations. « Il faut que l’agriculteur s’engage à y produire des légumes et pas de la canne à sucre, pour le Grogue ». Mais, nous voyons quelques parcelles où les paysans passent outre, ce qui semble énerver les techniciens. Les tuyaux sont percés tous les vingt ou les trente centimètres.

    Un agriculteur-propriétaire nous offre du manioc.

     

    artimage_136043_990572_201004161550725« Son sol est très argileux. C’est difficile à travailler. Les rendements sont faibles dans ce type de sol : 5 kg au lieu de 10 à 15 par pied.» nous précise Ilidio. D’ailleurs des ouvriers peinent à bêcher.

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    Je retrouve la terre de la Woëvre meusienne que nos hivers sous l’action du gel et du dégel permettent d’éclater. Ici, j’ajouterais du sable pour alléger, vu les petites surfaces et l’abondance du sable à proximité ! L’agriculteur nous interpelle : « j’arrive à produire 14 kg par pied ! Ici !» dit-il fièrement, nous montrant le sol crevassé. Nous saluons tous sa prouesse technique. Il accepte avec dignité, son corps semble se détendre, le doute dissipé. Nous sourions avec Rémy, retrouvant ici au Cap Vert des attitudes physiques plus fortes que des mots, que nous connaissons bien : Rémy étant du milieu, moi par mon travail. Comme si l’agriculteur ressent, en quelques secondes en se remémorant, depuis le travail du sol au paiement de sa récolte, toute l’énergie qu’il a dû fournir … Son corps se crispe, un peu, nous invitant alors au respect de son travail. Avec pudeur, chaque paysan nous  exprime ainsi la difficulté d’avoir une belle récolte.

    Puis, c’est un autre qui nous offre de la canne à sucre.artimage_136043_990574_201004152139904
    Nous repartons tous les quatre avec notre bâton de plus d’un mètre cinquante de haut. Nous nous arrêtons devant une autre maison : « c’est chez une agricultrice. » Elle nous propose de nous préparer quelques morceaux de canne pour les mâcher. C’est vrai il est 13h, il commence à faire faim. « C’est la première fois que j’en mange. C’est frais et parfumé. Ca met un coup de fouet.» dis-je en mâchonnant un petit bout de quelques centimètres.

     

    artimage_136043_990580_201004165915394Association de maïs avec des poivrons.L’ombre du maïs évitera aux seconds d’être brûlés par le soleil.

    « Ici, c’est un producteur de grogue. » Nous entrons dans une jolie cour verdoyante de plantes mises en pot : fougères, géranium… Un monsieur en fauteuil roulant nous accueille, puis arrive une femme âgée, au visage lumineux de sympathie. « Ils produisent du Grogue à Queimara ». La femme nous tend de petits verres haut de 3 cm… rempli de Grogue. Très fruité, il est nettement le plus agréable de tous ceux que nous avons goûté jusqu’à présent. Rémy finit le mien.

    Le soleil semble plus chaud tout à coup ???

    Nous croisons un jeune agriculteur président de l’association locale. « Il y a 22 associations dans l’île de Sao Nicolau. Les agriculteurs se regroupent pour acheter du matériel en commun, monter des projets, organiser la vente des légumes sur l’île de Sal, notamment… Lui, il est très dynamique, toujours prêt à tester de nouvelles techniques. Nous pouvons nous appuyer sur lui pour montrer aux autres. Les autres attendent souvent de voir si ça marche» précise Ilidio. « Moi aussi, heureusement que certains ont la même attitude, en France, pour pouvoir avancer… » Suis-je obligée de constater pensant à quelques visionnaires qui se reconnaitront !

    Le Cap Vert est passé de Pays Moins Avancé à celui de Pays à Développement Moyen depuis le 1er janvier 2008. Sous ces appellations que nous trouvons grossière, attribuées à des pays « en voie de développement » par des « pays développés », il faut comprendre que le Cap Vert va mieux économiquement, socialement… mais peu mieux faire ! Affublé de cette étiquette, les « pays émergeants » peuvent prétendre à des aides internationales. Ainsi, un nouveau programme « MILLENIUM », pour l’agriculture, est en train de voir le jour sur les îles de Sao Nicolau, Bovista et Santiago. Je n’ai pas eu de détails très précis, à Praia j’en saurais plus je pense. Mais, Ilidio et Daniel nous montrent quelques parcelles en expérimentation.

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    Papayes du programme MILLENIUM, avec quelques pieds de courgette dans leur ombre : la monoculture a montré ses limites en Europe, les financeurs de projets de développement tenteraient-ils de ne pas reproduire les mêmes erreurs dans les pays « émergeants » ? Finis les techniques fonctionnant au pétrole (nb : les engrais représentent 65% de l’énergie consommée par les fermes européennes) qui vont avec ? Au système d’aspersion permettant d’économiser l’eau (point positif) sont couplés : variété à croissance rapide et bonne productivité venant de Cuba que les acariens ont déjà l’air d’adorer (donc Décis, insecticide miracle, va intervenir dans peu de temps), engrais solubles directement injectés dans le circuit, espacement d’un mètre cinquante… : pseudo culture pérenne associée à des annuelles. « Ces papayers ont six mois » précise Ilidio, au milieu d’arbres de un mètre cinquante de haut. Le soleil est généreux dans le coin !

    Nous quittons nos techniciens-guides vers 16h. Echange d’adresses mail pour envoyer les photos et remerciements sincères pour tout ce temps passé, ces belles rencontres, trop brèves.

    Pour finir, quelques dictons, presque philosophiques, entendus sur RFI, où les africains ne font pas que se plaindre du changement climatique et du cours du pétrole trop élevé :

    « On ne piétine pas deux fois les testicules d’un aveugle ».

    « Quand on sème des épines, on ne va pas sans sabots ».

    Premières impressions

    Déjà prés d’un mois que nous sommes au Cap Vert ! Le temps passe vite, mais parfois il faut savoir laisser le temps s’écouler pour qu’une petite flamme naisse…

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    Nous sommes à Sao Nicolau.

     

    Chères lectrices et lecteurs de notre blog, nous tenons à vous avertir que vous allez dorénavant trouver autre chose sur ce blog. Jusqu’à présent, durant le voyage aller, nous avons été un peu touristes, maintenant la véritable raison d’être de notre venue au Cap Vert commence : créer du lien avec les ruraux, notamment les paysans. Donc nous aurons toujours des anecdotes exotiques (tic tic !) à vous proposer, mais nous allons aussi vous relater les rencontres, les méthodes culturales, les modes de vie des différentes îles, vallées, villages que nous croiserons.

    Nous ne pouvons plus  suivre le journal de bord, au jour le jour, car les connexions internet ne sont pas simples (horaires d’ouverture aléatoires, problème de ligne…) ; nous vous ferons donc plutôt un petit bilan régulier.

    Merci d’être si nombreux à partager ce périple (62 inscrits à la newsletter à travers la France, mais aussi l’Afrique, Madagascar, le Portugal, les Antilles…), sachez que vos messages nous apportent du bonheur et de l’énergie pour aller plus loin dans nos démarches.

    Boujour à toutes et tous.

    Nathalie et Rémy

     

    Premières impressions, première prise de recul.

    Toutes les informations suivantes sont majoritairement issues de nos observations, de quelques rencontres avec des personnes parlant français ou anglais, elles vous permettront de planter un peu le décor, en attendant de pouvoir rencontrer de véritables techniciens et que notre créole cap verdien s’étoffe pour parler avec les ruraux.

    –          Au niveau du climat :

    Comme nous avons pu vous l’écrire plus haut, nous sommes étonnés de la sécheresse qui sévit sur le Cap Vert. En fait, l’image qui est véhiculée en France (image sur dépliant, sites Internet…) est loin de la réalité, où du moins les photos doivent être prises durant la saison des pluies ou juste après.

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    Sortie de Tarrafal, direction Vila Ribeira.

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    Ribeira Seca, tel un oasis.

    Nous sommes en milieu tropical sec (zone sahélienne septentrionale), à plus de quatre mois de la saison des pluies (juillet à octobre pour les zones les plus arrosées), mais déjà de grandes étendues sont dépourvues de tous végétaux. Sao Nicolau décrite comme verte et agricole est majoritairement pelée ; les seules zones vertes sont en fait irriguées, par goutte à goutte ou levadas.

    –          Au niveau de la gestion de l’eau :

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    Au Cap Vert l’eau est payante et sa distribution est réglementée par l’état. Certaines maisons ont l’eau courante, mais c’est parce qu’elles sont équipées de citerne de rétention, alimentée par le réseau quelques heures par semaine. La quête de l’eau est donc LApréoccupation de toute la population. Nous constatons que des gros moyens (gouvernement cap verdien et coopération internationale, dont la France) ont  été mis en place pour approvisionner la population ou les échanges en eau :

    Vis-à-vis de la population :

    – plusieurs forages dans les villes et villages,

    – propagande à chaque lieu de distribution pour une bonne gestion de la ressource en eau,

    « Préserver l’eau et exiger sa pureté » « L’eau est la vie »… les slogans sur les fontaines incitent les cap verdiens à respecter cette ressource précieuse.

    – les fontaines sont réglementées : une femme responsable fait payer l’eau prélevée (nous avons vu aussi des bons, mais pour l’instant pas d’explication du fonctionnement) ; les horaires et les jours d’ouvertures sont respectés.

    Vis-à-vis des cultures :

    Système de citernes en amont des champs : alimentation par canalisation (depuis un forage, distribution réglementée : volume, heure et durée d’adduction) ou alimentation par camions (l’eau est achetée soit à l’état, soit à un « grossiste »).

     

    Citerne de rétention à Tarafal, alimentant des jardins en contre bas.

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    Irrigation par goutte à goutte des pommes de terre, à Cachaço.

    Levadas (souvenez-vous à Madère, les petits canaux) : depuis une source souvent souterraine, une motopompe alimente un levada. Nous en avons vu à deux endroits : Ribeira Seca et Cavoeiros. Dans ces terrasses les bananiers, manguiers, papayes sont présents et donnent de beaux fruits.

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    Périmètre irrigué de FAJA do BAIXO : situé au nord Ouest de S. Nicolau.

    « La vallée de Faja est dite fossile. Elle est ancienne, partiellement comblée par les coulée de basalte plus récentes dans lesquelles s’écoule la presque totalité des eaux de pluie qui tombent du Monte Gordo et se perdent en totalité en mer. Pour retrouver l’eau, des français ont recherché le fond de l’ancienne vallée fossile en traversant toute l’épaisseur des basaltes récents. Plutôt que le forage, les ingénieurs ont préféré le percement d’un tunnel situé dans le bas de la vallée. L’eau s’écoule par gravité jusqu’aux cultures alors que les forages auraient nécessité de pomper à grand frais 200 m de profondeur. Mise en chantier le 3 juillet 1980, la galerie de Faja a été terminée le 31 août 1986, avec une longueur de 2180 m. Le débit est d’environ 800 m3/j, contrôlé par un système de serrements et de vannes qui permet de le réguler en fonction de la recharge de la nappe de pluie. Ce débit permet l’irrigation de 30 nouveaux hectares de terre fertiles en aval immédiat de la galerie. C’est le plus grand périmètre irrigué de Sao Nicolau. » Source Cap Vert, Loin des yeux du monde, Guides olizane/découverte. (Merci encore à Isabelle de nous l’avoir laissé)

     

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    –          Au niveau agricole :

    Au sud de l’île, de nombreuses terrasses abandonnées, car les précipitations sont très faibles (100 mm/an).

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    Seuls subsistent les murets, traces des estives passées, quand l’herbe recouvrait ces sommets.

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    Anciennes terrasses, au milieu sur le versant .

    Habitations en ruine à proximité. Il y a moins de 40 ans tout était cultivé. Le coût de l’eau est exorbitant dans ces endroits, aucune culture n’est rentable.

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    Rq : je mettrais un bémol en pensant à la ferme que nous avons visité au nord de Lanzarote au Canaries : la culture d’aloès vera pourrait avoir sa place. L’aloès vera se plait naturellement ici. Ceux que nous voyons sont très rabougris, leur chair gélatineuse a presque disparue par évapotranspiration de l’eau, mais ils résistent à l’extrême sécheresse.

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    J’ai repéré une partie plane de plusieurs hectares, avec un fond qui semble être alimenté par des sources… En discutant avec le responsable du parc Monte Gordo, il m’a avoué que les locaux n’y croient pas… Encore un projet possible à monter avec la population ou une grosse ferme à créer, selon l’état d’esprit que l’on peut avoir !

    A d’autres endroits plus en altitude (500 m), certaines terrasses sont encore entretenues, elles semblent fournir au moins une récolte (maïs généralement ou patate douce), pendant la saison humide (traces d’outils, débris végétaux récents…).

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    Au centre, en altitude, et au nord :

    Sans irrigation : une seule récolte maïs.

     

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    Avec irrigation : pomme de terre, patate douce majoritairement, haricots, oignons.

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    – Les animaux sont parqués dans des enceintes de quelques mètres carrés, faites de pierres, souvent couvertes avec des débris de tôle dans le meilleur des cas, sinon des feuilles de palmiers, bananiers si des arbres présents à proximité.

    Ils sont nourris avec les rafles de maïs récoltées au fur et à mesure des besoins (taux d’humidité très bas, digestibilité ?) en stabulation ; lorsqu’ils sont en estive, nous ne voyons pas de quoi ils se nourrissent… ce qui les amènent parfois à manger des emballages divers… riches en cellulose (cartons, sacs à ciment…)! Depuis l’aluguer, de grandes herbes donnent un air vert pâle à certaines valleuses, mais nous avons pu observer qu’elles renferment un latex. Elles ne semblent donc pas comestibles.

     

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    – Au niveau de l’environnement :

    De gros efforts ont été menés par la coopération luxembourgeoise pour la gestion des déchets. Un système de collecte est opérationnel. De grands paniers en fer, à plusieurs dizaine de centimètres du sol, devant les maisons, évitent que les sacs poubelles soient éventrés par les chèvres, chiens…

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    Parc National Monte Gordo : créé en association avec le ministère de l’Agriculture et de l’environnement et des ONG américaines, il est à la fois un site garantissant la préservation des plantes endémiques sur le « poumon » de l’île

     

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    Euphorbie Tokeyana.

     

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    Dracaena Draco

    (même chose qu’à Madère, La Gomera : la forêt de conifères, les lichens… captent et retiennent l’humidité des nuages) ; mais aussi la création de micro projets : formation de guide de montagne, artisanat,…

     

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    Sylvio, jeune guide en formation, nous explique la flore du parc.

     

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    Vous cherchiez quoi faire des vieilles paires de chaussures de mémé ?

    Le responsable du parc nous confirme dans nos premières impressions agricoles : la technique du compost n’est pas connue ici. Les paysans font un mélange de fumier stabulation des chèvres, vaches, cochons et de résidus de canne à sucre ou maïs (ce que les vaches n’ont pas mangé). Mais, la décomposition de la matière organique n’est pas terrible : climat trop sec, débris végétaux trop grossiers.

     

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    Ainsi, dans chaque rencontre avec des paysans, j’explique la technique que nous utilisons dans le jardin ou que nous avons vu fonctionner à Tacharane au Mali, suite aux enseignements de Pierre Rabhi. Certains écoutent attentivement, d’autres semblent dubitatifs… Est-ce que l’occasion nous sera donnée pour faire quelques planches de compost durant notre séjour ? Nous en avons fortement envie. Patience…

     

    –          Au niveau des infrastructures :

    – Voies de communication : à l’île de Sal, trois axes goudronnés construits et bien entretenus reliant les principales villes de l’île. A Sao Nicolau, route en bitume en construction pour remplacer celle pavée, mais les difficultés sont grandes : pente de 15 à 20 % tout le long, dans le désert.

     

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    Ouvriers lors de la pause durant la construction de la nouvelle route.

     

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    De l’autre côté de l’île avant d’arriver à Vila Ribeira.

    – Cybercafés dans toutes les villes.

    – Ecoles, lycées réalisés en dur et mieux fini que les habitations locales en général.

    – Commerces nombreux, avec une forte présence de chinois.

    Le port : malgré un aspect un peu désœuvré connait une bonne activité.

    Nous assistons aux mouvements sur le quai :

    Arrivage des bateaux de pêche locaux : maquereaux tous les matins, la principale source d’alimentation de la population. Nettoyage du poisson et salage sur le quai. Attention de ne pas laisser l’annexe dans les parages !

     

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    Sinon arrivage plus irréguliers de thons, pour l’usine de conserves.

     

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    Ferrys : un petit fait du fret et transporte quelques passagers ;

     

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    Dechargement, tri, rembarquement pour les îles suivantes.

     

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    un plus gros (tous les 15 j, venant de Sal et allant à Sao Vincente) fret, passagers plus nombreux et véhicules. Attention mal de mer garanti d’après les locaux, la coque en « fer à repasser » nous donne la même impression.

     

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    Côté plaisance cela laisse à désirer : nous ne savons jamais où laisser l’annexe, pas de place clairement identifiée à cet effet. Des jeunes locaux nous proposent leur service pour la garder, mais ne restent jamais à proximité ou lorsque nous rentrons, cinq ou six nous disent la bouche en cœur que « j’ai gardé l’annexe ! ». Il faut rester ferme dès le départ. Certains ont su nous dépanner lors de l’arrivée du ferry quand nous étions au cybercafé, nous avons su reconnaître leurs services. Maintenant, ils ne nous demandent plus rien ! Les autorités du port ou locales pourraient mettre en place une association qui formerait les jeunes (au moins à faire des nœuds corrects) et proposerait un vrai service.

    La plage de galets devant laquelle nous mouillons est un lieu de nombreuses activités :

    Point d’eau où les femmes viennent laver le linge et le sécher sur les galets,

     

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    Ramassage de galets qui servent pour la construction de la nouvelle route. Des femmes font des tas à l’aide de seaux. Un camion vient les chercher, des hommes les chargent… à la pelle.

    Séchage des maquereaux salés, pendant deux jours : le moyen de conservation local à défaut de frigo !

    Baignade, terrain de foot pour les enfants du quartier qui se trouve à proximité.

    Mais nous y avons aussi constaté une autre activité peu ragoutante : cette même plage sert de toilettes publiques. Il serait pourtant sûrement possible de prévoir des toilettes sèches pour que toutes les personnes qui travaillent, vivent et jouent à cet endroit puissent soulager leurs besoins naturels. Ce projet pourrait être commun à celui de compostage pour les jardins (cf. au dessus). Nous essayerons en temps voulu de creuser la question, si l’occasion se présente.

    Restructuration administrative en cours : deux « comicao instaladora » sur l’île, une à Tarrafal, une à Vila Ribeira Brava organisent la mise en place d’élections municipales. Elections dans quelques mois.

     

    Les rencontres que nous avons faites à Sao Nicolau :

    –          John Pedro : journaliste local rencontré lors du carnaval, puis croisé à plusieurs reprises. Il parle français. Il s’occupe d’une association locale en lien avec la ville de Montpelier, pour des fournitures scolaires, des appuis médicaux.

     

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    –          José Manuel : marin retraité, parlant anglais, proche des paysans. Il vit à Tarrafal, mais aime passer ses journées à Cachaço, son village d’enfance. Il nous fait découvrir les champs et rencontrer des locaux, dans ces deux endroits.

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    Cachaço : irrigation au goutte à goutte. Production de pomme de terre, patate douce, maïs.

    Tarrafal : dans la petite zone agricole, avec irrigation goutte à goutte pour certaines parcelles.

    Petite serre en filet protecteur, réalisée par des italiens. Nous n’arrivons à savoir si c’est privé ou financé par ONG.

     

     

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    Elevage de porcs, chèvres…

     

    A l’ombre des épines, porcinet fait du lard !

    –          A Ribeira Seca, un véritable oasis : le responsable d’une « grosse » (pour ici) exploitation parle français et nous laisse découvrir les parcelles où sont cultivés des légumes (oignons, pomme de terre, patate douce, manioc, choux), canne à sucre, fruits (mangue, noix de coco, papaye, palmiers dattier).artimage_136043_932598_201004161910549

     

     

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    –     A Faja do Baixo, au détour d’un chemin, dans le périmètre irrigué, des paysans nous offrent une papaye à déguster sur place, une à remporter avec plusieurs bananes.

     

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    Sans commentaires !

     

    –    Au lycée de Tarrafal : rencontre avec Tatiana, professeur de français. Nous avons enclenché un contact pour l’école de Saint Nicolas d’Aliermont. Le projet de grand pavois a bien plu au directeur. Feu vert pour un échange entre les deux écoles.

    Nous reviendrons à Tarrafal dans dix jours, le temps que les professeurs désignent les élèves qui pourront dessiner les fanions, mais aussi pour que les élèves préparent des recettes, des histoires… à transmettre à nos amis de Saint Nicolas d’Aliermont. Ils auront une belle surprise en rentrant de vacances.

    En discutant avec Tatiana, nous avons parlé de notre souhait de nous rapprocher des paysans. Elle va prendre contact avec le bureau du Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement (dont nous ignorions l’existence, malgré nos questionnements auprès des paysans, responsable du parc Monte Gordo) de Ribeira Brava, mais aussi avec le président de la Comisao Instaladora (responsable politique de la région de Tarafal).

     

    Voilà, tous ces moments riches comblent nos envies de dépaysement. Le mouillage de Tarafal n’est pas très agréable, car des vents thermiques dévalent les montagnes par bourrasques certains jours ou nuits. Leurs directions sont variables à tous instants et en force (entre 15 et 25 nds). La Mouette tourne sur son mouillage, où nous avons mis deux ancres par sécurité.

    Sinon, le poisson est toujours fraichement pêché et délicieux.

     

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    Il suffit d’aller devant la digue en annexe, avec un grappin, pour faire des apnées au milieu de bancs de centaines de poissons et de trouver dans les rochers des vieilles, poissons péroquets, orphis, rougets barbets…

    Les contacts avec les autres équipages sont l’occasion de se faire de nouveaux amis, voici Diana et Rolf venant de… Suède. Nathalie et Diana se parlent en anglais et traduisent à leurs hommes. Ils nous ont montré leur maison bordant une forêt de plus de 100 km de large. Les castors leur coupent les arbres qu’ils débardent pour se chauffer dans un chalet en bois de couleur rouge brique.

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    Nous partons demain pour l’île de Santa LUZIA : île désertique, où seuls les pêcheurs locaux font escale ; les poissons n’y sont pas farouches, Rémy va pouvoir tester le fusil de chasse sous marine que je lui ai offert pour son anniversaire  et moi travailler mon apnée !

    Puis nous irons à Sao Vincente, à Mindelo. Nous laisserons le bateau à la marina pour prendre le ferry vers Sao Antao, où les mouillages ne sont pas sûrs.

    A Sao Antao, l’île la plus verte, les randonnées sont fabuleuses et les ONG rurales nombreuses. Nous ne pourrons pas rester longtemps car laisser le bateau à la marina, dormir en pension, manger à l’extérieur va entamer notre budget.

    Retour ensuite à Tarrafal pour concrétiser avec les lycéens (peut-être aussi avec les paysans), le programme que Tatiana aura concocté.

    A bientôt. Portez-vous bien.

    Rémy et Nathalie

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    Camembert, comté et carnaval !

    Carnaval au Cap Vert, île de Sao Nicolau.

    L’île de Sao Nicolau est connue pour le carnaval qui a lieu dans l’île principale : Vila Ribeira Brava, le deuxième carnaval du Cap Vert après Sao Vincente. Il est réputé comme plus convivial et pas encore touristique. C’est une tradition qui rassemble les gens de tous âges nous annonce le livre qu’Isabelle nous a laissé.

    TARRAFAL

    Pour la première année, Tarrafal fête à nouveau le carnaval. Nous profitons d’être sur place pour s’imprégner de l’ambiance, nous irons à Ribeira Brava dans la semaine.

    Depuis 14 h, nous voyons passer sur la route de la plage des enfants déguisés, sautillant de joie. Vers 16h, la musique envahit les rues, telle un mille pattes qui a des soubresauts, ondulations… un flot de jeunes ados vont à la rencontre des plus petits qui les attendent à l’école. Cris de joie, mouvements rythmés, les deux groupes se mélangent, le défilé s’organise sous la houlette des professeurs. Les parents accompagnent les enfants, les rois de la fête.

     

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    La black connection de Tarafal.

    Dimanche à la tombée de la nuit, un globe terrestre de 3-4 mètres de haut débouche sur la rue de la plage au milieu d’une foule chantante et dansante. Ce défilé est organisé par la paroisse, le thème est la lutte contre le sida. Le ruban rouge trône en haut du char, des messages pour inciter la population à combattre ce fléau sont écrits ou symbolisés par des dessins d’enfants, sur des cartons, au pied de la reine de la fête.artimage_136043_916116_201004154933162

    Nous avons décidé de nous joindre à la fête. Armés de nez rouges et de nos chapeaux offerts par les copains lors de la soirée de départ à Glicourt, nous nous joignons aux badauds. Nous sommes les seuls « blancs » déguisés. Les autres équipages regardent, mais ne se joignent pas à la fête. Les locaux sont surpris. En fait, les enfants nous regardent curieusement avec un petit sourire, tirant le bras de leur parent, ces derniers étonnés nous sourient largement, les enfants s’approchent alors de nous et éclatent de rire. Certains veulent tester les nez rouges et posent pour des photos. Un mouvement se crée autour de nous plein d’excitation et de joie. Nous dansons ensemble. Les grands-mères nous prennent le bras… c’est parti pour trois heures de fête inoubliable.

     

     

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    Le char du défilé, un message pour lutter contre le sida.
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    Nos nez rouges font fureur, les enfants veulent le mettre…

    Rencontre avec John Pedro, un journaliste local qui a beaucoup apprécié notre déguisement et surtout que nous nous joigons à la fête. Il voulait faire un papier sur nous le lendemain.

     

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    Sao Nicolau, la traditionnelle.

    Nuit en mer par pétole. Nous ne mettons pas le moteur pour ne pas arriver de nuit.

     

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    Patrick sort les plumes après les rapalas. Philippe prend l’air après un séjour un peu long en cabine et Rémy espère bien manger du poisson à midi.

    Après quelques milles au bord des côtes, nous sommes étonnés, alors que les guides nous présentent Sao Nicolau comme « verte », nous ne voyons que des montagnes pelées, désertiques.

    Une oasis en bord de falaises nous fait dévier notre route : Baïa do Carraçal.

     

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    Cours de matelotage, couture… le capitaine occupe ses mousses !

     

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    Fin de matinée, nous mouillons à Porto da Preguiça, ancien port principal de l’île redevenu un petit port de pêche. Dès notre arrivée, les enfants nous font de grands signes sur le petit môle. Chaleur étouffante dans le bateau.

    Philippe, Catherine et Isabelle vont observer les fonds, proches de la falaise. Eau d’une limpidité exceptionnelle.

     

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    Les pêcheurs rentrent, Rémy et Philippe partent acheter du poisson. Ils reviennent avec 4 beaux Garoups, les fameux poissons rouges orangés à pois bleus… Un vrai délice pour tous. Le repas est perturbé par une houle de plus en plus amplifiée.  Il faut tenir les couverts…

    Nous levons l’ancre, Patrick prend la barre. Sieste, lecture… A hauteur de la pointe sud Do GUINCHO, le vent fraichit subitement passant de pétole à 45 nds, pour s’établir à 35 nds.

    Attention ça va souffler !

    Le sens marin de chacun a permis de ranger le taud, les affaires, rouler le génois et de caler l’annexe qui avait tendance à s’envoler. Arrivée au moteur à Tarrafal dans les rafales.

    Tarrafal, port principal de l’île de Sao Nicolau.

    Mouillage à côté des barques de pêche, devant des maisons colorées et au pied de falaises entaillées de deux ravins propices aux courants d’air. 25 nds.

     

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    Nous décidons de manger à terre, pas envie de cuisiner et besoin de se dégourdir les jambes après 24H en mer.

    Préparatifs de carnaval au détour d’une ruelle : deux cents jeunes répètent les danses dans un préau de la paroisse ; musique et chants entrainant.

    Enfin, nous trouvons le restaurant de Cécilia que nous a recommandé l’épicière du coin. Devanture fermée, il faut connaître ! Repas gastronomique. Rémy demande du « cabrito », mais « il n’y en a pluch ». Patrick réclame un peu de pain, il a droit à une petite brioche bien jaune de beurre.

     

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    Retour au bateau pour une nuit paisible.

    Visite de la capitale Vila Ribeira Brava, le lendemain. Une heure de route en aluguer, route bitumée, puis piste pour contourner les travaux, et enfin route de montagne pavée plus ou moins.

     

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    Les grands mères ont du caractère au Cap Vert. Discussions animées dans l’aluguer.

     

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    Aucune place de perdue, Patrick prête ses genous…

    Le paysage passe du désert à des terrasses verdoyantes, quand l’irrigation est possible. Dragonniers : arbres fossiles.

     

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    L’agence de réservation des vols est fermée, aucun horaire affiché. Nous sommes inquiets.

    Au hasard des rues et grâce au cinquième sens de Nathalie, nous trouvons un petit restaurant local. Nous demandons le « prato do dia ». Le restaurateur honoré de notre présence nous fait goûter au « grogue » costaud, puis au « ponch » à base de fruits ; il nous apporte de petits gâteaux pays comme amuse gueule ; il nous met de la musique locale ; puis nous passons au ragoût de bœuf et pilons de poulet panés, accompagnés de riz et tomates vertes, salade. Après quelques pas de danse, nous repartons repus. Photos avec le patron. Grandes accolades amicales et émouvantes.

     

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    Les trois hommes apprécient la sauce du ragout de boeuf, mais pas de pain… ils prennent les tomates pour saucer !

    Carnaval des enfants sur la place.

    Pendant le défilé, les bureaux de l’agence de l’aéroport sont ouverts. Nous apprenons que l’avion de lundi est complet et que le seul disponible part… demain matin. L’ambiance du groupe tombe dans les tongues ! L’autre possibilité est un retour à Sal avec la Mouette, le vent dans le nez, pendant 24 h au moins.

    Catherine, Patrick, Isabelle et Philippe choisissent l’option avion ce qui leur laissera encore le temps de faire une ou deux plongées, voire une partie de pêche en mer pour Patrick, ainsi que un peu de repos sur les plages de Santa Maria.

    Nathalie fait connaissance avec José Manuel à la sortie de l’aluguer, qu’elle avait pris pour un paysan. Non, c’est un homme âgé qui aime bien allé tous les jours, dans la montagne, côté nord, voir les paysans. Il lui donne son numéro de portable en proposant de le suivre lors d’une de ces visites.

    Rentrés au bateau, c’est déjà l’heure de refaire les paquetages. Nathalie et Rémy sont un peu désarmés, les autres résignés.

    Apéro dinatoire, car les estomacs ne se sont pas remis de l’après-midi. Anecdotes de la semaine, souvenirs de plongées au club… la soirée passe vite.

    Nuit agitée par les coups de vent dans la baie. Réveil à 05H30. Petit déjeuner sur le pouce. Débarquement des sacs. 06H30 notre chauffeur est au rendez-vous.

    La montagne a encore un autre aspect, moins brumeuse, les couleurs sont encore plus belles. Oasis au fond d’un ravin.

    Nous quittons nos amis non sans émotion. Retour vers Tarrafal où nous nous reposons pour nous remettre de toutes ces émotions : départ des équipiers, véritable imprégnation dans l’ambiance du Cap Vert et découverte de la campagne pleine de contrastes.

    Nos projets vont maintenant véritablement débuter. Nous réalisons l’ampleur de ce qu’il nous reste à construire. Mélange de doutes et d’espoirs. La barrière de la langue nous apparait la plus difficile à surmonter.

    Nous nous donnons quelques jours pour faire le point, le carnaval nous aidera sûrement à prendre du recul. Dès cet après-midi, les enfants défilent…

     

    29 janvier : acclimatation de l’équipage, avitaillement.

    L’ambiance sur le quai met tout le monde dans l’ambiance du Cap vert.

    Après une bonne nuit réparatrice, nous décidons d’aller aux salines et Pedra do Lume. L’endroit nous avait tellement plu que nous nous faisons un plaisir d’y retourner.

    Négociation des tarifs des Aluguers. Nous trouvons un jeune qui veut bien nous attendre à Espargos le temps de faire un peu de change.

    Il est déjà tard, nous décidons de manger en ville, à Pedra do Lume il n’y aura rien. Nous trouvons un restaurant à l’étage de boutiques. Le service est plus long que prévu. Alors que nous avons demandé le plat du jour, nous voyons un défilé s’opérer : des cartons de poulets congelés sont remontés des réserves, puis une bouteille de gaz… Midi ne doit pas être l’heure du premier service ! Nous prévenons notre chauffeur du retard.

    Des sénégalais nous tiennent la jambe pour nous faire acheter des breloques. Ils deviennent un peu agressifs quand nous déclinons leurs offres. Notre haluger arrive, nous embarquons joyeusement.

    Le paysage de la saline étonne aussi notre équipe dieppoise. Nous faisons une petite marche à travers le cratère désertique, puis nous nous baignons dans la « saumure ».

    Trouvaille de Rémy : les moteurs dieppois Vendeuvre sont venus jusqu’au Cap Vert, pour pomper l’eau dans la saline.

    Dessalage à l’eau de mer. Masque et tuba pour observer la faune des rochers. Philippe et Catherine donnent une note de 2 sur 5 au site de plongée. Il y a quand même de jolis spécimens : poissons noirs avec tête bleue, gris avec rayures noires, vieilles et aussi des sarres avec un point noir sur la queue…

    Il est l’heure de retourner à Espargos. Encore quelques courses à faire.

    Repas sur la Mouette, Isabelle pique du nez ; visionnage des photos de la journée ; tout le monde est heureux et fatigué.

    Rémy propose de partir demain pour l’île de Sao Nicolau, plus traditionnelle et moins touristique. Le carnaval y bat son plein en fin de semaine.

    Nous n’avons pas réussi à trouver les horaires des avions entre Sao Nicolau et Sal pour le retour vers la France. Nous commencerons par cela en arrivant.

     

    Une bonne douche, une bonne mousse, l’équipage est prêt à appareiller après le repas que le cuistot Patrick a préparé.

    28 janvier : arrivée de la palanquée dieppoise.

    Après négociations avec plusieurs Aluguers du village, Jorge nous attend à 22H45 devant le cybercafé. Nous ne sommes pas seuls, deux autres navigatrices au long court nous accompagnent pour récupérer leurs parents, à l’aéroport, et notre nouvel équipage : Catherine, Patrick, Isabelle et Philippe.

    Difficulté pour caser les sacs et 13 personnes dans l’Aluguer de 9 places ! En faisant des couches, ça marche ; tout le monde respirait encore à l’arrivée.

    Embarquement de l’équipage, dans l’annexe : trois voyages au ras de l’eau parmi les bouts d’amarrage, à la lumière de la frontale de Rémy. Pas de fesses mouillées.

    Déballage des sacs, puis nous échangeons anecdotes de voyage, prévision de programme, autour d’une boite de mini barres chocolatées que nous dévorons tous comme des gamins.

    Dans les bagages des dieppois, trois « Le Petit », du comté et autres breuvages des dieux !

    Nous craquons sur un bout de « clacos » avant de nous coucher. L’Aluger ça creuse !

    Sao Nicolau

    Chaud, chaud, chaud… Plus de 30°C à l’ombre au plus chaud.

    Hier corvée d’eau : 2 heures pour approvisionner le bateau avec le jerrican de 20 L et autres grosses bouteilles de 3 à 8 L. Soit 150 litres. Heureusement, le robinet n’était pas loin !

    Pour le gaz et l’essence, c’est plus loin. Le prix du gaz est dérisoire (4€/recharge au lieu de 23€ à Lorient) et l’essence 1.20 €/L.

    Les légumes sont presques aussi chers qu’en France… quand il y en a ! De plus, ils sont nettement meilleurs.

    Poisson frais à volonté entre 2 et 4 €/kg.

    Un apperçu de l’île (la partie verte et fraiche) :

    La route principale qui mène à Ribeira. Quand vous êtes en aluger, les vertèbres s’en souviennent !

    Dragonnier, arbre fossile.

    Quelques arbres subsistent malgrés la sécheresse, preuve de la fertilité de l’île il y a moins de 40 ans.

    Voilà ce que nous avons retiré de ce fantastique voyage:

    « Pourquoi attendre la retraite ou de sortir d’une grave maladie ou bien encore de perdre un être cher…? » Voici la question qui m’est venue à l’esprit quand avec mon mari nous avons parlé un jour de 2007 de partir en voyage en voilier tous les deux durant plusieurs mois. La réponse paraissait évidente : il faut le faire ! Sauf que dans le quart de seconde qui suit, une vague de bonnes raisons pour ne pas le faire commence à vous submerger : perte du boulot ou rupture de carrière, maison à payer, prise de risques… Autant être franche, cet imbroglio de doutes, peurs… mélangés avec des envies de liberté, de belles rencontres, de paysages de rêve… tel un monstre à plusieurs têtes ne vous quittera pas durant toute la phase de préparation, jusqu’au jour du départ. Pire, il trouvera des alliés parmi vos proches, vos collègues… Donc si je peux me permettre un petit conseil, ne parlez pas de votre projet temps que vous ne l’avez pas un minimum mûri et que votre décision n’est pas ferme. Cette phase de « murissement » est importante, elle peut prendre plusieurs mois. Pour nous, par exemple, la destination est venue par déduction : notre contrainte de temps était de onze mois pour découvrir un pays (de préférence tropical) en voilier en y séjournant plusieurs mois. Ainsi, le Cap Vert, les musiques de Césaria Evora… serait notre destination !

    Personnellement, donner du sens à ce voyage était primordial. Je n’avais pas envie de faire du tourisme, aller voir des populations sans aller à leur rencontre… Travaillant dans le milieu agricole, je souhaitais découvrir d’autres formes d’agriculture. J’ai donc proposé des piges à des magasines spécialisés. Ainsi, notre voyage s’est transformé pour moi en mission pour la revue « LaVigne » de rédiger des articles sur les vignobles des îles de Madère, des Canaries, du Cap Vert et des Açores. Nous avons aussi embarqué dans nos cales des graines de légumes anciens de l’association Kokopelli, des photos de notre petit potager… afin de créer du lien avec les populations locales tout en leur transmettant des  techniques maraîchères agro-écologiques. Pour garder un lien avec notre famille, nos amis… leur permettre de partager notre périple, nous avons créé un blog.

    Notre voyage a été l’occasion de formidables rencontres avec des personnes travaillant pour les ministères de l’agriculture des différents pays, des entreprises internationales de vins renommés mais aussi de simples paysans, d’autres « voileux »… Plus que les paysages de haute mer, les dauphins, les Fous de Bassan, les sommets majestueux, les plaine vertigineuses… ce sont ces sourires, ces mains serrées, ces yeux pétillants, l’accueil que l’on nous réservait, parfois une complicité proche de l’amitié… qui m’ont le plus remplie de joie , me submergent d’émotions encore aujourd’hui… et me feront repartir un jour.

    Nathalie

    SOURCE

     

     

  • Festival VILLES DES MUSIQUES DU MONDE

    Festival VILLES DES MUSIQUES DU MONDE

     Festival VILLES DES MUSIQUES DU MONDE

    MUSIQUES PORTUAIRES 

    Du 14 octobre au 12 novembre, les MUSIQUES PORTUAIRES accosteront sur les quais de Seine-Saint-Denis et pour la 1ère fois du Grand Paris. Une invitation à plonger pendant un mois dans un océan de musiques: croisière musicale, concerts, créations, rencontres inédites, bals, battle, spectacles Jeune public, mais aussi ateliers de musique, de danse ou de cuisine, causeries, débats, cinéma … Formes traditionnelles, répertoires revisités, sonorités millénaires et étincelles électriques,  des dizaines d’artistes porteurs de mémoires, de langues, de rythmes et d’histoires convergeront des ports du monde entier.

    Une multitude de propositions pour un magnifique voyage à la rencontre d’hommes et de femmes, artistes d’ici ou d’ailleurs, si loins si proches !

    Voici quelques temps forts !

    Une ouverture de festival festive le 15 octobre, la Canal’cade , croisière musicale sur le Canal de l’Ourcq de Paris à Aubervilliers.

    18h croisière musicale au son de la fanfare Banda Querô et des chants de La Squadra de Gènes, accueil à destination par Ténor de Brest pour déguster une soupe au poisson !

    20h30 Soirée à l’Embarcadère à Aubervilliers avec Amsterdam Klezmer Band, Squadra de Gènes et Télamuré (Naples), défilé brésilien … Pour l’occasion,  Télamuré, trois spécialistes de la Tarantella propre aux fêtes populaires de l’Italie du Sud, et La Squadra de Gênes,  9 hommes qui font revivre le chant polyphonique des dockers du port de Gênes en Italie,  présenteront un répertoire commun.

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    Mardi 18 octobre 20h – Paris – Cabaret Sauvage – Maria Gadú – Fernando Delpapa – Banda Querô

    Maria Gadú. Découvrez la voix, profonde et troublante de Maria Gadú, star de la chanson brésilienne d’aujourd’hui avec plus d’un million d’albums. Ses compositions délicates, le journal intime d’une génération.

    Banda Querô. Nous accueillerons cette année le groupe de batucada Banda Querô, des adolescents issus d’une favela du port de Santos au Brésil, pour une série de concerts, rencontres et ateliers. Atelier de cuisine et déambulation à Aubervilliers, master class et rencontres scolaires à Limours, café du Monde et parade musicale à Montreuil,  ciné-concert et première partie à Paris…  Cette initiative s’inscrit dans le travail de terrain mené à l’année vers les plus jeunes par l’association Villes des Musiques du Monde au sein de son projet  » Ecole des Musiques du Monde » et notamment les actions éducatives et culturelles qu’elle impulse et met en oeuvre

     

    29 octobre – Aubervilliers – l’Embarcadère – Ali Amran – Chants de marin de Cheikh Sidi Bémol. A découvrir absolument !

    Ali Amran chante la vie quotidienne des Kabyles, au pays comme ici. « Travail au noir, mariage blanc »… Ce natif d’Iguariden met en musique les moments de découragement et les sursauts d’orgueil d’un peuple qui ne cesse de militer pour la reconnaissance de sa langue et de sa dignité.

    Cheikh Sidi Bémol. Des chants de marins revisités façon kabyle et ce qui fait le sel de ses concerts : nul ne sait à l’avance pour quelle destination il embarquera.

     

    Mercredi 2 novembre – Paris –  Studio de l’Ermitage – Goldenberg & Schmuyle –  Socalled

    Goldenberg & Schmuyle. De la chanson électro-world brillante et inventive !  Un ping pong sonore arbitré par des inventions visuelles

    Socalled. Un tourbillon de créativité venu de Montréal toujours prêt à dévaster les scènes européennes !

     

    Vendredi  4 novembre – Bobigny – salle Pablo Neruda – Mugar – Coup de coeur du Festival ! 93 Super Raï Band

    Mugar. 3 flûtes qui se croisent et s’unissent, accompagnées par le biniou, la bombarde, la ghaita.  Propulsé par de pressantes percussions, leur appel à la danse est également l’une des plus amicales invitations au dialogue de ce début de siècle. Un mix entre musique celtique et musique du Maghreb.

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    Dimanche 6 novembre – Aubervilliers – l’Embarcadère- Hot 8 Brass Band –  Tout Puissant Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou – Fabriques Orchestrales Juniors

    Brûlante, la musique du Hot 8 Brass band fait souffler l’air torride de la Nouvelle-Orléans dans le monde entier. Ancrés dans la tradition de la « second line », une tonitruante déambulation de cuivres et de percussions qui traverse la ville d’un pas dansant, ces musiciens régénèrent le jazz et le funk avec une énergie peu commune. (aussi programmé le 2 novembre à 20h30 – Gennevilliers  92 – Grand Paris – salle Le Tamanoir )

    Le Tout Puissant Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou. Une batterie trépidante ouvre le bal, une virevoltante section de cuivres se lance dans la danse, un chanteur entonne une mélodie hypnotique, … En quelques secondes, le public se retrouve pris dans un tourbillon de rythmes étrangement familiers et se laisse agripper par ces ritournelles éclatantes, ces airs à la fois amers et réjouissants, et glisse béatement entre danse et transe.

     

    11 novembre à 20h30 – Paris – Petit Bain – NUIT TRANCE ! Une soirée incendiaire !

    Yuma -Temenik Electric –  Mehdi Haddad et Speed Caravan – CREATION OCEANIC TRANCE

    Yuma. Ce duo d’auteurs-compositeurs autodidactes tunisiens frappe par l’élégance et le minimalisme de leur musique qui s’inscrit dans un registre world/alternative aux influences ethniques. Ils connaissent déjà un beau succès sur les réseaux sociaux. Un univers singulier à découvrir !

    Speed Caravan. De son oud bariolé, couleur panthère, Mehdi Haddab, tire d’impressionnants rugissements électriques. Son dernier défi ? Aller dompter les extravagants rythmes du mbalax, l’affolante cadence à laquelle bat le cœur sénégalais. Le fondateur de Speed Caravan revient de Dakar avec quelques percussionnistes d’élite et une envie décuplée de faire de ce concert une cérémonie pyrotechnique, zébrée de riffs abrasifs.

    Temenik Electric. « Arabian rock », Mehdi Haddjeri , âme et leader du groupe marseillais, revendique l’appellation «Je suis un enfant du rock et de la pop anglaise, qui a grandi en écoutant de la musique arabe en famille». Des titres époustouflants d’énergie qui basculent sans cesse entre le fatalisme mystique des peuples du Maghreb et l’hédonisme classieux et arrogant du rock anglo-saxon. Une grande claque !

    CREATION VILLES DES MUSIQUES DU MONDE 2016 – « OCEANIC TRANCE » . STOMB INVITE GLOBAL GNAWA . Au son des coquillages !

    Voici une rencontre originale: celle du souffle marin des conques du groupe STROMB, une clique d’amoureux de ces coquillages qu’ils transforment en instrument de musique,  avec le groove des instruments traditionnels du groupe Global Gnawa. …. La conque (coquillage marin également appelé strombe), connue depuis la nuit des temps, n’avait jamais été utilisée ni considérée comme un instrument de musique.  également le  9 novembre – Aubervilliers – Espace Renaudie 14h30 – Jeune Public

     

    Clôture de Festival !  Samedi 12 novembre à minuit – Paris – Petit Bain !! GRECE – TURQUIE sur une même scène !!

    Imam Baildi ( Grèce ) – Baba Zula ( Turquie)

    Baba Zula. Plus qu’un port, Istanbul est un pont jeté entre l’Europe et l’Asie. Les truculents membres de Baba Zula l’empruntent en tous sens, une derbouka, un saz (le luth turc à long manche) et un sampler sous le bras. De cette improbable collision d’instruments nait un fascinant dub oriental, que des chamanes à moustaches étirent à l’infini et qu’une danseuse vient ponctuer de ses coups de rein.

    Imam Baildi. C’est dans le port du Pirée, à quelques kilomètres au sud-ouest d’Athènes, que s’est cristallisée l’une des formes musicales les plus représentatives de la Grèce moderne : le rebétiko. Apparue au lendemain de la première guerre mondiale, à l’occasion de la « grande catastrophe », le rapatriement brutal d’un million et demi de Grecs qui s’étaient installés sur la cote turque, cette musique des marges, parfumée à l’ouzo et au tabac froid, a donné naissance à quelques-uns des chants les plus poignants jamais entendus sur les rives de la Méditerranée. Ces enregistrements craquants sont la précieuse matière première d’Imam Baildi, un groupe fondé par Orestis et Lysandros Falireas. Les deux frères ont commencé par les remixer, puis les ont portés sur scène avec un groupe élargi, notamment complété par la chanteuse Rena Morfi et le rappeur d’origine nigériane (mais tout aussi grec que ses compères) MC Yinka. Aujourd’hui, les compositions du groupe accompagnent une nouvelle période troublée sans jamais perdre de leur réjouissante vitalité.

     Alexandra de Forcille