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  • Comment changer sa vie: destination Cap Vert

    Comment changer sa vie: destination Cap Vert

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    Comment changer sa vie: Cap vert

    Comment changer sa vie: naviguer et découvrir le Cap vert

    LE  PROJET CAP VERT

     Titre du Projet :

    La route des Mouettes à la rencontre de la population rurale du Cap Vert, en voilier………

     Porteurs du Projet :

    BLOSSEVILLE Rémy et LEVOEN Nathalie……………………………..

    Résumé du projet :

    Faire un voyage en bateau, de fin octobre 2007 à septembre 2008, entre le Portugal et le Cap Vert et séjourner pendant plus de six mois, en navigant d’île en île sur l’Archipel du Cap Vert et en allant dans les terres pour créer du lien avec la population rurale.

    Domaines d’intervention :

    Agriculture et artisanat……………………………………………………………………………..

    Localisation :

    Cap Vert :

    Archipel le plus au sud de la Macaronésie, qui comprend aussi les Açores, Madère, et les îles Canaries, situé dans l’océan atlantique, à 500 km des côtes sénégalaises, le Cap Vert est constitué de dix îles dont neuf sont habitées. Ce sont des îles volcaniques dont le point culminant est le volcan Fogo (2829 m).

    Situé dans la partie septentrionale de la zone sahélienne, le Cap Vert présente un climat tropical sec qui peut parfois être atténué par les vents et l’altitude. La tempérture moyenne est de 24 °C avec de faible amplitude thermique au cours de l’année. Les précipitations sont faibles et irrégulières. Elles sont largement corrélées au relief. Les précipitations ne dépassent pas 300 mm sur les 65% des terres situées à moins de 400 m d’altitude. Les zones d’altitudes faiblement exposées aux vents peuvent bénéficier d’une précipitation annuelle supérieure à 700 mm. Ces indicateurs pluviométriques sont à relativiser : les pluies s’échelonnent sur 15 à 25 jours en zones arides et semi arides et sur 45-55 jours en zones sub-humides et humides, soit généralement moins d’un cycle agricole. La saison des pluies dure quatre mois (juillet à fin octobre).

    Description :

    Le projet porte sur un voyage à bord du voilier « La Route des Mouettes », un dériveur intégral Trisbal 34 (10,60 mètres), sur l’archipel du Cap Vert entre Novembre 2007 et Septembre 2008.

    Le Cap-Vert est constitué de dix îles dont neuf habitées et de treize îlots d’une superficie globale de 4 034 km2. Cet ensemble est traditionnellement divisé en deux groupes :

    Les îles au vent Barlavento  : Santo Antão ( 779 km2), São Vicente ( 227 km2), São Nicolau ( 343 km2), Santa Luzia ( 45 km2), Sal ( 216 km2) et Boa Vista ( 620 km2). Elles sont situées au nord de l’archipel.

    Les îles sous le vent Sotavento  : Brava ( 67 km2), Fogo ( 476 km2), Santiago ( 991 km2) et Maio ( 269 km2). Elles sont les plus méridionales.

    Caractérisé par un climat tropical sec qui peut parfois être atténué par les vents et l’altitude, l’archipel possède de faibles ressources hydriques. De plus, les îles du Cap-Vert n’ont pas suffisamment de terres arables (10 % de la superficie totale). De ce fait, le Cap-Vert est confronté à un déficit alimentaire structurel. L’ensemble de la production agricole et halieutique ne dépasse guère 15% des besoins nutritionnels du pays. La politique environnementale constitue un enjeu majeur dans la perspective du changement de statut du Cap-Vert qui passera, en 2008, de la catégorie des Pays Moins Avancé à celle de Pays à Développement Moyen.

    En 2005, l’archipel avait une densité de 111 habitants au km2. Le taux de croissance démographique est estimé à 2,3% par an. La population capverdienne est en transition démographique depuis les années 1980. Pourtant, l’amélioration de l’espérance de vie ne s’est pas encore traduite par un vieillissement marqué de la population. Les jeunes de moins de 15 ans représentent (en 2002) 40,62% de la population contre 45% en 1990 et les plus de 65 ans sont désormais 6,25 % de la population.

    En dépit d’une forte croissance économique et de bons indicateurs macroéconomiques, l’augmentation de la pauvreté relative indique un accroissement des inégalités. Les inégalités se sont aggravées entre les populations rurales et urbaines, entre les îles à vocation touristique et celles à dominance agricole. Le coefficient de GINI qui traduit l’ampleur des inégalités dans la distribution des revenus, est passé de 0,43 en 1989 à 0,59 en 2002. La pauvreté s’étend dans le milieu rural. Elle y est passée de 46% en 1989 à 51,1% en 2002.

    Quelle semaine !

    Samedi 08 Mars : la notion du temps ne nous est pas revenue…

    Nous allons partir de Tarrafal, demain. Nous voulons retourner sur l’île de SAL en Fin de semaine : Annie et André, la mère de Nathalie et son beau-père, viennent nous rejoindre lundi 17 pour découvrir le Cap Vert, durant trois semaines. Nous avons deux options en fonction du vent :

    –          Si le vent est Est-NordEst, ce qui devrait être le cas : cap 103°, pour l’île de BOVISTA, port de Sal Rei (91 M, soit environ 18h de navigation au pré), puis l’île de SAL (21 M jusqu’à Santa Maria ou 36 M jusqu’à Palmera, cap 355°, sûrement au moteur car nous aurons le vent dans le nez !).

    –          Si c’est du Nord-NordEst, plutôt adonnant, nous tentons de rejoindre l’île de SAL, à Santa Maria (85 M, cap 103°, puis Palmera.

    Ce matin, nous sommes allés à la police maritime pour récupérer les papiers du bateau.Le policier nous demande « Depuis quand êtes vous ici ? » « Ben, depuis… » Nous nous regardons avec Rémy : deux jours ou une semaine ou un mois ??? Nous ne savons plus. La semaine a été bien remplie, si riche et variée…

    Douche (ça fait un bien fou !), corvée d’eau (2 X 20 L et encore 2x20L demain) ce matin. Rémy s’occupe du ravitaillement en eau minérale (2 packs), jerrican d’essence et quelques courses, pendant que Nathalie rédige notre journal de Bord.

    Le matin et le soir, nous avons de nouveaux passagers.

    artimage_136043_990463_20100416572611Oui, en plus de Gratte Mi et Gratte Na qui sont revenues depuis hier d’un périple qu’elles n’ont pas encore réussi à nous raconter. Elles ronflent, elles ont l’air de récupérer d’une drôle d’aventure…  Nous vous tenons au courant. Quant à nos passagers, c’est  le taud vert de La Route des Mouettes qui les attire. « Tiens ! Brrzzzz ! Un arbre au milieu de l’eau ! » Ca bourdonne en faisant du sur-place dès le lever du jour, ça s’arrête dans la journée, pour reprendre en fin de journée jusqu’au coucher du soleil. Nous avons croisé nos passagers à terre, dans un bel acacia, en train de se repaitre de pollen. Nous nous sommes renseignés, il s’agit de mouches mellifères, inoffensives. Nathalie, allergique aux piqûres d’insectes est rassurée. Quelques coups de tapette du capitaine quand elles sont trop bruyantes, les éloignent facilement.

    Sinon, ce matin encore une magnifique plongée en apnée.

    artimage_136043_990472_20100416572933Centaines de poissons de toutes formes et couleurs, dont nous ignorons pour la plupart le nom : des noir et bleu électriques (rayés ou à pois ou seulement les yeux surlignés) ; des gris avec du vert, jaune, orange ; des oranges avec des bandes et les yeux jaunes ; poissons coffres ; petites murènes ; sorte d’orphis de 40 cm… Toujours pas de poisson au bout du fusil, Rémy est trop sentimental avec les poissons et surtout pas assez lesté pour se stabilisé au fond ! Nous avons découvert un gouffre de 2,5 m de diamètre qu’il aurait été intéressant d’explorer avec les bouteilles. Heureusement les jeunes pêcheurs pensent à venir (à la rame) nous vendre des « Papa Goye », des Garoupas… à 300 esc./kg (si si 3 €/kg), auxquels nous joignons quelques bonbons, gâteaux qui illuminent le visage de ces petits courageux. Grillés, en matelote, en accras, en paëlla… nous mangeons du poisson tous les jours, seule la manière de cuisiner et d’épicer varie !

    Alors voici ce qui nous est arrivé cette semaine que nous pourrions résumer :

    A la découverte d’une plante aux vertus oubliées, fanions de l’amitié et dégustation de canne à sucre.

    A la découverte d’une plante aux vertus oubliées, la Jatropha.

    artimage_136043_990474_201004165729743Nous étions passés la veille pour discuter avec le responsable du Parc Monte Gordo. Nous voulions en savoir plus sur leur projet de filets dans les nuages pour récupérer l’eau de pluie, connaitre la technique. Ce n’est pas si simple à mettre en place pour 4 L d’eau par mètre carré de filet récoltés par jour : l’implantation est délicate pour ne pas perturber le cycle habituel de l’eau et assécher des zones actuellement végétalisées. Un test sur une petite aire est prévu. Autre projet de lutte contre l’érosion : multiplier et replanter des plantes endémiques. Nous en venant à parler de nos rencontres, expériences respectives dans le domaine de l’agriculture, de l’environnement.

    Au cours de la discussion, je demande « est-ce qu’il y a des pieds de « Jatropha » ici. Apparemment de nombreuses îles en produisaient à une époque. Ce matin a RFI, suite aux grèves au Burkina Fasso des agriculteurs qui croulent sous le poids du pétrole et ne peuvent plus acheter du carburant pour faire tourner les motopompes, donc regardent leurs champs dépérir, même chose au Cameroun, Sénégal, le journaliste a ainsi fait allusion au manque de projets « Jatropha ». » Le technicien du Parc ne connait pas cette plante. «Nous la connaissons seulement de nom depuis la semaine dernière, suite à nos échanges avec Francesca Fortes du MAA de Sao Vincente. Cet arbre, plus précisément, produit des graines oléagineuses dont l’huile est un excellent combustible (1500 L/ha contre moins de 500 L/ha pour du colza)» ajoutons-nous. L’attention du technicien est vive. Il va voir ses collègues et demande à deux jeunes capverdiens en formation pour être guide de montagne. « Le nom usuel est Purgeira Curcas » précisons-nous. Un jeune fait signe de la tête en corrigeant ma prononciation erronée. « Il peut vous emmener demain matin en voir. C’est deartimage_136043_990480_201004165732719 l’autre côté du versant, vous pouvez en même temps voir un site géologique exceptionnel. »Le rendez-vous est pris, nous décidons pour finir notre journée d’aller jusqu’à Ribeira à pied « tu sais le petit chemin qui descend raide à la sortie du village » me dit Rémy. Nous achetons une bouteille d’eau pour tenir sous cette fournaise à la Merceria de Cachaço. La jeune fille qui nous sert a l’air de vouloir nous parler : « Habla Frances ?» «Nao, ingles. » « I speak English ». Elle nous tend une feuille posée sur le comptoir, à côté d’un gros dico. Elle est en train de faire un exercice. Elle me montre ce qui est écrit : My name is… Je lis. Elle me demande si c’est bon. « It’s ok ! » Je reprends alors son texte et l’adapte pour me présenter à mon tour. Heureux de cette rencontre imprévue, nous descendons le vieux chemin, trébuchant sur les pavés, vers Ribeira.

    artimage_136043_990484_201004165735901Des écoliers nous doublent, eux dévalent en trombe… chaussés de tongues ! Nous croiserons aussi des femmes, avec un bidon de 20 l d’eau sur la tête, remontant vers leur maison…

    Nous n’artimage_136043_990488_201004165737896arrivons pas à nous représenter l’impact que cette quête de l’eau a dans leur vie de tous les jours. Tous les capverdiens sont toujours bien habillés, propres… comment font-ils pour vivre avec si peu d’eau ??? Quels choix ont-ils opérés ?

    Le lendemain, Florien notre guide nous accompagne donc en excursion « Jatropha ».Le versant vers la Ribeira de Faja (Nord). Nous découvrons une autre vallée avec le village d’Hortelao.

    artimage_136043_990492_201004165739392Une chaleur torride nous accable dans ce paysage lunaire. Les habitants replantent des Aloès Vera pour retenir le sol très friable, constitué de couches successives de lave, lors de l’éruption du Monte Gordo, il y plusieurs centaines d’années.

    artimage_136043_990496_201004165741342« Aartimage_136043_990503_201004165745356u milieu de rien » pourrait-on dire, car plus rien ne pousse : Purgeira Curcas tient bon. Ses capacités de résistance à la sécheresse sont étonnantes. De nouvelles feuilles bourgeonnent même.

    Purgeira Curcas

    artimage_136043_990509_201004165747767Florien nous explique que les capverdiens utilisent Purgeira pour soigner des maux de ventre, mais aussi faire du savon guérissant les problèmes de peau. Il existe un site très intéressant pour mieux connaître Jotropha, dont nous allons entendre parler dans l’avenir et qui permettra aux pays du Sahel d’être autonomes en carburant. Je vous mets un extrait dans la partie AGROECOLOGIE du blog.

    C’est le « printemps » depuis peu, nous avions remarqué à notre retour de Mindelo que la ville de Tarrafal était plus verte ! Non, ce n’est pas une blague, ni l’effet de la pluie. Nous n’artimage_136043_990516_201004165751184y avons pas cru au départ et nous sommes renseignés. « Oui, les arbres bourgeonnent »

    Nous arrivons dans un endroit vraiment époustouflant : les couches de lave ont été malaxées, travaillées par des glissements ou plissements de terrain… ? Une gamme inimaginable de couleurs s’offre à nous.
    Les habitants d’Hortolao replantent des aloés verra pour lutter contre l’érosion. Seule plante à survivre dans cette aridité.

    artimage_136043_990516_201004165751184artimage_136043_990526_201004165756461

     

    Nous aurions bien prolongé notre balade, mais nous devons être à 15H à Tarrafal pour faire les fanions avec les lycéens. Retour en aluguer, plein de lycéens. Arrivés à Tarrafal, à notre étonnement, certains disent au chauffeur de nous déposer au lycée. Ils devaient être au courant de notre démarche. « Nao, o porto ». Je leur fait comprendre que le rendez-vous est à 15H. Certains demandent s’ils peuvent venir dessiner. Je leur réponds de voir avec Tatiana. Un petit bain de mer suivi d’une douche nous fait le plus grand bien ! Puis, en route pour notre grand pavois….La nuit sera bonne !

     

    Fanions de l’amitié

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    Nous étions revenus à Tarrafal dans l’objectif de concrétiser l’échange entre le collège de Saint Nicolas d’Aliermont et le lycée de Tarrafal. Mais, Tatiana, professeur de français, n’a pas reçu le soutien de sa direction, voire plutôt des bâtons dans les roues. Il a donc fallu encartimage_136043_990535_201004165801325ore quelques allers et retours au lycée. Mardi soir nous pensions que tout tombait à l’eau, car chaque jour le rendez-vous  avec les élèves se décalait. Il faut dire que les huit élèves apprenant le français et retenus par Tatiana pour décorer les fanions sont de différentes classes. La directrice devait faire le nécessaire pour les regrouper durant deux heures. Tatiana a tenu bon et accepté de venir durant son jour de congés, jeudi. « Seul jour où la bibliothèque peut nous accueillir pour dessiner ».

    Des dessins avaient été préparés sur des feuilles de papier. Ils étaient très fournis en détails. « Peut-être trop » pensionartimage_136043_990541_201004165904633s-nous, mais nous ne savions pas la facilité et la précision qu’ont les jeunes capverdiens pour dessiner à main levée.

    Ils choisissent des couleurs légèrement cassées, mais créant une harmonie dans l’ensemble du dessin.
    Le résultat est magnifique : Nédir a voulu parler de la sécheresse, symbolisée par la chute des feuilles…

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    Scènes de la vie à Tarrafal : le père pêcheur, la mère porte le poisson et garde les enfants. Merci Stéphanie.

     

    artimage_136043_990556_201004165909340En plus des fanions, des jeunes filles ont donné des poèmes, des recettes de cuisine…

    Merci à toutes et tous, nous prendrons soin de vos cadeaux jusqu’à notre retour en France.

    La Route des Mouettes est maintenant décorée d’un pavois franco-capverdien.

     

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    Dégustation de canne à sucre !

    Nous avions rendez-vous à la délégation du Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, à Vila Ribeira Brava à 8H, vendredi.

    Levés à 6H, nous sommes devant Shell à 7h pour prendre le premier aluguer pour Ribeira Brava. Difficultés pour le remplir. Après plusieurs tours et détours en ville, des grand-mères au verbe toujours allègre et enjoué s’installent peu à peu à bord, chargées de poissons (et de leurs odeurs difficiles à supporter après le petit déj.), de cartons, de cabas… Nous partons enfin. Les travaux de construction de la route avancent vite. Ce serpent de bitume dans le désert de cailloux donne aux chauffeurs envie de rouler plus vite, attention aux virages ! Ouf !

    Ilidio, technicien agricole spécialisé dans le goutte à goutte, nous accueille. Il a étudié à Cuba et parle seulement le portugais et l’espagnol. Il nous propose d’attendre Daniel, un autre technicien agricole spécialisé en production animale, qui parle un peu français. Ce dernier a une réunion qui doit finir à 10h30… Nous attendrons jusque midi, heureusement nous avions un peu de lecture et avec Ilidio, nous échangeons en franco-créolo-portugais sur nos métiers de conseillers agricoles. Des chants d’enfants envahissent le bâtiment du ministère de l’agriculture : « Agua é a vida !… » Sont-ils là pour mettre du poids à la réunion organisée pour le programme MILLENIUM dont nous parlerons plus loin ou est-ce une action de sensibilisation des enfants au respect de l’eau… Nous n’osons pas demander !

     

    artimage_136043_990564_201004165912493Il me donne la liste des produits phytosanitaires homologués au Cap Vert où je trouve de nombreux produits que nous n’utilisons plus, surtout des insecticides. Il me remet aussi le guide technique des productions horticoles et maraichères. J’y trouve des conseils calqués sur nos pratiques de pays riches : engrais 15-5-20, produits phytos, semences F1 (hybrides, dont le paysan ne peut pas ressemer une partie de sa récolte)… Je me demande comment ils vont pouvoir tenir avec un pétrole à plus de 100 $/baril !??? Leur autonomie alimentaire est construite sur une autre dépendance : celles des intrants. C’est mieux pour la conscience : on ne peut rien contre la montée du pétrole.

     

    artimage_136043_990567_201004165913104Ilidio et Daniel nous emmènent à Faja, la vallée où les français ont réalisé un tunnel pour laisser l’eau captive des roches s’écouler par gravité (voir notre dernier séjour à Sao Nicolau). Un périmètre irrigué de 45 hectares a ainsi vu le jour. Accompagnés de ces techniciens, les paysans nous réservent le meilleur accueil, se laissent volontiers photographier. Ilidio et Daniel nous explique leur métier : formations, accompagnement technique pour l’irrigation, les traitements phytosanitaires ou prophylactiques, montage de projets avec la coopération internationale… des collègues au milieu de l’Antlantique.

     

    artimage_136043_990570_201004165514507Réservoir de 300 m3 financé par la coopération française, alimentant 15 ha.

     

    artimage_136043_990571_20100416533241Ilidio nous montre l’ancien système d’irrigation en levadas qui gaspillait l’eau. Le goutte à goutte est financé par l’état sur une petite surface de certaines exploitations. « Il faut que l’agriculteur s’engage à y produire des légumes et pas de la canne à sucre, pour le Grogue ». Mais, nous voyons quelques parcelles où les paysans passent outre, ce qui semble énerver les techniciens. Les tuyaux sont percés tous les vingt ou les trente centimètres.

    Un agriculteur-propriétaire nous offre du manioc.

     

    artimage_136043_990572_201004161550725« Son sol est très argileux. C’est difficile à travailler. Les rendements sont faibles dans ce type de sol : 5 kg au lieu de 10 à 15 par pied.» nous précise Ilidio. D’ailleurs des ouvriers peinent à bêcher.

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    Je retrouve la terre de la Woëvre meusienne que nos hivers sous l’action du gel et du dégel permettent d’éclater. Ici, j’ajouterais du sable pour alléger, vu les petites surfaces et l’abondance du sable à proximité ! L’agriculteur nous interpelle : « j’arrive à produire 14 kg par pied ! Ici !» dit-il fièrement, nous montrant le sol crevassé. Nous saluons tous sa prouesse technique. Il accepte avec dignité, son corps semble se détendre, le doute dissipé. Nous sourions avec Rémy, retrouvant ici au Cap Vert des attitudes physiques plus fortes que des mots, que nous connaissons bien : Rémy étant du milieu, moi par mon travail. Comme si l’agriculteur ressent, en quelques secondes en se remémorant, depuis le travail du sol au paiement de sa récolte, toute l’énergie qu’il a dû fournir … Son corps se crispe, un peu, nous invitant alors au respect de son travail. Avec pudeur, chaque paysan nous  exprime ainsi la difficulté d’avoir une belle récolte.

    Puis, c’est un autre qui nous offre de la canne à sucre.artimage_136043_990574_201004152139904
    Nous repartons tous les quatre avec notre bâton de plus d’un mètre cinquante de haut. Nous nous arrêtons devant une autre maison : « c’est chez une agricultrice. » Elle nous propose de nous préparer quelques morceaux de canne pour les mâcher. C’est vrai il est 13h, il commence à faire faim. « C’est la première fois que j’en mange. C’est frais et parfumé. Ca met un coup de fouet.» dis-je en mâchonnant un petit bout de quelques centimètres.

     

    artimage_136043_990580_201004165915394Association de maïs avec des poivrons.L’ombre du maïs évitera aux seconds d’être brûlés par le soleil.

    « Ici, c’est un producteur de grogue. » Nous entrons dans une jolie cour verdoyante de plantes mises en pot : fougères, géranium… Un monsieur en fauteuil roulant nous accueille, puis arrive une femme âgée, au visage lumineux de sympathie. « Ils produisent du Grogue à Queimara ». La femme nous tend de petits verres haut de 3 cm… rempli de Grogue. Très fruité, il est nettement le plus agréable de tous ceux que nous avons goûté jusqu’à présent. Rémy finit le mien.

    Le soleil semble plus chaud tout à coup ???

    Nous croisons un jeune agriculteur président de l’association locale. « Il y a 22 associations dans l’île de Sao Nicolau. Les agriculteurs se regroupent pour acheter du matériel en commun, monter des projets, organiser la vente des légumes sur l’île de Sal, notamment… Lui, il est très dynamique, toujours prêt à tester de nouvelles techniques. Nous pouvons nous appuyer sur lui pour montrer aux autres. Les autres attendent souvent de voir si ça marche» précise Ilidio. « Moi aussi, heureusement que certains ont la même attitude, en France, pour pouvoir avancer… » Suis-je obligée de constater pensant à quelques visionnaires qui se reconnaitront !

    Le Cap Vert est passé de Pays Moins Avancé à celui de Pays à Développement Moyen depuis le 1er janvier 2008. Sous ces appellations que nous trouvons grossière, attribuées à des pays « en voie de développement » par des « pays développés », il faut comprendre que le Cap Vert va mieux économiquement, socialement… mais peu mieux faire ! Affublé de cette étiquette, les « pays émergeants » peuvent prétendre à des aides internationales. Ainsi, un nouveau programme « MILLENIUM », pour l’agriculture, est en train de voir le jour sur les îles de Sao Nicolau, Bovista et Santiago. Je n’ai pas eu de détails très précis, à Praia j’en saurais plus je pense. Mais, Ilidio et Daniel nous montrent quelques parcelles en expérimentation.

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    Papayes du programme MILLENIUM, avec quelques pieds de courgette dans leur ombre : la monoculture a montré ses limites en Europe, les financeurs de projets de développement tenteraient-ils de ne pas reproduire les mêmes erreurs dans les pays « émergeants » ? Finis les techniques fonctionnant au pétrole (nb : les engrais représentent 65% de l’énergie consommée par les fermes européennes) qui vont avec ? Au système d’aspersion permettant d’économiser l’eau (point positif) sont couplés : variété à croissance rapide et bonne productivité venant de Cuba que les acariens ont déjà l’air d’adorer (donc Décis, insecticide miracle, va intervenir dans peu de temps), engrais solubles directement injectés dans le circuit, espacement d’un mètre cinquante… : pseudo culture pérenne associée à des annuelles. « Ces papayers ont six mois » précise Ilidio, au milieu d’arbres de un mètre cinquante de haut. Le soleil est généreux dans le coin !

    Nous quittons nos techniciens-guides vers 16h. Echange d’adresses mail pour envoyer les photos et remerciements sincères pour tout ce temps passé, ces belles rencontres, trop brèves.

    Pour finir, quelques dictons, presque philosophiques, entendus sur RFI, où les africains ne font pas que se plaindre du changement climatique et du cours du pétrole trop élevé :

    « On ne piétine pas deux fois les testicules d’un aveugle ».

    « Quand on sème des épines, on ne va pas sans sabots ».

    Premières impressions

    Déjà prés d’un mois que nous sommes au Cap Vert ! Le temps passe vite, mais parfois il faut savoir laisser le temps s’écouler pour qu’une petite flamme naisse…

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    Nous sommes à Sao Nicolau.

     

    Chères lectrices et lecteurs de notre blog, nous tenons à vous avertir que vous allez dorénavant trouver autre chose sur ce blog. Jusqu’à présent, durant le voyage aller, nous avons été un peu touristes, maintenant la véritable raison d’être de notre venue au Cap Vert commence : créer du lien avec les ruraux, notamment les paysans. Donc nous aurons toujours des anecdotes exotiques (tic tic !) à vous proposer, mais nous allons aussi vous relater les rencontres, les méthodes culturales, les modes de vie des différentes îles, vallées, villages que nous croiserons.

    Nous ne pouvons plus  suivre le journal de bord, au jour le jour, car les connexions internet ne sont pas simples (horaires d’ouverture aléatoires, problème de ligne…) ; nous vous ferons donc plutôt un petit bilan régulier.

    Merci d’être si nombreux à partager ce périple (62 inscrits à la newsletter à travers la France, mais aussi l’Afrique, Madagascar, le Portugal, les Antilles…), sachez que vos messages nous apportent du bonheur et de l’énergie pour aller plus loin dans nos démarches.

    Boujour à toutes et tous.

    Nathalie et Rémy

     

    Premières impressions, première prise de recul.

    Toutes les informations suivantes sont majoritairement issues de nos observations, de quelques rencontres avec des personnes parlant français ou anglais, elles vous permettront de planter un peu le décor, en attendant de pouvoir rencontrer de véritables techniciens et que notre créole cap verdien s’étoffe pour parler avec les ruraux.

    –          Au niveau du climat :

    Comme nous avons pu vous l’écrire plus haut, nous sommes étonnés de la sécheresse qui sévit sur le Cap Vert. En fait, l’image qui est véhiculée en France (image sur dépliant, sites Internet…) est loin de la réalité, où du moins les photos doivent être prises durant la saison des pluies ou juste après.

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    Sortie de Tarrafal, direction Vila Ribeira.

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    Ribeira Seca, tel un oasis.

    Nous sommes en milieu tropical sec (zone sahélienne septentrionale), à plus de quatre mois de la saison des pluies (juillet à octobre pour les zones les plus arrosées), mais déjà de grandes étendues sont dépourvues de tous végétaux. Sao Nicolau décrite comme verte et agricole est majoritairement pelée ; les seules zones vertes sont en fait irriguées, par goutte à goutte ou levadas.

    –          Au niveau de la gestion de l’eau :

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    Au Cap Vert l’eau est payante et sa distribution est réglementée par l’état. Certaines maisons ont l’eau courante, mais c’est parce qu’elles sont équipées de citerne de rétention, alimentée par le réseau quelques heures par semaine. La quête de l’eau est donc LApréoccupation de toute la population. Nous constatons que des gros moyens (gouvernement cap verdien et coopération internationale, dont la France) ont  été mis en place pour approvisionner la population ou les échanges en eau :

    Vis-à-vis de la population :

    – plusieurs forages dans les villes et villages,

    – propagande à chaque lieu de distribution pour une bonne gestion de la ressource en eau,

    « Préserver l’eau et exiger sa pureté » « L’eau est la vie »… les slogans sur les fontaines incitent les cap verdiens à respecter cette ressource précieuse.

    – les fontaines sont réglementées : une femme responsable fait payer l’eau prélevée (nous avons vu aussi des bons, mais pour l’instant pas d’explication du fonctionnement) ; les horaires et les jours d’ouvertures sont respectés.

    Vis-à-vis des cultures :

    Système de citernes en amont des champs : alimentation par canalisation (depuis un forage, distribution réglementée : volume, heure et durée d’adduction) ou alimentation par camions (l’eau est achetée soit à l’état, soit à un « grossiste »).

     

    Citerne de rétention à Tarafal, alimentant des jardins en contre bas.

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    Irrigation par goutte à goutte des pommes de terre, à Cachaço.

    Levadas (souvenez-vous à Madère, les petits canaux) : depuis une source souvent souterraine, une motopompe alimente un levada. Nous en avons vu à deux endroits : Ribeira Seca et Cavoeiros. Dans ces terrasses les bananiers, manguiers, papayes sont présents et donnent de beaux fruits.

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    Périmètre irrigué de FAJA do BAIXO : situé au nord Ouest de S. Nicolau.

    « La vallée de Faja est dite fossile. Elle est ancienne, partiellement comblée par les coulée de basalte plus récentes dans lesquelles s’écoule la presque totalité des eaux de pluie qui tombent du Monte Gordo et se perdent en totalité en mer. Pour retrouver l’eau, des français ont recherché le fond de l’ancienne vallée fossile en traversant toute l’épaisseur des basaltes récents. Plutôt que le forage, les ingénieurs ont préféré le percement d’un tunnel situé dans le bas de la vallée. L’eau s’écoule par gravité jusqu’aux cultures alors que les forages auraient nécessité de pomper à grand frais 200 m de profondeur. Mise en chantier le 3 juillet 1980, la galerie de Faja a été terminée le 31 août 1986, avec une longueur de 2180 m. Le débit est d’environ 800 m3/j, contrôlé par un système de serrements et de vannes qui permet de le réguler en fonction de la recharge de la nappe de pluie. Ce débit permet l’irrigation de 30 nouveaux hectares de terre fertiles en aval immédiat de la galerie. C’est le plus grand périmètre irrigué de Sao Nicolau. » Source Cap Vert, Loin des yeux du monde, Guides olizane/découverte. (Merci encore à Isabelle de nous l’avoir laissé)

     

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    –          Au niveau agricole :

    Au sud de l’île, de nombreuses terrasses abandonnées, car les précipitations sont très faibles (100 mm/an).

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    Seuls subsistent les murets, traces des estives passées, quand l’herbe recouvrait ces sommets.

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    Anciennes terrasses, au milieu sur le versant .

    Habitations en ruine à proximité. Il y a moins de 40 ans tout était cultivé. Le coût de l’eau est exorbitant dans ces endroits, aucune culture n’est rentable.

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    Rq : je mettrais un bémol en pensant à la ferme que nous avons visité au nord de Lanzarote au Canaries : la culture d’aloès vera pourrait avoir sa place. L’aloès vera se plait naturellement ici. Ceux que nous voyons sont très rabougris, leur chair gélatineuse a presque disparue par évapotranspiration de l’eau, mais ils résistent à l’extrême sécheresse.

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    J’ai repéré une partie plane de plusieurs hectares, avec un fond qui semble être alimenté par des sources… En discutant avec le responsable du parc Monte Gordo, il m’a avoué que les locaux n’y croient pas… Encore un projet possible à monter avec la population ou une grosse ferme à créer, selon l’état d’esprit que l’on peut avoir !

    A d’autres endroits plus en altitude (500 m), certaines terrasses sont encore entretenues, elles semblent fournir au moins une récolte (maïs généralement ou patate douce), pendant la saison humide (traces d’outils, débris végétaux récents…).

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    Au centre, en altitude, et au nord :

    Sans irrigation : une seule récolte maïs.

     

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    Avec irrigation : pomme de terre, patate douce majoritairement, haricots, oignons.

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    – Les animaux sont parqués dans des enceintes de quelques mètres carrés, faites de pierres, souvent couvertes avec des débris de tôle dans le meilleur des cas, sinon des feuilles de palmiers, bananiers si des arbres présents à proximité.

    Ils sont nourris avec les rafles de maïs récoltées au fur et à mesure des besoins (taux d’humidité très bas, digestibilité ?) en stabulation ; lorsqu’ils sont en estive, nous ne voyons pas de quoi ils se nourrissent… ce qui les amènent parfois à manger des emballages divers… riches en cellulose (cartons, sacs à ciment…)! Depuis l’aluguer, de grandes herbes donnent un air vert pâle à certaines valleuses, mais nous avons pu observer qu’elles renferment un latex. Elles ne semblent donc pas comestibles.

     

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    – Au niveau de l’environnement :

    De gros efforts ont été menés par la coopération luxembourgeoise pour la gestion des déchets. Un système de collecte est opérationnel. De grands paniers en fer, à plusieurs dizaine de centimètres du sol, devant les maisons, évitent que les sacs poubelles soient éventrés par les chèvres, chiens…

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    Parc National Monte Gordo : créé en association avec le ministère de l’Agriculture et de l’environnement et des ONG américaines, il est à la fois un site garantissant la préservation des plantes endémiques sur le « poumon » de l’île

     

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    Euphorbie Tokeyana.

     

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    Dracaena Draco

    (même chose qu’à Madère, La Gomera : la forêt de conifères, les lichens… captent et retiennent l’humidité des nuages) ; mais aussi la création de micro projets : formation de guide de montagne, artisanat,…

     

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    Sylvio, jeune guide en formation, nous explique la flore du parc.

     

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    Vous cherchiez quoi faire des vieilles paires de chaussures de mémé ?

    Le responsable du parc nous confirme dans nos premières impressions agricoles : la technique du compost n’est pas connue ici. Les paysans font un mélange de fumier stabulation des chèvres, vaches, cochons et de résidus de canne à sucre ou maïs (ce que les vaches n’ont pas mangé). Mais, la décomposition de la matière organique n’est pas terrible : climat trop sec, débris végétaux trop grossiers.

     

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    Ainsi, dans chaque rencontre avec des paysans, j’explique la technique que nous utilisons dans le jardin ou que nous avons vu fonctionner à Tacharane au Mali, suite aux enseignements de Pierre Rabhi. Certains écoutent attentivement, d’autres semblent dubitatifs… Est-ce que l’occasion nous sera donnée pour faire quelques planches de compost durant notre séjour ? Nous en avons fortement envie. Patience…

     

    –          Au niveau des infrastructures :

    – Voies de communication : à l’île de Sal, trois axes goudronnés construits et bien entretenus reliant les principales villes de l’île. A Sao Nicolau, route en bitume en construction pour remplacer celle pavée, mais les difficultés sont grandes : pente de 15 à 20 % tout le long, dans le désert.

     

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    Ouvriers lors de la pause durant la construction de la nouvelle route.

     

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    De l’autre côté de l’île avant d’arriver à Vila Ribeira.

    – Cybercafés dans toutes les villes.

    – Ecoles, lycées réalisés en dur et mieux fini que les habitations locales en général.

    – Commerces nombreux, avec une forte présence de chinois.

    Le port : malgré un aspect un peu désœuvré connait une bonne activité.

    Nous assistons aux mouvements sur le quai :

    Arrivage des bateaux de pêche locaux : maquereaux tous les matins, la principale source d’alimentation de la population. Nettoyage du poisson et salage sur le quai. Attention de ne pas laisser l’annexe dans les parages !

     

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    Sinon arrivage plus irréguliers de thons, pour l’usine de conserves.

     

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    Ferrys : un petit fait du fret et transporte quelques passagers ;

     

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    Dechargement, tri, rembarquement pour les îles suivantes.

     

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    un plus gros (tous les 15 j, venant de Sal et allant à Sao Vincente) fret, passagers plus nombreux et véhicules. Attention mal de mer garanti d’après les locaux, la coque en « fer à repasser » nous donne la même impression.

     

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    Côté plaisance cela laisse à désirer : nous ne savons jamais où laisser l’annexe, pas de place clairement identifiée à cet effet. Des jeunes locaux nous proposent leur service pour la garder, mais ne restent jamais à proximité ou lorsque nous rentrons, cinq ou six nous disent la bouche en cœur que « j’ai gardé l’annexe ! ». Il faut rester ferme dès le départ. Certains ont su nous dépanner lors de l’arrivée du ferry quand nous étions au cybercafé, nous avons su reconnaître leurs services. Maintenant, ils ne nous demandent plus rien ! Les autorités du port ou locales pourraient mettre en place une association qui formerait les jeunes (au moins à faire des nœuds corrects) et proposerait un vrai service.

    La plage de galets devant laquelle nous mouillons est un lieu de nombreuses activités :

    Point d’eau où les femmes viennent laver le linge et le sécher sur les galets,

     

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    Ramassage de galets qui servent pour la construction de la nouvelle route. Des femmes font des tas à l’aide de seaux. Un camion vient les chercher, des hommes les chargent… à la pelle.

    Séchage des maquereaux salés, pendant deux jours : le moyen de conservation local à défaut de frigo !

    Baignade, terrain de foot pour les enfants du quartier qui se trouve à proximité.

    Mais nous y avons aussi constaté une autre activité peu ragoutante : cette même plage sert de toilettes publiques. Il serait pourtant sûrement possible de prévoir des toilettes sèches pour que toutes les personnes qui travaillent, vivent et jouent à cet endroit puissent soulager leurs besoins naturels. Ce projet pourrait être commun à celui de compostage pour les jardins (cf. au dessus). Nous essayerons en temps voulu de creuser la question, si l’occasion se présente.

    Restructuration administrative en cours : deux « comicao instaladora » sur l’île, une à Tarrafal, une à Vila Ribeira Brava organisent la mise en place d’élections municipales. Elections dans quelques mois.

     

    Les rencontres que nous avons faites à Sao Nicolau :

    –          John Pedro : journaliste local rencontré lors du carnaval, puis croisé à plusieurs reprises. Il parle français. Il s’occupe d’une association locale en lien avec la ville de Montpelier, pour des fournitures scolaires, des appuis médicaux.

     

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    –          José Manuel : marin retraité, parlant anglais, proche des paysans. Il vit à Tarrafal, mais aime passer ses journées à Cachaço, son village d’enfance. Il nous fait découvrir les champs et rencontrer des locaux, dans ces deux endroits.

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    Cachaço : irrigation au goutte à goutte. Production de pomme de terre, patate douce, maïs.

    Tarrafal : dans la petite zone agricole, avec irrigation goutte à goutte pour certaines parcelles.

    Petite serre en filet protecteur, réalisée par des italiens. Nous n’arrivons à savoir si c’est privé ou financé par ONG.

     

     

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    Elevage de porcs, chèvres…

     

    A l’ombre des épines, porcinet fait du lard !

    –          A Ribeira Seca, un véritable oasis : le responsable d’une « grosse » (pour ici) exploitation parle français et nous laisse découvrir les parcelles où sont cultivés des légumes (oignons, pomme de terre, patate douce, manioc, choux), canne à sucre, fruits (mangue, noix de coco, papaye, palmiers dattier).artimage_136043_932598_201004161910549

     

     

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    –     A Faja do Baixo, au détour d’un chemin, dans le périmètre irrigué, des paysans nous offrent une papaye à déguster sur place, une à remporter avec plusieurs bananes.

     

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    Sans commentaires !

     

    –    Au lycée de Tarrafal : rencontre avec Tatiana, professeur de français. Nous avons enclenché un contact pour l’école de Saint Nicolas d’Aliermont. Le projet de grand pavois a bien plu au directeur. Feu vert pour un échange entre les deux écoles.

    Nous reviendrons à Tarrafal dans dix jours, le temps que les professeurs désignent les élèves qui pourront dessiner les fanions, mais aussi pour que les élèves préparent des recettes, des histoires… à transmettre à nos amis de Saint Nicolas d’Aliermont. Ils auront une belle surprise en rentrant de vacances.

    En discutant avec Tatiana, nous avons parlé de notre souhait de nous rapprocher des paysans. Elle va prendre contact avec le bureau du Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement (dont nous ignorions l’existence, malgré nos questionnements auprès des paysans, responsable du parc Monte Gordo) de Ribeira Brava, mais aussi avec le président de la Comisao Instaladora (responsable politique de la région de Tarafal).

     

    Voilà, tous ces moments riches comblent nos envies de dépaysement. Le mouillage de Tarafal n’est pas très agréable, car des vents thermiques dévalent les montagnes par bourrasques certains jours ou nuits. Leurs directions sont variables à tous instants et en force (entre 15 et 25 nds). La Mouette tourne sur son mouillage, où nous avons mis deux ancres par sécurité.

    Sinon, le poisson est toujours fraichement pêché et délicieux.

     

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    Il suffit d’aller devant la digue en annexe, avec un grappin, pour faire des apnées au milieu de bancs de centaines de poissons et de trouver dans les rochers des vieilles, poissons péroquets, orphis, rougets barbets…

    Les contacts avec les autres équipages sont l’occasion de se faire de nouveaux amis, voici Diana et Rolf venant de… Suède. Nathalie et Diana se parlent en anglais et traduisent à leurs hommes. Ils nous ont montré leur maison bordant une forêt de plus de 100 km de large. Les castors leur coupent les arbres qu’ils débardent pour se chauffer dans un chalet en bois de couleur rouge brique.

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    Nous partons demain pour l’île de Santa LUZIA : île désertique, où seuls les pêcheurs locaux font escale ; les poissons n’y sont pas farouches, Rémy va pouvoir tester le fusil de chasse sous marine que je lui ai offert pour son anniversaire  et moi travailler mon apnée !

    Puis nous irons à Sao Vincente, à Mindelo. Nous laisserons le bateau à la marina pour prendre le ferry vers Sao Antao, où les mouillages ne sont pas sûrs.

    A Sao Antao, l’île la plus verte, les randonnées sont fabuleuses et les ONG rurales nombreuses. Nous ne pourrons pas rester longtemps car laisser le bateau à la marina, dormir en pension, manger à l’extérieur va entamer notre budget.

    Retour ensuite à Tarrafal pour concrétiser avec les lycéens (peut-être aussi avec les paysans), le programme que Tatiana aura concocté.

    A bientôt. Portez-vous bien.

    Rémy et Nathalie

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    Camembert, comté et carnaval !

    Carnaval au Cap Vert, île de Sao Nicolau.

    L’île de Sao Nicolau est connue pour le carnaval qui a lieu dans l’île principale : Vila Ribeira Brava, le deuxième carnaval du Cap Vert après Sao Vincente. Il est réputé comme plus convivial et pas encore touristique. C’est une tradition qui rassemble les gens de tous âges nous annonce le livre qu’Isabelle nous a laissé.

    TARRAFAL

    Pour la première année, Tarrafal fête à nouveau le carnaval. Nous profitons d’être sur place pour s’imprégner de l’ambiance, nous irons à Ribeira Brava dans la semaine.

    Depuis 14 h, nous voyons passer sur la route de la plage des enfants déguisés, sautillant de joie. Vers 16h, la musique envahit les rues, telle un mille pattes qui a des soubresauts, ondulations… un flot de jeunes ados vont à la rencontre des plus petits qui les attendent à l’école. Cris de joie, mouvements rythmés, les deux groupes se mélangent, le défilé s’organise sous la houlette des professeurs. Les parents accompagnent les enfants, les rois de la fête.

     

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    La black connection de Tarafal.

    Dimanche à la tombée de la nuit, un globe terrestre de 3-4 mètres de haut débouche sur la rue de la plage au milieu d’une foule chantante et dansante. Ce défilé est organisé par la paroisse, le thème est la lutte contre le sida. Le ruban rouge trône en haut du char, des messages pour inciter la population à combattre ce fléau sont écrits ou symbolisés par des dessins d’enfants, sur des cartons, au pied de la reine de la fête.artimage_136043_916116_201004154933162

    Nous avons décidé de nous joindre à la fête. Armés de nez rouges et de nos chapeaux offerts par les copains lors de la soirée de départ à Glicourt, nous nous joignons aux badauds. Nous sommes les seuls « blancs » déguisés. Les autres équipages regardent, mais ne se joignent pas à la fête. Les locaux sont surpris. En fait, les enfants nous regardent curieusement avec un petit sourire, tirant le bras de leur parent, ces derniers étonnés nous sourient largement, les enfants s’approchent alors de nous et éclatent de rire. Certains veulent tester les nez rouges et posent pour des photos. Un mouvement se crée autour de nous plein d’excitation et de joie. Nous dansons ensemble. Les grands-mères nous prennent le bras… c’est parti pour trois heures de fête inoubliable.

     

     

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    Le char du défilé, un message pour lutter contre le sida.
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    Nos nez rouges font fureur, les enfants veulent le mettre…

    Rencontre avec John Pedro, un journaliste local qui a beaucoup apprécié notre déguisement et surtout que nous nous joigons à la fête. Il voulait faire un papier sur nous le lendemain.

     

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    Sao Nicolau, la traditionnelle.

    Nuit en mer par pétole. Nous ne mettons pas le moteur pour ne pas arriver de nuit.

     

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    Patrick sort les plumes après les rapalas. Philippe prend l’air après un séjour un peu long en cabine et Rémy espère bien manger du poisson à midi.

    Après quelques milles au bord des côtes, nous sommes étonnés, alors que les guides nous présentent Sao Nicolau comme « verte », nous ne voyons que des montagnes pelées, désertiques.

    Une oasis en bord de falaises nous fait dévier notre route : Baïa do Carraçal.

     

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    Cours de matelotage, couture… le capitaine occupe ses mousses !

     

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    Fin de matinée, nous mouillons à Porto da Preguiça, ancien port principal de l’île redevenu un petit port de pêche. Dès notre arrivée, les enfants nous font de grands signes sur le petit môle. Chaleur étouffante dans le bateau.

    Philippe, Catherine et Isabelle vont observer les fonds, proches de la falaise. Eau d’une limpidité exceptionnelle.

     

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    Les pêcheurs rentrent, Rémy et Philippe partent acheter du poisson. Ils reviennent avec 4 beaux Garoups, les fameux poissons rouges orangés à pois bleus… Un vrai délice pour tous. Le repas est perturbé par une houle de plus en plus amplifiée.  Il faut tenir les couverts…

    Nous levons l’ancre, Patrick prend la barre. Sieste, lecture… A hauteur de la pointe sud Do GUINCHO, le vent fraichit subitement passant de pétole à 45 nds, pour s’établir à 35 nds.

    Attention ça va souffler !

    Le sens marin de chacun a permis de ranger le taud, les affaires, rouler le génois et de caler l’annexe qui avait tendance à s’envoler. Arrivée au moteur à Tarrafal dans les rafales.

    Tarrafal, port principal de l’île de Sao Nicolau.

    Mouillage à côté des barques de pêche, devant des maisons colorées et au pied de falaises entaillées de deux ravins propices aux courants d’air. 25 nds.

     

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    Nous décidons de manger à terre, pas envie de cuisiner et besoin de se dégourdir les jambes après 24H en mer.

    Préparatifs de carnaval au détour d’une ruelle : deux cents jeunes répètent les danses dans un préau de la paroisse ; musique et chants entrainant.

    Enfin, nous trouvons le restaurant de Cécilia que nous a recommandé l’épicière du coin. Devanture fermée, il faut connaître ! Repas gastronomique. Rémy demande du « cabrito », mais « il n’y en a pluch ». Patrick réclame un peu de pain, il a droit à une petite brioche bien jaune de beurre.

     

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    Retour au bateau pour une nuit paisible.

    Visite de la capitale Vila Ribeira Brava, le lendemain. Une heure de route en aluguer, route bitumée, puis piste pour contourner les travaux, et enfin route de montagne pavée plus ou moins.

     

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    Les grands mères ont du caractère au Cap Vert. Discussions animées dans l’aluguer.

     

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    Aucune place de perdue, Patrick prête ses genous…

    Le paysage passe du désert à des terrasses verdoyantes, quand l’irrigation est possible. Dragonniers : arbres fossiles.

     

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    L’agence de réservation des vols est fermée, aucun horaire affiché. Nous sommes inquiets.

    Au hasard des rues et grâce au cinquième sens de Nathalie, nous trouvons un petit restaurant local. Nous demandons le « prato do dia ». Le restaurateur honoré de notre présence nous fait goûter au « grogue » costaud, puis au « ponch » à base de fruits ; il nous apporte de petits gâteaux pays comme amuse gueule ; il nous met de la musique locale ; puis nous passons au ragoût de bœuf et pilons de poulet panés, accompagnés de riz et tomates vertes, salade. Après quelques pas de danse, nous repartons repus. Photos avec le patron. Grandes accolades amicales et émouvantes.

     

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    Les trois hommes apprécient la sauce du ragout de boeuf, mais pas de pain… ils prennent les tomates pour saucer !

    Carnaval des enfants sur la place.

    Pendant le défilé, les bureaux de l’agence de l’aéroport sont ouverts. Nous apprenons que l’avion de lundi est complet et que le seul disponible part… demain matin. L’ambiance du groupe tombe dans les tongues ! L’autre possibilité est un retour à Sal avec la Mouette, le vent dans le nez, pendant 24 h au moins.

    Catherine, Patrick, Isabelle et Philippe choisissent l’option avion ce qui leur laissera encore le temps de faire une ou deux plongées, voire une partie de pêche en mer pour Patrick, ainsi que un peu de repos sur les plages de Santa Maria.

    Nathalie fait connaissance avec José Manuel à la sortie de l’aluguer, qu’elle avait pris pour un paysan. Non, c’est un homme âgé qui aime bien allé tous les jours, dans la montagne, côté nord, voir les paysans. Il lui donne son numéro de portable en proposant de le suivre lors d’une de ces visites.

    Rentrés au bateau, c’est déjà l’heure de refaire les paquetages. Nathalie et Rémy sont un peu désarmés, les autres résignés.

    Apéro dinatoire, car les estomacs ne se sont pas remis de l’après-midi. Anecdotes de la semaine, souvenirs de plongées au club… la soirée passe vite.

    Nuit agitée par les coups de vent dans la baie. Réveil à 05H30. Petit déjeuner sur le pouce. Débarquement des sacs. 06H30 notre chauffeur est au rendez-vous.

    La montagne a encore un autre aspect, moins brumeuse, les couleurs sont encore plus belles. Oasis au fond d’un ravin.

    Nous quittons nos amis non sans émotion. Retour vers Tarrafal où nous nous reposons pour nous remettre de toutes ces émotions : départ des équipiers, véritable imprégnation dans l’ambiance du Cap Vert et découverte de la campagne pleine de contrastes.

    Nos projets vont maintenant véritablement débuter. Nous réalisons l’ampleur de ce qu’il nous reste à construire. Mélange de doutes et d’espoirs. La barrière de la langue nous apparait la plus difficile à surmonter.

    Nous nous donnons quelques jours pour faire le point, le carnaval nous aidera sûrement à prendre du recul. Dès cet après-midi, les enfants défilent…

     

    29 janvier : acclimatation de l’équipage, avitaillement.

    L’ambiance sur le quai met tout le monde dans l’ambiance du Cap vert.

    Après une bonne nuit réparatrice, nous décidons d’aller aux salines et Pedra do Lume. L’endroit nous avait tellement plu que nous nous faisons un plaisir d’y retourner.

    Négociation des tarifs des Aluguers. Nous trouvons un jeune qui veut bien nous attendre à Espargos le temps de faire un peu de change.

    Il est déjà tard, nous décidons de manger en ville, à Pedra do Lume il n’y aura rien. Nous trouvons un restaurant à l’étage de boutiques. Le service est plus long que prévu. Alors que nous avons demandé le plat du jour, nous voyons un défilé s’opérer : des cartons de poulets congelés sont remontés des réserves, puis une bouteille de gaz… Midi ne doit pas être l’heure du premier service ! Nous prévenons notre chauffeur du retard.

    Des sénégalais nous tiennent la jambe pour nous faire acheter des breloques. Ils deviennent un peu agressifs quand nous déclinons leurs offres. Notre haluger arrive, nous embarquons joyeusement.

    Le paysage de la saline étonne aussi notre équipe dieppoise. Nous faisons une petite marche à travers le cratère désertique, puis nous nous baignons dans la « saumure ».

    Trouvaille de Rémy : les moteurs dieppois Vendeuvre sont venus jusqu’au Cap Vert, pour pomper l’eau dans la saline.

    Dessalage à l’eau de mer. Masque et tuba pour observer la faune des rochers. Philippe et Catherine donnent une note de 2 sur 5 au site de plongée. Il y a quand même de jolis spécimens : poissons noirs avec tête bleue, gris avec rayures noires, vieilles et aussi des sarres avec un point noir sur la queue…

    Il est l’heure de retourner à Espargos. Encore quelques courses à faire.

    Repas sur la Mouette, Isabelle pique du nez ; visionnage des photos de la journée ; tout le monde est heureux et fatigué.

    Rémy propose de partir demain pour l’île de Sao Nicolau, plus traditionnelle et moins touristique. Le carnaval y bat son plein en fin de semaine.

    Nous n’avons pas réussi à trouver les horaires des avions entre Sao Nicolau et Sal pour le retour vers la France. Nous commencerons par cela en arrivant.

     

    Une bonne douche, une bonne mousse, l’équipage est prêt à appareiller après le repas que le cuistot Patrick a préparé.

    28 janvier : arrivée de la palanquée dieppoise.

    Après négociations avec plusieurs Aluguers du village, Jorge nous attend à 22H45 devant le cybercafé. Nous ne sommes pas seuls, deux autres navigatrices au long court nous accompagnent pour récupérer leurs parents, à l’aéroport, et notre nouvel équipage : Catherine, Patrick, Isabelle et Philippe.

    Difficulté pour caser les sacs et 13 personnes dans l’Aluguer de 9 places ! En faisant des couches, ça marche ; tout le monde respirait encore à l’arrivée.

    Embarquement de l’équipage, dans l’annexe : trois voyages au ras de l’eau parmi les bouts d’amarrage, à la lumière de la frontale de Rémy. Pas de fesses mouillées.

    Déballage des sacs, puis nous échangeons anecdotes de voyage, prévision de programme, autour d’une boite de mini barres chocolatées que nous dévorons tous comme des gamins.

    Dans les bagages des dieppois, trois « Le Petit », du comté et autres breuvages des dieux !

    Nous craquons sur un bout de « clacos » avant de nous coucher. L’Aluger ça creuse !

    Sao Nicolau

    Chaud, chaud, chaud… Plus de 30°C à l’ombre au plus chaud.

    Hier corvée d’eau : 2 heures pour approvisionner le bateau avec le jerrican de 20 L et autres grosses bouteilles de 3 à 8 L. Soit 150 litres. Heureusement, le robinet n’était pas loin !

    Pour le gaz et l’essence, c’est plus loin. Le prix du gaz est dérisoire (4€/recharge au lieu de 23€ à Lorient) et l’essence 1.20 €/L.

    Les légumes sont presques aussi chers qu’en France… quand il y en a ! De plus, ils sont nettement meilleurs.

    Poisson frais à volonté entre 2 et 4 €/kg.

    Un apperçu de l’île (la partie verte et fraiche) :

    La route principale qui mène à Ribeira. Quand vous êtes en aluger, les vertèbres s’en souviennent !

    Dragonnier, arbre fossile.

    Quelques arbres subsistent malgrés la sécheresse, preuve de la fertilité de l’île il y a moins de 40 ans.

    Voilà ce que nous avons retiré de ce fantastique voyage:

    « Pourquoi attendre la retraite ou de sortir d’une grave maladie ou bien encore de perdre un être cher…? » Voici la question qui m’est venue à l’esprit quand avec mon mari nous avons parlé un jour de 2007 de partir en voyage en voilier tous les deux durant plusieurs mois. La réponse paraissait évidente : il faut le faire ! Sauf que dans le quart de seconde qui suit, une vague de bonnes raisons pour ne pas le faire commence à vous submerger : perte du boulot ou rupture de carrière, maison à payer, prise de risques… Autant être franche, cet imbroglio de doutes, peurs… mélangés avec des envies de liberté, de belles rencontres, de paysages de rêve… tel un monstre à plusieurs têtes ne vous quittera pas durant toute la phase de préparation, jusqu’au jour du départ. Pire, il trouvera des alliés parmi vos proches, vos collègues… Donc si je peux me permettre un petit conseil, ne parlez pas de votre projet temps que vous ne l’avez pas un minimum mûri et que votre décision n’est pas ferme. Cette phase de « murissement » est importante, elle peut prendre plusieurs mois. Pour nous, par exemple, la destination est venue par déduction : notre contrainte de temps était de onze mois pour découvrir un pays (de préférence tropical) en voilier en y séjournant plusieurs mois. Ainsi, le Cap Vert, les musiques de Césaria Evora… serait notre destination !

    Personnellement, donner du sens à ce voyage était primordial. Je n’avais pas envie de faire du tourisme, aller voir des populations sans aller à leur rencontre… Travaillant dans le milieu agricole, je souhaitais découvrir d’autres formes d’agriculture. J’ai donc proposé des piges à des magasines spécialisés. Ainsi, notre voyage s’est transformé pour moi en mission pour la revue « LaVigne » de rédiger des articles sur les vignobles des îles de Madère, des Canaries, du Cap Vert et des Açores. Nous avons aussi embarqué dans nos cales des graines de légumes anciens de l’association Kokopelli, des photos de notre petit potager… afin de créer du lien avec les populations locales tout en leur transmettant des  techniques maraîchères agro-écologiques. Pour garder un lien avec notre famille, nos amis… leur permettre de partager notre périple, nous avons créé un blog.

    Notre voyage a été l’occasion de formidables rencontres avec des personnes travaillant pour les ministères de l’agriculture des différents pays, des entreprises internationales de vins renommés mais aussi de simples paysans, d’autres « voileux »… Plus que les paysages de haute mer, les dauphins, les Fous de Bassan, les sommets majestueux, les plaine vertigineuses… ce sont ces sourires, ces mains serrées, ces yeux pétillants, l’accueil que l’on nous réservait, parfois une complicité proche de l’amitié… qui m’ont le plus remplie de joie , me submergent d’émotions encore aujourd’hui… et me feront repartir un jour.

    Nathalie

    SOURCE

     

     

  • Un talent millésimé…Danièle martin un peintre à découvrir !

    Un talent millésimé…Danièle martin un peintre à découvrir !

    Un talent millésimé…Danièle martin un peintre à découvrir !

    Navigation rapide

    Une artiste à suivre…

    Une peinture flamboyante aux teintes chaudes et exotiques nous entraîne inéluctablement aux confins de l’Orient, peintures de Danièle Martin. Qui est donc cette artiste qui se cache derrière ces couleurs exotiques ?

    Nous sommes allés à sa rencontre dans le sud de la Bretagne. Danièle Martin n’est pas asiatique, mais voyage depuis des années à travers le vécu de son mari, né à Hanoï, les récits de ses filles si souvent en tribulations dans le Sud -Est asiatique et son imagination si féconde .

    « Après la mousson » Acrylique sur papier (48×36).

    Danièle Martin a créé son propre monde par touches légères où l’extrême orient s’impose toujours discrète et magique. Notre artiste peintre fut fort étonnée de notre intérêt , et nous fûmes obligés de lui expliquer les différentes raisons pour lesquelles ses œuvres nous apparaissaient à la fois si sensibles et si généreuses. Elle nous expliqua avec simplicité que sa seule motivation était de transcrire sur la toile, des images, des impressions, des émotions personnelles qu’elle percevait de l’Asie si proches et si lointaine à la fois.

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  • Carnets de voyage trans-sibérien

    Carnets de voyage trans-sibérien

    Carnets de voyage trans-sibérien

    – Carnets de voyage en Asie

    Voyage trans-sibérien Voici quelques souvenirs du voyage realisé avec mon ami Stephan Heiss
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    Le 2 juillet  nous prenions l’avion pour Saint Petersbourg en Russie, et ensuite le trans-siberien jusqu’en Mongolie, en nous arretant quelques jours dans les grandes villes qui ponctuent le parcours (Moscou, Ekaterinbourg, Novossibirsk, Irkutsk, Ulan Ude) ainsi qu’a Oulan Bator, capitale de la Mongolie. Notre voyage s’est termine’ a Pekin le 31 juillet .

    Arrivee a Saint Petersbourg

    Atterrissage a Saint Saint-Pétersbourg ! L’aéroport, dès le premier coup d’œil, nous plonge dans l’ambiance soviétique, par son coté minimaliste et désuet. En premier lieu, nous nous insérons dans la longue queue d’attente pour le contrôle des passeports. La douanière est jolie mais néanmoins d’une dureté implacable. Elle contrôle scrupuleusement nos passeports. A Stephan, elle demande sa date de naissance à deux reprises : elle semble très étonnée, mais le laisse malgré tout entrer. A moi, elle demande ou sont mes lunettes, car sa photo date de l’époque ou j’en portais. Elle scanne les proportions de nos visages avec ses mains, pour s’assurer qu’il s’agit bien de nous.

    Sous une chaleur de plomb, nous rejoignons la ville qui se trouve à 25 km. Le premier contact avec les rues russes est assez dépaysant : elles sont en mauvais état, les trottoirs sont défoncés, il n’y a pas de marquage au sol, il y a beaucoup de petites voitures qui doivent dater des années 50 (les célèbres Lada). Une épaisse fumée noire s’en échappe au démarrage, et à toutes les bruyantes accélérations. Lorsqu’une Lada a réussi à démarrer, le chauffeur fait tout pour ne jamais avoir besoin de la freiner. On a l’impression d’avoir devant nous un decor en couleur des années cinquante.

    Arrivée à l’hôtel Oktobrskaya, situé au croisement de la célèbre Newsky prospekt et de l’avenue Ligovsky, près de la gare. Cinq hommes en noir, genre mafieux, attendent à l’entrée. Nous comprendrons ensuite qu’il s’agit des surveillants de l’entrée de l’hôtel. Accessoirement ce sont aussi des maquereaux. A la réception, nous payons 20 roubles pour l’enregistrement de nos visas et recevons nos clés. Nous nous installons dans notre chambre, qui est tout à fait correcte et confortable. Cependant, la chaleur y est étouffante, et il y a plein de moustiques. Le téléphone sonne à 22 heures. Stephan répond : une jeune femme dit « Sex service, I am a beautiful young russian girl. Should I come now ? ». Et Stephan de répondre : « No, bye bye Ciao. ». Ce « service » nous sera régulièrement propose’ dans les hôtels russes.

    A 22h30, nous décidons de sortir pour localiser le métro et pour téléphoner à nos proches : en effet, les tarifs de l’hôtel semblent prohibitifs (6 $ la minute). Il fait encore très clair, car ce sont les « Nuits Blanches » : ici le ciel reste clair quasiment toute la nuit, du fait que nous sommes tres au Nord. Nous nous dirigeons vers la gare, et Stephan y achète une carte téléphonique. Il est presque minuit, et il y a beaucoup de policiers qui se promènent et qui contrôlent l’identité des gens. Une prison de fortune en face du kiosque abrite une minuscule cage dans laquelle se trouve un prévenu. Stephan essaye d’utiliser sa carte depuis un téléphone se trouvant à la sortie de la gare, mais sans succès. Un inconnu nous aborde, en parlant exclusivement en russe, et semble vouloir nous expliquer comment marche le téléphone. Il nous fait croire que seule sa carte fonctionne, et nous propose de nous louer sa carte pour qu’on puisse appeler en Suisse. Après moult discussions peu claires sur la valeur des cartes et sur les préfixes nécessaires, nous comprenons que pour 100 roubles il nous établissait la communication. Effectivement Stephan parvient a parler a ses parents pendant 7 secondes, et peut dire « Hello, tout va bien. » Cela lui coûtera 200 roubles, et l’inconnu voudra aussi récupérer notre carte, sous prétexte qu’elle ne nous sera d’aucune utilité. Alors que nous nous dirigeons vers l’hôtel pour oublier cette arnaque, une patrouille de trois policiers nous interpelle et demande à voir nos passeports : ils ont du trouver louches nos discussions près de la cabine téléphonique. Nous leur donnons nos photocopies de passeports, car l’hôtel à gardé les originaux. Ils veulent aussi autre chose mais nous ne comprenons pas tout de suite ce qu’ils veulent. Je me voyais déjà partir au commissariat ! Ils se mettent alors à nous fouiller et trouvent la carte d’enregistrement de l’hôtel, ce qui prouve que nous sommes des touristes et que nous sommes en règle. Ils nous demandent si on a de la Marijuana, et bien sur on répond « niet » ! Ils nous laissent alors rentrer à notre hôtel, ou nous nous dirigeons promptement avec la sensation d’avoir finalement eu de la chance ! Pour un premier jour, c’était un bon début.

    st-petersbourg l’ermitage

    Il y a tellement de choses a voir et a découvrir que 4 jours ne suffiront pas. Depuis la Neva, le fleuve qui traverse la ville, on a une belle vue sur l’Ermitage, le célèbre musée et aussi ancien palais, visite incontournable. Culturellement, Saint Saint-Pétersbourg est une ville extrêmement riche. Pour gagner un peu d’argent, des habitants parlant anglais se proposent de guider les touristes et les aider a obtenir des bons plans pas cher, car le prix des billets est généralement 10 fois plus élevé pour les touristes que pour les indigenes. C’est ainsi que nous rencontrons Alexandre, 45 ans : royaliste convaincu, il a étudié l’histoire, est allé plusieurs fois à Cuba et aimerait y vivre à cause du climat et du farniente. Il a une copine de vingt ans, fait du jogging, et est très sympathique. Il nous obtient des billets au tarif russe et nous demande expressément de ne pas parler lorsque nous présenterons nos billets a l’entrée, pour ne pas être démasqués.

    Saint-Pétersbourg : la Neva Au bord de la Neva, les citadins profitent du beau temps pour se prélasser.

    Des babouchkas chantent dans les sous-passages, pour gagner quelques roubles. L’air est fortement pollué. Les bus sont parfois sont entièrement dissimulés dans leurs propres gaz d’échappement.

    Le métro

    Heureusement il y a le métro. Nous découvrons un système très performant, agréable et économique. Les stations sont jolies et propres, bien plus qu’a Paris, mais elles sont très froides (tout en marbre). Une dame surveille les longs escalators, pour avertir les mécaniciens en cas de panne (elle remplace la vidéo surveillance).

    La Fleche Rouge

    Dernier jour a Saint Saint-Pétersbourg. Peu avant notre départ, dans le hall de l’hôtel, une demoiselle qui semble perdue me demande si je parle anglais, et ensuite me demande si je veux un « sex massage ». Je lui répond que malheureusement je suis sur le point de partir… Ensuite on prend nos bagages et on se dirige vers la gare, a 100 mètres de l’hôtel. On identifie rapidement le quai et nous montons dans la « Flèche Rouge », le train de nuit qui nous mènera à Moscou. Ce train est réputé pour être utilisé par des couples illégitimes, qui peuvent ainsi s’unir le temps d’un voyage en toute impunité.
    Nous avons un compartiment en première classe : il n’y a que deux lits par compartiment, avec des jolis rideaux, des tasses et quelques snacks. Notre provodnitsa (hôtesse), très bien habillée, nous donne des draps et nous sert de l’eau chaude pour le café. A minuit, le train part et nous fermons notre porte. La nuit se passe sans problème : le train file rapidement et sûrement vers Moscou, mais nous n’arrivons pas vraiment à dormir car il y a souvent des arrêts.

    Moscou

    C’est d’ici que part le trans-sibérien. En attendant le départ, 3 jours plus tard, on visite cette grande ville très Européenne finalement. Moscou est une ville très propre, et l’air y est plus respirable qu’à Saint Saint-Pétersbourg. C’est une ville plus aérée, plus étalée aussi. Le centre est plutôt moderne, on ne se sent jamais perdus (sauf dans le métro, sans plan…), mais les grandes distances sont vite infranchissables à pied.
    Le soir, nous mangeons une Salianka (soupe a la viande) derrière la Douma. Stephan boit un jus de baies des bois bien concentré : des petits morceaux se déposent au fond du verre. Le jour suivant, en lisant le « Moscow Times », Stephan apprend que des baies bleues et des « cranberries » en vente dans plusieurs marchés de Moscou ont été confisquées car gravement irradiées au Césium 137 (elles provenaient de la région de Tchernobyl). Stephan repense au jus de baies qu’il a bu le jour avant, et semble très préoccupé, mais il n’y a aucun moyen de savoir si ce jus était contaminé ou pas…

    Depart en Trans-Siberien

    Mercredi 11 juillet, nous mangeons notre premier Borsch (soupe aux betteraves). C’est une agréable surprise : il a un fort goût d’ail, avec aneth, oignons, tomate et pas de viande. A 16h, nous arrivons à la gare. Des policiers surveillent les gens qui accèdent au quai. Tous les autres passages sont russes. Nous suscitions donc une certaine curiosité, mais ils sont très discrets
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    Sans retard, le train part à petite vitesse et les faubourgs de Moscou se mettent à défiler à 50 km/h. Et puis c’est la forêt qui commence, principalement des bouleaux. Le voyage jusqu’à Ekaterinbourg doit durer environ 26 heures. Nous ne savions pas exactement quel serait le trajet, car il y a deux routes pour joindre Moscou a Ekaterinbourg : une au nord et une au sud. Finalement, c’est celle du sud que nous avons prise, qui passe par Kazan. On peut compter les kilomètres parcourus, grâce à des bornes se trouvant le long de la voie. C’est très utile pour savoir à peu près ou l’on est.
    Derrière les arbres on devine parfois des petits villages, parfois des maisons isolées, ou des décharges, un étang, des chèvres et des vaches. Il y a beaucoup d’eau le long des voies, et le milieu semble parfois assez hostile : on ne pourrait pas faire dix mètres à pied si on devait descendre du train !
    Une provodnitsa essaye de nous parler : après un certain temps, on comprend qu’elle veut nous louer les draps pour nos lits.
    Les fenêtres ouvertes dans le couloir sont une bénédiction vu la chaleur qu’il fait. D’ailleurs il y a des gens qui restent devant ces fenêtres pendant des heures à regarder le paysage. Un monsieur qui a l’air sympa regarde par le fenêtre et nous appelle quand il y a quelque chose de beau à voir. Soudainement, on traverse un grand fleuve et, avec le coucher de soleil, c’est vraiment magnifique. Il faut toujours être prêts car une fois que c’est passé, c’est trop tard…
    Les vibrations du train sont assez importantes, autant dans le sens de la marche que transversalement, et les à-coups empêchent Stephan d’écrire.
    Dans le train, il y a heureusement une radio qui transmet un programme unique et qui permet de se distraire. Ils passent de la musique russe mais aussi occidentale (Abba, Adriano Celentano, …). On entent aussi la musique du film « Les compères » avec Pierre Richard, ainsi que celle d’un célèbre western américain.
    Des femmes, courbées, cueillent des petites baies dans les bois de sapin et de bouleaux, à proximité d’une route.

      Dans chaque compartiment, il y a une théière et 4 tasses. On peut obtenir de l’eau très chaude auprès d’un samovar qui se trouve à une extrémité du wagon. Cela permet de faire des boissons chaudes ou des soupes. Une poubelle commune se trouve près des toilettes, qui sont correctes, mais souvent fermées. Il y a du savon mais pas de papier. Nous avons aussi droit à quelques sucreries et 4 sachets de thé. Nous découvrirons ensuite que tout cela est payant, si on se sert.
    On se prépare du thé avec du lait condensé. Une dame passe régulièrement avec un petit panier pour vendre des biscuits, des yaourts et des cartes postales de Ekaterinbourg : c’est bien pratique. On achète des biscuits à l’orange et du chocolat au café.

    la verrerie Vers 20h, on s’arrête dans une gare. Une centaine de vendeurs et de vendeuses sont sur le quai. Étrangement, ils vendent uniquement des objets en verre : des grands verres, des lustres, des lampes. Il faut croire qu’il y a une fabrique dans les parages. C’est absurde, car bien entendu personne n’achète rien : qui voudrait s’encombrer d’un tel objet dans un voyage en train ? Certains montent dans les wagons pour proposer leur marchandise. Ils courent de wagon en wagon, avec un ou deux lustres dans les mains, puis redescendent l’air un peu désespéré’.
    Un quart d’heure plus tard, le train repart. Un homme nous dit le nom de la gare, en riant des vendeurs de lustres. A chaque arrêt de longue durée, comme celui-ci, le train est contrôlé par un cheminot et, parfois, la locomotive est remplacée.
    En regardant par la fenêtre, on voit que le train suit une ligne parfaitement rectiligne, vers « l’infini ». En effet, il n’y a pas de barrage naturel majeur ici. Ekaterinbourg est à 1800 kilomètres environ. Le décor est composé de vastes plaines, sans relief.

    wagon

    A 20h30, la provodnitsa passe l’aspirateur dans le couloir du wagon et dans chaque compartiment. On dirait une sorte de rituel, qui se répète plusieurs fois pendant le voyage. Pour l’occasion, elle a mis un tablier. Nous levons les pieds pour qu’elle puisse aspirer les quelques miettes de notre repas.
    La provodnitsa nous facture les produits que nous avons consommés (eau, sachets de thé et un biscuit). Le coucher de soleil est magnifique.
    A 22h, on se couche sur les lits du haut. Cela semble être plus stratégique, mais en fait c’est assez dangereux car on peut tomber de haut. On utilise une ceinture pour s’accrocher, mais c’est très peu confortable. Dans la nuit, Stephan changera de lit en espérant pouvoir mieux dormir.
    Il est difficile de dormir : des gens parlent parfois de façon animée dans le couloir, et le train s’arrête assez souvent.

    Arrivée a Ekaterinbourg

    Une fois l’Oural passe’, nous sommes officiellement en Asie. Apres 26 heures de voyage, nous arrivons a Ekaterinbourg vers 20 heures. Il y a un décalage horaire de deux heures par rapport à Moscou. Je mets à jour ma montre, alors que Stephan conservera l’heure de Moscou, ce qui est utile car les horaires des trains sont toujours donnés par rapport à cette heure, ce qui est source de confusion, et surement la meilleure façon de rater son train !
    Une fois descendus du train, nous errons devant la gare à la recherche d’un moyen de transport public. Nous ne voulons pas prendre de taxi, et le quartier de la gare n’est pas très rassurant. On ne voit aucun touriste : c’est une ville très peu visitée (anciennement elle était même interdite aux étrangers). Nous sommes systématiquement scrutés par les indigènes, et parfois avec des regards qui nous semblent méchants. N’ayant rien compris au système de bus, on prend le métro qui heureusement va dans la bonne direction (l’hôtel se trouvant à l’autre extrémité de la ville). Malheureusement il n’y a que peu de stations, et celle près de notre hôtel est encore en construction). Nous faisons le dernier morceau à pied.

    cheminée A l’horizon, se profile une cheminée incroyablement haute, à la silhouette fine et originale. Elle semble ne servir plus à rien. J’adore cette construction. CA pourrait être la tour Eiffel d’Ekaterinbourg.
    A l’hôtel, on nous prévient tout de suite qu’il n’y a pas d’eau chaude dans la ville, mais que l’hôtel possède une chambre ou l’eau est chauffée. Les clients peuvent en demander la clé, quand ils désirent prendre une douche chaude. C’est ce que nous faisons tout de suite, car le déplacement à pied nous a bien fait transpirer.
    Dans la chambre, le billet officiel dit « Because of city administration décision, hot water is cut off all over the city, at 19th june. ». Ceci dans une ville de 1.4 millions d’habitants. Heureusement c’est l’été et il fait chaud, mais une douche froide n’est jamais très agréable.
    Le jour suivant, on se promène dans le grand parc à coté de l’hôtel. Un ours est enfermé dans une cage (le cirque est juste à coté). Au retour, on passe devant un chantier routier. Ils goudronnent une route. En fait, ce sont des femmes qui font le travail le plus difficile sous une chaleur étouffante, alors que les hommes se contentent de conduire les machines pour aplatir le goudron qu’elles ont déposé.
    Ekaterinbourg est la ville ou furent assassines les Romanoff. C’est aussi la ville de Boris Eltsine. C’est une jolie ville, mais il n’y a pas grand chose a faire apparemment. Il n’y a pas beaucoup d’animation pour les jeunes. Ils se regroupent dans les parcs publics. Ils sont sur les bancs et berges de la rivière, la plupart une bière à la main. Étonnement, nous n’avons encore vu personne jouer aux échecs ou boire de la vodka, à part nous.
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    Le jour suivant, on parcourt un petit marché ou l’on trouve des peintures, et des petites boites en bois, ainsi que des minéraux. Cela fera bien quelques souvenirs et quelques cadeaux. Un vendeur nous repère tout de suite, et nous demande si on est Américains. Apparemment, la rumeur qu’il y a deux étrangers dans le marché circule assez vite. Une dame m’explique longuement quelque chose en russe, mais je ne comprends pas grand chose évidemment. Je lui achète plusieurs jolies boîtes en bois. Aux pieds de la statue de Lénine, un groupe de manifestants communistes s’est rassemblé et distribue des tractes.
    Samedi 14 juillet, on reprend le train pour une vingtaine d’heures, jusqu’à Novossibirsk, la capitale de la Sibérie. Nous ne nous arrêterons qu’un jour, pour se reposer. Il n’y a pas grand chose a voir de toute façon.

    Mon capitaine ! Lundi a 15h10 (heure de Moscou), le train quitte Novosibirsk. Notre compartiment est rempli de gosses. Un couple voyageant avec une petite fille, qui a remarqué que nous ne sommes que deux dans notre compartiment, vient nous demander si ils peuvent profiter des deux places libres. Après quelques hésitations on accepte, mais en fait ils veulent plus que ça. Puisqu’ils aimeraient être les trois dans le même compartiment, il faudrait que nous soyons séparés dans deux compartiments, ce que nous refusons pour des questions de sécurité. Ils comprennent très bien cela, et le monsieur viendra désormais discuter régulièrement avec nous. Il s’appelle Eugène et a 27 ans. Il a le physique d’un prof de gymnastique. Il se balade torse nu dans le wagon. En fait, il est capitaine dans l’armée russe, mais il ne nous en dira pas plus (c’est secret). Il habite à Tchita, et rentre de longues vacances passées à Rostov-on-Don, à l’ouest. Il est très sympa, et parle anglais aussi bien que nous parlons le russe… Cela est tout juste suffisant pour avoir une petite conversation.
    Eugène vient enseigner quelques mots de russe a Stephan, avec le livre de son enfant. Rhinocéros. Coq. Barbie. Hérisson. Singe. Accordéon. Putois. Tout y passe, de A à Z. Il pleut depuis une heure. Nous nous couchons vers 22h car on doit se réveiller à 2h du matin pour descendre à … Irkoutsk.

    Irkutsk et le lac Baikal

    A 2h, la provodnitsa frappe à notre porte pour nous avertir que nous approchons de Irkoutsk. On passe le temps restant avec Eugène, puis on donne nos draps. On dit adieu a Eugene, qui descend sur le quai pour fumer une clope, et on rejoint notre hôtel.

    Irkutsk et surement la ville la plus belle et la plus intéressante de Sibérie. Un grand fleuve la traverse, l’Angara. Beaucoup de maisons sont en bois, ca a beaucoup de charme. Les gens sont très mélanges, beaucoup sont brides. On commence vraiment a se sentir en Asie. Il fait très chaud.

    Le poisson fumé du lac Baïkal

    Le fameux lac Baikal, l’un des plus grands au monde, est accessible depuis Irkutsk. Sur le port de Lystvianka, des marchands vendent principalement du poisson séché et des souvenirs pour touristes. C’est très hétéroclite. Une vieille femme vend du poisson séché dans un antique pousse-pousse. Des gens improvisent un repas à base de poisson sur le capot de leur voiture. Une femme et un homme quadragénaires chantent et jouent doucement de la guitare. On dirait des enseignants moscovites (c’est une impression de Stephan !). Au loin, on distingue l’autre rive du lac.

    vue du lac baikal

    On suit un petit chemin de 2 kilomètres qui permet d’atteindre un sommet. D’ici, nous avons une magnifique vue sur le Baikal et sur l’Angara.

    baikal sacre

    Plusieurs arbres sont décorés avec des morceaux de tissu multicolores. Il s’agit d’un symbole bouriate pour indiquer que le lieu est sacré (souvent les sommets). De retour à Lystvianka pour prendre un bus, on remarque un mariage. La mariée, seule, habillée de blanc survétue de rose est sur le quai, devant le lac. Elle se dirige vers la berge et elle pleure, on ne sait pas pourquoi. Son amie la console, et elle va tâter l’eau du lac. Visiblement, elle boude. Elle se rend ensuite dans la voiture, et y reste jusqu’à notre départ. Sur le capot arrière de la voiture, le mari et les témoins ont étendu une nappe et servi des verres de vodka.
    Jeudi 19 juillet. notre voyage continue en train vers Ulan Ude, une petite ville situee a l’est du lac Baikal, plus très loin de la Mongolie.

    Ulan Ude

    Arrivée à Ulan Ude, vers 5h du matin. Il fait encore sombre, mais le jour ne va pas tarder à se lever. Sur le quai, quatre camions surveillés par des hommes encagoulés avec mitraillettes attendent devant les deux wagons de tête.

      Nous rejoignons notre hotel, en passant par la place principale ou trône la tête énorme de Lenine.

    On decide de visiter le monastère bouddhiste d’Ivolginsk, a 30 kilometres de la ville. Pour s’y rendre on trouve un petit bus, mais il est déjà plein. Quelques personnes sont debout. Cela signifie qu’on fera le voyage debout aussi, pendant 30 kilomètres. Pour nous, c’est assez difficile car on doit plier le cou ou les genoux, car le plafond est trop bas. Pourtant, le pire est à venir ! A l’arrêt suivant, trois personnes entrent encore dans le bus. On doit se serrer. Ensuite, une babouchka entre et ne veut pas payer le prix entier du billet. Une longue engueulade s’ensuit entre elle et le chauffeur, qui arrête le moteur et ne veut plus partir. On attend plusieurs minutes. Le chauffeur ouvre la porte pour inciter la dame à descendre mais celle-ci refuse. Finalement, après quelques plaintes des passagers, elle se décide à payer et le bus repart. A l’arrêt suivant, au moins 10 personnes montent encore dans le bus, on ne sait pas comment. On se retrouve complètement bloqués dans des postures insupportables, c’est même dangereux. Heureusement on peut encore voir le paysage défiler. Le monastère apparaît enfin au loin : c’est le seul objet qui brille dans cette campagne.

    Entree dans ulanude

    On visite le monastère pour un prix très modique, mais on peut faire des dons. Il y a des gens qui sont venus de très loin pour visiter ce monastère, le plus important en Russie. Tout au long de la visite, on doit faire tourner (dans le bon sens !) des moulins à prière de toutes dimensions et de toutes formes et couleurs. Le temple principal est joli, rempli de bouddhas et une photo du Dalai-Lama. Nous croisons quelques jeunes moines, habillés avec leur caractéristique tissu rouge pourpre.
    Une fois sortis du monastère, un cavalier avec son chien s’approche de nous : il est bouriate. On voit que c’est un paysan. Il s’appelle Igor et nous serre la main. On lui offre des abricots secs. On essaye de communiquer un peu, et on lui donne 20 roubles qu’il nous a demandés. Il a l’air content et repart au galop, après nous avoir chaleureusement serré la main.
    Notre dernier jour a Ulan Ude, on visite le musée Ethnographique en plein air, bien qu’il soit ferme’ ce jour-la. Nous rejoignons la gare pour prendre le train trans-mongolien qui se dirige vers Oulan-Bator, capitale de la Mongolie.

    Passage de la frontiere Russo-Mongole

    Nous attendons le train. Il fait beau. Un aigle survole la gare. A cote de moi, un monsieur assis parterre attend aussi le train. Sur son dos, il a un « sac » en bois léger.

    Le train arrive à 16h00, voie 1. Scénario comique : le train n’est pas encore arrêté que les passagers (des mongols ?) sortent de leurs valises toutes sortes de vêtements et les proposent par la fenêtre aux gens qui se trouvent sur le quai. Apparemment les affaires vont bon train.
    C’est haut en couleurs. Il s’agit d’un train qui ne passe que deux fois par semaine. A bord, nous rencontrons deux touristes allemands quinquagénaires. Lui est sorti du wagon avec un essuie-vitre pour nettoyer sa vitre du dehors. Elle, elle prend des photos. Il parait qu’elle a eu des diarrhées pendant tout le voyage, d’après son mari. Tous les autres passagers du wagon sont asiatiques. mais il y a d’autres touristes dans le train. On remarque tout de suite une étrange agitation dans le wagon. Un grand nombre de mongols déplacent de grandes quantités de marchandises dans le wagon, de cabine en cabine : sacs de farine, bouteilles, cigarettes, liasses de dollars, … On ne comprend pas bien ce qu’ils font. Trois mongols sont assis sur un sac en jute, pour essayer de le fermer. Une mongole tape du pied sur un autre sac, pour essayer de le rendre plus compact : un petit nuage de farine s’en échappe. En jetant un coup d’œil discret dans leurs compartiments, on constate qu’ils se trouvent au milieu de tonnes de marchandises. Il s’agit de marchands qui passent la frontière, plus ou moins illégalement. Les provodnik semblent être dans le coup, car ils ne disent rien et même mettent à disposition un tapis dans le couloir pour protéger celui original, qui ne doit pas être abîmé. Ils ont dû être payés pour cela. Les marchands éparpillent leurs marchandises dans tout le wagon. Nous les gênons quand nous restons dans le couloir, car leur passage est incessant, et avec de gros sacs.
    Cette fois nous avons droit à un provodnik d’âge mur, et à une provodnitsa. Les deux semblent être plus professionnels que les précédents. Apparemment, c’est un train « sensible ». Il est aussi plus fréquenté par les touristes que ceux pris jusqu’à présent. Le provodnik est très discret et effacé, mais contrôle d’un rapide coup d’œil tout se qui se passe dans chaque compartiment.

     

    Une fois le train parti, on peut apprécier le beau paysage : jolies collines parsemées de groupes de sapins. On voit beaucoup de villages en bois. Rapidement ça devient rocailleux et pointu : on s’approche rapidement de la Mongolie. On est dans une plaine le long d’une rivière. Ensuite nous longeons le lac Gosinoe, très long. Nous apercevons deux grosses cheminées hideuses.
    Les mongols, tels des fourmis, continuent leur va-et-vient. En allant aux toilettes, Stephan voit qu’ils mettent des marchandises sous les sièges. La grosse dame allemande gène le passage dans le couloir.
    Nous arrivons enfin a Naoushki, le poste frontière russe. Il est environ 21h. L’ambiance est froide. Le silence remplace le brouhaha que l’on avait entendu jusqu’à présent. Les gens se renferment dans leurs compartiments, en attendant. Sur le quai, il y a quelques militaires et des douaniers. Constatant qu’il ne se passe rien, quelques passagers descendent et vont visiter la gare. Ensuite, des douaniers montent dans le train et jettent un coup d’œil superficiel, aidés par une lampe de poche. On nous donne les feuilles pour la déclaration de sortie de douane. Ensuite, deux douanières passent et réclament nos passeports. Elles les mettent dans un affreux sac et s’en vont.
    Peu après, le train repart en arrière, sur un kilomètre, laissant quelques touristes inquiets derrière lui. Quelques-un essaient de remonter dans le train en marche. Une fois arrêté, plusieurs chocs en avant et en arrière, pendant de longues minutes : vraisemblablement on change la locomotive (diesel maintenant). Une cheminot vérifie l’état du train.

    Le silence est mortel. Tous les compartiments sont fermés. On entend uniquement les craquements des cloisons. Le train rejoint alors à nouveau le quai. Les mongols reviennent avec des oeufs qu’ils viennent probablement d’acheter (bien 200 oeufs par personne). Les touristes allemands remontent aussi dans le train. J’aimerais bien changer mes derniers roubles, je descends et vais voir dans la gare, mais il n’y a strictement rien. De toute façon il est tard, déjà 23h.
    Il ne se passe toujours rien. Dehors, des militaires font la garde, et une voix stridente parle dans le haut-parleur, mais on ne comprend rien. Nous entendons les douaniers qui arrivent, disant « Zrasvouitie » (Bonjour) dans chaque compartiment.
    Quelques minutes avant que les douaniers n’arrivent, je réalise que peut-être les contre-bandiers ont caché des marchandises dans notre compartiment. On vérifie rapidement, mais on ne trouve rien sous les sièges (ou pourtant se trouve une grosse caisse vide).
    Un douanier prend nos déclarations de sortie. Il ne dit rien et s’en va. Ensuite, deux douanières arrivent et crient « GO OUT ! ». On sort du compartiment, et la plus jeune (genre femme de guerre, en tenue de combat) fouille en 15 secondes le compartiment, et ne trouve rien. Elle a regardé sous le tapis, sous les couchettes et en-haut, là ou se trouvent nos bagages.
    A 23h20, on nous rend les passeports avec un tampon sur notre visa. La partie amovible du visa a été retirée.
    Pour fêter ça, on se sert un café, mais on constate que l’eau du samovar n’est pas assez chaude (il doit s’éteindre quand le train est arrêté). Ca fait maintenant 3 heures qu’on attend.
    A minuit, il pleut. Une voiture passe. Le haut-parleur annonce _ Astarojna… » (Attention…), et enfin le train se met en marche tout doucement. Immédiatement, les mongols reprennent leur activité : ils vont et viennent avec leur marchandise, en faisant probablement le travail à l’envers cette fois. La machine semble bien huilée.
    Le train fait de brèves pauses. Stephan mange une pomme. Je me couche, mais a 0h30 on ouvre la porte : c’est la distribution des feuilles pour la déclaration de douane mongole.
    A 1h15, arrivée à Soukhé Baatar, poste de frontière mongole. On doit remplir un formulaire d’entrée. Dix minutes plus tard, ils récoltent les feuilles de déclaration. Le douanier nous dit « Welcome to Mongolia. »
    Ensuite contrôle du passeport par une douanière mongole, jolie et sévère, drôlement bien habillée, impressionnante. On n’entend désormais parler plus que mongol. Les gens se « réveillent », il est 1h50.
    A 2h30, toutes les douanières et les douaniers sont sur le quai. Le train part. En tout, il aura fallu plus de 5 heures pour traverser les deux douanes, proches de 20 kilomètres.
    Nous pensions arriver à Ulan Bator en début d’après-midi, d’après les informations de l’agence. Pourtant, vers 8h, un mongol ouvre la porte et nous dit que nous arrivons dans 5 minutes, alors que nous étions encore en train de dormir. C’est un peu la panique… Il nous presse à fond. Heureusement le touriste allemand vient nous expliquer qu’il a eu droit au même traitement : le mongol veut juste nous faire sortir de notre compartiment pour qu’il puisse récupérer toutes ses marchandises qu’il y a cachées ! En effet, une fois que nos sacs sont terminés, le mongol nous fait sortir et s’enferme dans le compartiment, alors que nous voyons les premiers signes de Ulan Bator. Cinq minutes plus tard, il ressort avec deux sacs pleins de marchandises cachées dans les sièges… Cela était amusant mais un peu préoccupant aussi. Heureusement nous avions passé la douane sans nous douter de rien et, de toute façon, les douaniers devaient être aussi corrompus (ou alors aveugles).
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  • Histoires vraies, Père Noël en grosse caisse

    Histoires vraies, Père Noël en grosse caisse

     

    Faut Que j’Te Raconte (Concept participatif)

    Avant-propos

     Ce concept participatif est tout autant important que le livre lui-même.

    En effet, les 40 anecdotes purement authentiques que vous allez lire ont été écrites par un réseau de vrais gens dont les histoires ont été sélectionnées par un jury de 19 personnes anonymes, recrutées sur internet. Ainsi, à la lecture de cet ouvrage, si vous aussi, vous souhaitez nous raconter un moment cocasse vécu, vous pourrez le faire, via notre site, pour  faire partie de la sélection de  l’édition de l’année prochaine !

    Père Noël en grosse caisse

    (Jacques Ferenbach)

     

    pere noel

    Notre petite troupe de clowns donne un spectacle dans l’Aube pour les fêtes de fin d’année 2008. L’organisateur nous demande si nous jouons  aussi le rôle du père Noël. Nous lui répondons que nous avons le costume mais que généralement, c’est plutôt quelqu’un du comité des fêtes qui s’en charge. Au dernier moment, l’organisateur finit par trouver celui qui se laisse tenter par le rôle, à qui nous prêtons donc notre costume. Superbe salle, beau théâtre, le spectacle débute, tout se passe bien, les enfants s’amusent beaucoup avec notre show, dans lequel figure un numéro avec nos chiens sur scène.

    On me demande ensuite d’accueillir et de présenter le père Noël. Alors, toujours habillé en clown, avec mon saxophone je commence à plonger le public dans l’ambiance et fais chanter « Petit Papa Noël » à toute la salle. Des fumigènes et un magnifique décor féerique valorisent, en prime, l’arrivée tant attendue de ce personnage hors du commun. On voit enfin apparaître le Père Noël qui, prenant son rôle à cœur, marche avec prestance dignement et tranquillement depuis le fond de scène vers l’avant.

    Manque de chance, avec les fumigènes, il n’a pas vu la fosse d’orchestre d’un mètre cinquante de profondeur et, avançant un pas de trop, s’écroule dedans pour atterrir dans la grosse caisse de la batterie et les pupitres encore présents au fond.

    Le public assiste au triste spectacle et tout le monde se met à hurler dans la salle. Toujours habillé en clown sur scène,  je ne trouve rien d’autre à crier, sur le coup, que :

    – Il est mort ! Le Père Noël est mort, il ne bouge plus !

    On ne peut pas dire que ça détende l’atmosphère ! Panique à bord, les secours arrivent, installent un rideau de protection tout autour et constatent, finalement, qu’il n’est pas mort. Ouf ! L’hôpital est contacté.

    pere noel

    Mais dans un tel moment, comment reprendre ses esprits et dire à l’organisateur que notre troupe doit vite repartir pour ne pas être en retard car nous avons un autre contrat trois heures plus tard à deux cent cinquante kilomètres de là ? Et surtout comment expliquer ce détail pratique pour nous mais bien futile, compte tenu de la situation, qui consiste à récupérer illico  l’indispensable costume, gentiment prêté !

    Alors, débute un déploiement de diplomatie pour arriver à nos fins :

    –  Le Père Noël a trop chaud, il faut lui enlever la barbe et la perruque.

    Mission accomplie, ça, c’est fait ! Mais pour le costume, on est encore loin du compte !

    – Vite la ceinture, ça va le serrer !

    Troisième accessoire récupéré ! Pour retirer ensuite le manteau de quelqu’un qui a la jambe en vrac, ça n’est pas simple et pourtant le temps nous presse. Une autre municipalité a financé notre spectacle et un autre jeune public nous attend cet après-midi pour fêter Noël : nous ne voulons pas les décevoir.

    Mais le Père Noël, en fort mauvaise posture, hurle toujours à chaque fois qu’on le touche. On est bien obligé de constater qu’on n’a pas tous les mêmes problèmes au même moment : c’est le moins que l’on puisse dire. Alors on retente un cruel :

    –  Il a trop chaud, il faut lui enlever le manteau !

    Au fur et à mesure, on finit par lui relever le costume qui passe des chevilles aux genoux, puis des hanches à la poitrine. Il nous faudra ensuite beaucoup de patience pour l’en extraire totalement. On y arrive in-extremis et, il faut bien l’avouer, on charge tout notre matériel au pas de course, tels des voleurs, pour repartir vers une nouvelle ambiance, qu’on espère plus sereine et plus festive.

    Comme quoi, même Père Noël, c’est un métier pour lequel il y a des répétitions indispensables  car il faut savoir reconnaître les vraies cheminées des fosses !

  • Zone de confort, Comment changer sa vie

    Zone de confort, Comment changer sa vie

    Comment changer sa vie sans heurt, de vivre autre chose de plus épanouissant: élargir sa zone de confort

    Zone de confort 

    Fish happily jumping

    Notre cocon, notre zone de confort on en a tous besoin. Se précipiter dans le vide sans pouvoir s’accrocher à quelque chose ou à quelqu’un, personne n’est fan. Nous avons tous peur d’avoir peur et c’est ce qui nous empêche souvent d’avancer. Pour pouvoir réussir il faut jusque que nos rêves soient plus forts que nos excuses. C’est effectivement toujours de la faute de quelque chose, de quelqu’un que tous nos rêves s’envolent. Je comprends bien que la peur peut nous paralyser et nous couper  toute envie de découvrir d’autres horizons. Comment changer sa vie sans prendre trop de risque!

    Nous éloigner de nos habitudes nous déstabilise et la paralysie s’empare de nous. Alors quoi, que se passe t-il, il y a comme un hic dans le moteur? On lui a toujours mis du super 95 et pourquoi pas lui faire ingurgiter du super 98!!! Rester dans notre « zone de confort  » est évidemment plus facile.

    Vous avez des compétences comme chacun de nous, vous ne le savez pas, vous avez une certaine envie de réaliser des projets qui vous tiennent à cœur, alors utilisez ce que vous connaissez en le déplaçant dans d’autres lieux, d’autres environnements. Juste au lieu de vous restreindre à continuer une activité qui ne vous épanouit plus.

    Par exemple vous aimez votre métier d’attaché(e) de presse mais vous ne supportez plus de travailler pour des artistes de variété trop égocentriques, alors essayez d’élargir votre zone de confort avec des artistes de musique du monde. Vous adorez réparer des voitures mais pas n’importe lesquelles et surtout pas à la chaîne, pourquoi ne pas se tourner vers le monde des vieilles voitures de collection. Actuellement vous travaillez dans une pépinière, vous avez la main verte alors pourquoi ne pas se lancer dans ce que vous connaissez bien, le jardin,6s devenir paysagiste.

    La zone de confort peut tout simplement s’élargir continuer à vous garantir une certaine sécurité psychologique mais aussi vous permettre de vous épanouir et restant dans votre domaine professionnel.

    Vous pensez à votre projet. Vous avez peur ou vous jubilez. Si la pression de la peur s’installe trop souvent c’est que vous n’êtes pas encore prêt à élargir votre zone de confort. Si en revanche la peur s’éloigne petit à petit, vous avez réussi à élargir cette fameuse zone de confort et vous accédez ainsi à plus d’amplitude. Vous aurez grignoté du territoire, colonisé un territoire plus vaste et d’autres horizons s’ouvrent à vous.

    Dépasser sa zone de confort c’est aussi se dépasser, pour certains cette action ne sera jamais possible car ils sont trop ancrés dans l’habitude procurée par une vie trop « sécurisée ». Comme la passion, la confiance en soi est une arme indispensable au fameux saut vers une autre vie, elle peut s’acquérir en travaillant sur soi et se délivrer de certaines « chaînes mentales » qui nous empêchent d’aller de l’avant.

    Certains ont cette « dose d’inconscience » qui peut aussi aider à élargir cette fameuse zone de confort qui pour certains sera indispensable à la poursuite des projets. Toutefois la zone de confort n’est pas indispensable, elle permet juste d’épauler les personnes qui préfèrent jalonner leur parcours d’une sécurité accrue.

     

  • Festival des Nuits de Champagne

    Festival des Nuits de Champagne

    Festival des Nuits de Champagne

    Troyes du 23 au 29 octobre 2016enfants

    SYMPHONIE & POLYPHONIE

    avec Pascal Obispo

    les 783 collégiens de l’Aube à l’Unisson

    les 900 choristes du Grand Choral

     

    … En avant-1ère nationale « Gainsbourg Symphonique »

    avec Jane Birkin et l’Orchestre Confluences

    … Christophe, Louise Attaque, Mickey3d, Faada Freddy, Stacey Kent, Maurane, Rover, Asaf Avidan …

     

    Les dernières infos à découvir ci-dessous et sur www.nuitsdechampagne.com

    Des Nuits qui chantent !

     

    L’AUBE A L’UNISSON avec les 783 collégiens chanteurs du Choeur de l’Aube

    En ouverture de festival, dimanche 23 octobre

    783 collégiens chanteurs de 27 collèges du département sont inscrits à ce jour pour partager avec le public ( près de 5000 festivaliers chanteurs )  l’interprétation des mélodies emblèmes du chanteur compositeur Pascal Obispo. L’Aube à l’unisson sera donc cette année encore une belle occasion d’entrer dans l’univers de cet artiste et de “chanter ensemble” tout simplement.

     

    LE GRAND CHORAL de Pascal Obispo avec les 900 choristes des Nuits de Champagne

    En clôture de festival,  3 séances vendredi 28 et samedi 29 octobre
    Autant de mélodies sensibles et efficaces que le GRAND CHOEUR des 900 choristes des Nuits de Champagne, venus de France et de francophonie,  interprètera seul ou avec l’artiste invité, pour le plus grand bonheur du public mélomane de ce rendez-vous “chanson chorale” unique en France.

    L’équipe artistique et musicale des Nuits de Champagne et Pascal Obispo ont désiré associer au Grand choral un auteur-compositeur interprète de la génération actuelle, Cyril Mokaiesh pour deux titres du répertoire de Pascal Obispo, comme un passage de relai …

    Direction musicale et artistique : Brice Baillon- Direction du grand chœur : Brice Baillon, Guillaume Le Ray, Marie Belz, Maud Galichet- Direction orchestre, arrangements : Xavier Tribolet

     

    Côté programmation

    Double écho symphonique et polyphonique pour cette 29 ème édition puisque nous accueillerons deux concerts symphoniques: celui de Pascal Obispo et en avant-première nationale l’hommage symphonique aux chansons de Serge Gainsbourg interprétées par Jane Birkin, accompagné par l’Orchestre symphonique Confluences (Lyon).

    On connaît la sensibilité du compositeur Pascal Obispo à “la voix” qui sera mise à l’honneur grâce à la présence d’artistes singuliers tels que Asaf Avidan, le trio L.E.J découvert aux Nuits de Champagne, Maurane invitée des Nuits en 2004, Stacey Kent et son jazz vocal, Michaël Grégorio l’artiste aux 100 voix qui fêtera sur la scène du Cube ses dix ans de carrière.

    Nous sommes heureux d’accueillir pour la première fois le groupe Louise Attaque et l’auteur-compositeur interprète Christophe.

    Les nouvelles tendances de l’actualité artistique francophone seront au rendez-vous avec la présence du hip hop festif de Faada Freddy, la pop rock de Mickey3d, le rap poétique de JP Manova et l’excellent Rover que nous recevrons pour la troisième fois au sein du festival.

    Découverte ! L’équipe du festival et Pascal Obispo ont choisi de faire découvrir au public des Nuits l’auteur-compositeur interprète Cyril Mokaiesh qui sera présent à trois reprises dans cette programmation : en 1ère partie du concert symphonique de Pascal Obispo pour son propre répertoire, au Théâtre de la Madeleine pour présenter son dernier spectacle “Naufragés”, et lors des trois séances du Grand Choral..

     

    AFTERS ET OFF OFF OFF. Autres rendez-vous pérennes des Nuits de Champagne au Millésime-Chapelle Argence, 6 concerts « AFTERS » en entrée libre devenus ces dernières années le rendez-vous des musiciens de Troyes, de l’Aube et du Grand Est avec Bei-Jing, Balladur et Dj Mo4n, Dubtribu Records, Remo, Bal El West, Gustine, la finale du Tremplin rock régional Uppercut qui sera parrainé parLescop.

    Pour découvrir les talents pop rock de demain: 12 concerts du “Off Off Off” en entrée libre dans les bars du centre ville avec  Marc Desse, Remi Parson, Le Colisée, Black Bones, Sarah Maison, After The Bees, Boys and Lillies, Big Junior, Norma, Caandides, Agar Agar, Dj Caandides.

     

    Un rendez-vous participatif  Vendredi 28 octobre : “La Déclam” (slam de poésie) “pour un tournoi des mots”
    Depuis plus de 5 ans, l’association troyenne la Déclam’ promeut activement le slam. En partenariat avec le festival Nuits de Champagne, elle organise la soirée “La Déclam – Slam de Poésie”. Cette année, La Declam proposera un tournoi slam par équipes avec un jury composé par des membres du public. Après une première partie qui permettra de départager les équipes, les 2 meilleures d’entre elles s’affronteront au cour de la finale organisée sous forme de joute verbale. Une seule deviendra championne des Nuits de Champagne !

     

    En partenariat avec l’UNICEF de l’AUBE. A l’intention des enfants et leurs familles, voici deux séances du spectacle “Enfantillages 2” avec Aldebert, en ouverture duquel les enfants volontaires pourront interpréter deux de ses chansons.  L’apprentissage sera proposé dans le cadre d’un “atelier choral” parrainé par l’Unicef de l’Aube. Les responsables de l’UNICEF de l’Aube, investis dans la sensibilisation des enfants et leur famille à leurs droits, leur éducation et leur santé, ont sollicité l’équipe des Nuits de Champagne pour imaginer ensemble un projet artistique et musical à l’intention des enfants festivaliers. D’où l’idée de proposer aux enfants des deux séances du spectacle “Enfantillages 2” d’Aldebert un atelier “chanson chorale” pour l’apprentissage à l’unisson de deux ou trois chansons d’Aldebert et restitution en ouverture de ses deux spectacles.

     

    Les rencontres entre livre et chanson…

    Souhaitant mettre en valeur la dimension culturelle de la chanson, l’équipe des Nuits de Champagne a sollicité Jean-Luc Rio, responsable de la librairie troyenne “Les passeurs de textes”, pour organiser des rencontres et proposer au public un parcours en deux étapes dans l’univers de la chanson, entre l’écriture, les mots et le livre; l’occasion d’accueillir des artistes, écrivains ou critiques pour aborder la chanson à travers l’histoire de ses influences, styles et tendances et des enjeux de l’évolution récente du métier d’auteur-compositeur avec les conséquences à court ou moyen terme au niveau du répertoire.

    Deux rencontres animées par Jean-Luc Rio à 18h30. entrée libre – Lieu à venir. 26 octobre : Bertrand Dicale pour son livre “Dictionnaire amoureux de la chanson française” – 28 octobre : soirée lecture et musique consacrée aux poétesses avec la participation du comédien Féodor Atkine qui proposera un parcours parmi les œuvres de Marie Noël, Louise Labé, Emily Dickinson et Marceline Desbordes-Valmore…

  • Musée du Louvre expositions 2016

    Musée du Louvre expositions 2016

    Musée du Louvre expositions 2016

    ExpositionÀ l’ombre des frondaisons d’Arcueil
    Dessiner un jardin du 18e siècle

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    du 24 Mars 2016 au 20 Juin 2016

    Le domaine d’Arcueil connut son âge d’or au début du 18e siècle. Proche de l’aqueduc construit pour Marie de Médicis entre 1613 et 1624, le château était entouré par un vaste jardin comportant parterres, surfaces boisées, galeries couvertes et escaliers, et traversé par la Bièvre, canalisée et bordée par des parterres et des potagers.

    Après la mort du prince de Guise en 1739, le domaine fut peu à peu morcelé par ses héritiers. Après leur vente en 1752, le château et le parc furent progressivement  détruits. On rasa la maison principale et l’orangerie, on combla les bassins, on coupa les arbres. Entre les 19e et 20e siècles, aux alentours de l’aqueduc, surgit la ville  d’Arcueil et, de ce grand ensemble aux jardins somptueux et aux nombreuses dépendances, il ne reste aujourd’hui que des fragments. Cependant, la mémoire historique de ces lieux demeure dans les dessins exécutés dans les années 1740-1750 par quatre artistes, Jean-Baptiste Oudry, Charles-Joseph Natoire, François Boucher et Jacques-André Portail. L’exposition réunit pour la première fois la quasi-totalité de ces dessins et témoigne de la splendeur passée des lieux.

    ExpositionArt contemporain – JR au Louvre
    Installation sur la pyramide du Louvre

    du 25 Mai 2016 au 27 Juin 2016

    Aujourd’hui invité par « le plus grand musée du monde », JR jette son dévolu sur l’un de ses symboles, la pyramide du Louvre, pour lui faire subir une surprenante anamorphose.

    JR exerce son art dans la plus grande galerie du monde, l’espace public. Depuis une dizaine d’années, ses collages photographiques monumentaux apparaissent sur les murs des villes aux quatre coins de la planète. « Le plus important, déclare-t-il, est l’endroit où je place mes photos et le sens qu’elles prennent en fonction du lieu. »

    Au Proche-Orient, dans les favelas de Rio, dans un bidonville au Kenya, à New York, au Havre ou à Shanghai, les œuvres de JR ne laissent personne indifférent car elles nous regardent, au plus profond de nous-mêmes. Son mode d’intervention spectaculaire met en exergue la question du rôle des images à l’ère de leur globalisation et de leur multidiffusion, de la sphère intime à l’usage de masse.

    ExpositionMythes fondateurs. D’Hercule à Dark Vador

    du 17 Octobre 2015 au 4 Juillet 2016

    Ouverte tout au long de l’année scolaire, l’exposition « Mythes fondateurs. D’Hercule à Dark Vador » raconte comment dessinateurs, sculpteurs, peintres, marionnettistes, cinéastes ou musiciens du monde entier se sont nourris des mythes et leur ont donné forme et vie.

    Qu’est-ce qu’un mythe ? Comment les mythes sont-ils représentés ? Comment les artistes s’en sont-ils emparés ? Racontés, chantés, transcrits, illustrés, les  mythes sont présents dans toutes les cultures et civilisations, jusqu’à la culture populaire contemporaine.

    L’exposition présente environ 70 oeuvres, réparties en quatre sections. Découvrez les récits imaginés par différentes civilisations pour tenter d’expliquer la création du monde. Laissez-vous conter les cycles de la nature dans le monde grec, égyptien, ou dans les civilisations de l’Islam ; partez à la rencontre des héros mythologiques, comme Gilgamesh, Orphée, Hercule ou Icare, et observez comment les artistes de l’Antiquité ou de l’époque moderne les ont représentés ; interrogez-vous sur l’interprétation contemporaine des mythes et métamorphoses… De Jean Cocteau à Star Wars, des mangas japonais à Fantômas, les mythologies de la culture populaire ne puisent-elles pas toujours dans le même répertoire d’histoires et de récits ?

    ExpositionUn musée révolutionnaire
    Le musée des Monuments français d’Alexandre Lenoir

    du 7 Avril 2016 au 4 Juillet 2016

    Le musée des Monuments français, fondé par Alexandre Lenoir en 1795, fut le deuxième musée national après le musée du Louvre en 1793. Il a joué un rôle fondamental dans l’histoire de la redécouverte et de l’appréciation du patrimoine français. Fermé en 1816, les oeuvres qu’il abritait sont actuellement conservées dans divers lieux en France (notamment au musée du Louvre) ainsi qu’à l’étranger.

    Le département des Arts graphiques du Louvre a sélectionné les plus belles vues du musée disparu tirées du très riche fonds de dessins donné par les héritiers d’Alexandre Lenoir. L’exposition présente le rôle pionnier qu’a eu Alexandre Lenoir, fervent défenseur du patrimoine, en tant que conservateur de musée et muséographe. Elle explore aussi l’implantation et l’histoire du musée des Monuments français, dont la présentation eut une influence notable sur la sensibilité et les arts de l’époque. La visite de l’exposition se poursuit dans les salles du département des Sculptures, principal héritier de l’œuvre d’Alexandre Lenoir.

    D’autres œuvres ont été replacées au XIXe siècle dans des églises parisiennes. Le musée du Louvre et le service de la Conservation des œuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris ont créé une signalétique spécifique, en écho et en lien avec l’exposition du musée du Louvre, dans les églises Saint-Roch, Saint-Eustache et Saint-Sulpice.

    La visite se prolonge également au musée de Cluny où une signalétique indique les œuvres passées par le musée des Monuments français, et, grâce au Centre des monuments nationaux, à la basilique Saint-Denis, dont Alexandre Lenoir fut le premier administrateur et qui a accueilli les tombes royales en 1816, lors de la fermeture du musée des Monuments français.

    ExpositionArt contemporain – Eva Jospin – Panorama

    du 12 Avril 2016 au 28 Août 2016

    Placé au coeur de la Cour carrée, sur la fontaine, le Panorama de l’artiste Eva Jospin est conçu comme une architecture artistique. Le côté minéral de la ville, du palais et le décor du musée du Louvre se reflètent sur les parois habillées d’acier poli-miroir. À l’intérieur, le côté végétal, avec le panorama, reflète l’univers des forêts et des grottes.

    Le Panorama de l’artiste se comprend dans la continuité des panoramas traditionnels qui, au XVIIIe siècle, ont connu un intérêt public croissant. Ce sont les précurseurs de spectacles en ville, de foires, de manèges et de cinéma, de toutes sortes de divertissements payants que la ville offre à ses habitants. Le plus ancien panorama connu  en France a été réalisé par Pierre Prévost (1764-1823), Le Panorama de Constantinople, conservé par le musée du Louvre et présenté lors de l’exposition « Philippe Djian au Louvre » (27 novembre 2014 – 23 février 2015).

    Eva Jospin sculpte le carton, médium rarement utilisé, pour créer des oeuvres sous forme de haut-reliefs. Avec Panorama, la perspective et la profondeur  sont travaillées à une échelle plus grande et nous livrent une spatialité en trois dimensions. L’oeuvre est spécialement conçue pour la Cour carrée du musée du Louvre et entamera ensuite un tour du monde dans plusieurs villes.

    ExpositionCharles Le Brun
    Le peintre du Roi-Soleil

    du 18 Mai 2016 au 29 Août 2016

    Le peintre Charles Le Brun (1619-1690) est à l’honneur au Louvre-Lens. À l’instar de Delacroix pour le romantisme ou de Monet pour l’impressionnisme, Le Brun incarne à lui seul l’art d’une époque : le Grand Siècle.

    Fils d’un modeste sculpteur de pierres tombales, il fut premier peintre de Louis XIV pendant près de trente ans. On lui doit notamment le décor de la galerie des Glaces du château de Versailles. Principal artiste de la seconde moitié du 17e siècle français, il fut également chancelier-directeur de l’Académie royale de peinture et de sculpture et de la Manufacture royale des Gobelins.

    L’exposition du Louvre-Lens rend justice à son talent polymorphe qui s’exprime aussi bien dans le très grand format – comme la tapisserie et les cartons à échelle du grand décor – que dans des esquisses plus intimes qui mettent en valeur la justesse et l’émotion de sa touche. Elle restitue la variété de ses dons, la vivacité de son imagination et son talent d’organisateur. Autant de qualités qui justifient l’ampleur des attributions que lui ont confiées Louis XIV et Colbert. Car si Charles Le Brun ne fut pas le « dictateur des arts » d’une monarchie absolue, il en fut sans conteste le chef d’orchestre.

    ExpositionAccrochage – Delacroix en modèle

    du 16 Mars 2016 au 15 Septembre 2016

    Si Eugène Delacroix ne fonda pas d’atelier, il fut, très tôt, considéré comme un modèle par bien des artistes plus jeunes, des futurs impressionnistes à Picasso et Matisse. Son talent, sa fidélité à son propre idéal, l’originalité de ses sujets et de leur traitement, la part donnée à l’imagination ont suscité, et suscitent toujours, une très vive admiration de la part des créateurs, peintres, graveurs, photographes.

    Fondé à la fin des années 1920 à l’initiative de la Société des Amis d’Eugène Delacroix, présidée par Maurice Denis, le musée Delacroix est le fruit de cet hommage persistant et vibrant. La collection du musée est riche d’oeuvres pour  lesquelles Delacroix, l’artiste et l’homme, a été pris pour modèle. Cet accrochage exceptionnel, organisé dans l’atelier du peintre, sera l’occasion de la première présentation d’acquisitions récentes, dont la magnifique interprétation des Femmes d’Alger dans leur appartement par Henri Fantin-Latour (1836-1904), acquis grâce à un don généreux de la Société des Amis du musée Eugène-Delacroix.

    ExpositionRC Louvre

    du 20 Avril 2016 au 7 Novembre 2016

    Créé en 1906, le Racing Club de Lens – couramment appelé RC Lens – est le club de football emblématique de la ville.  Tout comme ses joueurs, ses supporters sont surnommés les « Sang et Or » et sont connus pour leur immense ferveur.

    Dans le cadre des manifestations accompagnant l’UEFA Euro 2016, dont Lens accueille quatre matchs en juin, le musée du Louvre-Lens a souhaité rendre hommage à ces supporters, à travers une exposition révélant différentes facettes du lien très fort qui les unit au club. Ainsi présente-t-elle des objets et des témoignages de passionnés, rassemblés grâce à une collecte organisée au cours de l’été 2015, en association avec le musée national du Sport de Nice. Ces souvenirs personnels sont complétés par des documents d’archives et quelques oeuvres d’art contemporain. Ensemble, ils évoquent également de grandes figures du club – qui fête cette année ses 110 ans – et des souvenirs marquants au stade Bollaert-Delelis, tout juste rénové, voisin du musée et visible depuis le Pavillon de verre qui accueille l’exposition.

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  • Palais de Tokyo programme des expositions

    Palais de Tokyo programme des expositions

    VIVIEN ROUBAUDVIVIEN ROUBAUD

    Depuis 2012, le Palais de Tokyo invite des artistes, toutes générations confondues, à intervenir sur son bâtiment. Ces œuvres in situ apparaissent sur un mur, des fenêtres, etc., et sont renouvelées régulièrement. Aujourd’hui, c’est sous ce titre d’« Anémochories* » que le Palais de Tokyo rassemble ces œuvres qui résonnent entre elles d’un espace à l’autre.

    * « Dissémination, par l’intermédiaire du vent, des fruits et des graines de plantes à  fleurs, et, plus généralement, des spores et d’autres formes de dispersion des espèces vivantes. » Encyclopédie Universalis.
    « C’est la face cachée des objets banals qui m’intéresse, […] pour en tirer des principes qui sont inclus dans le matériau mais qui ne sont pas révélés. » (1)
    Vivien Roubaud (né en 1986, vit à Nice) a conçu pour le Palais de Tokyo une installation inédite : évanescente, son œuvre rejoue à l’infini l’instant hasardeux et fugace d’une bâche qui s’envole sur un chantier.

    (1) Entretien avec Aude Lavigne dans l’émission « Les Carnets de la Création », France Culture, 7 janvier 2015.

    Commissaire : Daria de Beauvais

    Biographie

    Né en 1986, Vivien Roubaud s’est d’ores et déjà confronté à l’architecture du Palais de Tokyo lors de son exposition personnelle au sein des Modules Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent (2014). Il y avait notamment créé des sculptures-temps en fixant l’instantanéité d’une explosion dans de la gelée de pétrole – il s’agit là encore d’encapsuler un phénomène passager et de le rendre autonome.

    Depuis l’obtention de son diplôme de la Villa Arson en 2011, son travail a été inclus dans des expositions collectives telles que Demain c’est loin (Villa Arson, 2011) et Le Parfait Flâneur à la Biennale de Lyon (2015).

    En 2014, il a obtenu le prix Révélations Emerige. L’artiste est représenté par la galerie In Situ Fabienne Leclerc (Paris).

     LES ROSES ET LES VERTS (UNE FÊTE GALANTE) ET AUTOMNE HIVER

    Depuis 2012, le Palais de Tokyo invite des artistes, toutes générations confondues, à intervenir sur son bâtiment. Ces œuvres in situ apparaissent sur un mur, des fenêtres, etc., et sont renouvelées régulièrement. Aujourd’hui, c’est sous ce titre d’« Anémochories* » que le Palais de Tokyo rassemble ces œuvres qui résonnent entre elles d’un espace à l’autre.

    * « Dissémination, par l’intermédiaire du vent, des fruits et des graines de plantes à  fleurs, et, plus généralement, des spores et d’autres formes de dispersion des espèces vivantes. » Encyclopédie Universalis.
    « Je n’envisage les pièces que d’une façon efficace par rapport à mes engagements. Naturellement le dessin, mon outil premier, me permet de naviguer dans les différents champs qu’il traverse : c’est-à-dire tous. Les questions qui se posent ensuite en fonction des médiums utilisés (peinture, dessins muraux, collages d’objets ou d’images…) sont des questions classiques, Mais c’est dans leur réunion, leur proximité, que se jouent des tensions, des ellipses ou des raccourcis. » (1)

    Stéphane Calais (né en 1967, vit à Paris) a imaginé pour le Palais de Tokyo deux œuvres jouant entre l’intérieur et l’extérieur, la couleur et le noir et blanc.

    Les roses et les verts (une fête galante)
    Lieu : niveau 2, Fenêtres Wilson

    Automne Hiver
    Lieu : niveau 2, Hall Wilson

    En agrandissant des fragments de ses peintures sur papier au format des fenêtres du Palais de Tokyo longeant l’avenue du Président Wilson, Stéphane Calais donne à voir un geste pictural et sa matière.

    Dans le hall d’entrée, un collage mural monumental réalisé par l’artiste est constitué de plus d’une centaine de sérigraphies uniques, de même format. Oscillant entre abstraction et figuration, leurs motifs – des fleurs, des tâches et autres formes diverses – sont repris sur une dizaine de bâches suspendues.

    (1) Citation de l’artiste extraite de la présentation de son travail dans le cadre de sa nomination au Prix Marcel Duchamp, en 2008.

    Biographie

    Considéré comme l’un des artistes français les plus importants de sa génération, Stéphane Calais a été nommé pour le Prix Ricard en 2007, puis pour le Prix Marcel Duchamp en 2008. Ses œuvres sont présentes dans de grandes collections muséales, dont celles du Musée National d’Art Moderne, ainsi que dans de nombreuses collections privées.
    Ces dernières années, il a multiplié les projets en France et à l’étranger, en galerie ou dans le cadre de commandes privées, comme les peintures murales monumentales qu’il est invité à réaliser en 2012 pour la Tour Havas, à Puteaux.

    Des expositions personnelles de son travail ont notamment été organisées à la Galerie Zieher Smith & Horton (New York, 2014, 2009, 2006), à la Galerie Aliceday (Bruxelles, 2012, 2008, 2005), au Centre d’art Passerelle (Brest, 2014), au CCC (Tours, 2013), à l’Espace Claude Berri (Paris, 2009) et au Crédac (Ivry-sur-Seine, 2008).
    On a également pu découvrir ses œuvres dans le cadre de nombreuses expositions collectives, dont Doré & Friends au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (2014), La vie des formes aux Abattoirs, à Toulouse (2012), Paris-Delhi-Bombay au Centre Pompidou, à Paris (2011), In the studio à la Kunsthalle Athena, à Athènes (2013), Le Centre Pompidou au Musée de l’Ermitage à l’Ermitage, Saint-Pétersbourg (2010) ou La Force de l’art au Grand Palais, Paris (2009).

    Diplômé de l’École Supérieure des Beaux Arts de Nîmes puis résident à l’Institut des Hautes Études en Arts Plastiques à Paris, il enseigne depuis 2009 à la Rijksakademie, à Amsterdam.

    SHANA MOULTON SHANA MOULTON

    Depuis 2012, le Palais de Tokyo invite des artistes, toutes générations confondues, à intervenir sur son bâtiment. Ces œuvres in situ apparaissent sur un mur, des fenêtres, etc., et sont renouvelées régulièrement. Aujourd’hui, c’est sous ce titre d’« Anémochories* » que le Palais de Tokyo rassemble ces œuvres qui résonnent entre elles d’un espace à l’autre.

    * « Dissémination, par l’intermédiaire du vent, des fruits et des graines de plantes à  fleurs, et, plus généralement, des spores et d’autres formes de dispersion des espèces vivantes. » Encyclopédie Universalis.
    « Je suis toujours en quête de magie, c’est une manière d’échapper à la banalité. Pour accentuer cette quête, j’ai recours aux fantasmes et aux hallucinations. Parfois, dans la routine, on arrive malgré tout à percevoir des ouvertures à la rêverie. Votre esprit, ou l’intérieur de votre corps peuvent être des portails symboliques propices à l’évasion. » (1)

    Shana Moulton (née en 1976, vit à Münster) crée une installation au sein de laquelle sculpture, vidéo et performance sont intimement liées, décrivant à travers un personnage féminin, son alter ego, les aspirations et les rituels d’une société en quête de spiritualité.

    (1) Shana Moulton interviewée par Lia Rochas Paris, « Shana et les objets parlant », In Standard Magazine, 6 décembre 2011.

    Commissaire : Daria de Beauvais

    Biographie


    Shana Moulton, Swisspering, 2013, video still. Courtesy of the artist, galerie Crèvecœur (Paris) and galerie Gregor Staiger (Zurich).

    Depuis la fin de ses études en 2006, Shana Moulton a bénéficié d’une attention grandissante de la part d’institutions telles que la Tate Modern (Londres), le Yerba Buena Center for the Arts (San Francisco), le Migros Museum (Zurich) ou encore le New Museum (New York).

    Mobilisant la vidéo et la performance, le travail de Shana Moulton a également été présenté au sein de festivals dédiés à ces médiums comme Performa 2013 (New York) ou lors de la Biennial of Moving Image à l’ICA (Londres, 2011). Elle est représentée par les galeries Crèvecœur (Paris) et Gregor Staiger (Zurich).

     FRENETIC GOSSAMER

    Depuis 2012, le Palais de Tokyo invite des artistes, toutes générations confondues, à intervenir sur son bâtiment. Ces œuvres in situ apparaissent sur un mur, des fenêtres, etc., et sont renouvelées régulièrement. Aujourd’hui, c’est sous ce titre d’« Anémochories* » que le Palais de Tokyo rassemble ces œuvres qui résonnent entre elles d’un espace à l’autre.

    * « Dissémination, par l’intermédiaire du vent, des fruits et des graines de plantes à  fleurs, et, plus généralement, des spores et d’autres formes de dispersion des espèces vivantes. » Encyclopédie Universalis.
    « Je considère mon travail comme résultant d’une énergie féminine, car il s’assimile à une transformation sans endommagement ni pénétration. » (1)

    Martin Soto Climent (né en 1977, vit à Mexico) inaugure un nouveau lieu de détente au cœur du Palais de Tokyo : le Bas-Bar. Mobilisant un élément emblématique de son travail, les collants pour femme, l’artiste les tend dans l’espace en un réseau de lignes droites, formant une voute au-dessus du café.

    (1) Martin Soto Climent interviewé par Oliver Kielmayer, In ArtPulse, 2012.

    Commissaire : Daria de Beauvais

    Biographie

    Martin Soto Climent est né en 1977 à Mexico, où il vit et travaille. Dès 2002, il présente son travail dans des institutions mexicaines et fait depuis dix ans l’objet d’expositions à l’international.

    Inclus au sein de The Black Moon au Palais de Tokyo en 2013 dans le cadre du programme Nouvelles Vagues, il a également pris part à des expositions à l’ICA (Londres, 2015), au Museum of Contemporary Art (Chicago, 2014) et au Migros Museum (Zurich, 2010).

    Il est représenté par les galeries Clifton Benevento (New York), Michael Benevento (Los Angeles), Karma International (Zurich), T293 (Rome & Naples) et Proyectos Monclova (Mexico).

     FOR THE WALL, FOR THE WORLD

    Depuis 2012, le Palais de Tokyo invite des artistes, toutes générations confondues, à intervenir sur son bâtiment. Ces œuvres in situ apparaissent sur un mur, des fenêtres, etc., et sont renouvelées régulièrement. Aujourd’hui, c’est sous ce titre d’« Anémochories* » que le Palais de Tokyo rassemble ces œuvres qui résonnent entre elles d’un espace à l’autre.

    * « Dissémination, par l’intermédiaire du vent, des fruits et des graines de plantes à  fleurs, et, plus généralement, des spores et d’autres formes de dispersion des espèces vivantes. » Encyclopédie Universalis.

     

    « Les mots sont de puissants outils et font partie d’un langage universel se situant à quelques pas d’un monde idéal, car la poésie est dialogue. »

    Babi Badalov (né en 1959, vit à Paris) investit quatre murs du Palais de Tokyo pour en faire le support de ses jeux sémantiques et graphiques. Avec cette installation, il puise dans le contexte socio-culturel de Paris et entend réunir les opposés par le collage de concepts, de mots et de papiers trouvés.

    Biographie


    © Silver Simphor
    Né en 1959 à Lérik, en Azerbaïdjan, Babi Badalov vit et travaille à Paris depuis 2008. Il s’installe à Leningrad dans les années 1980, où il découvre la scène artistique russe alternative. En 1990, il participe à l’exposition « The New Artists from Saint Petersburg » au Mucsarnok (Budapest) et réalise sa première exposition personnelle l’année suivante en Oregon. Ses voyages et sa situation d’immigré aux Etats-Unis et au Royaume-Uni nourrissent sa pratique. Il présente sa « poésie visuelle » notamment à Manifesta 8 (2010), à l’occasion de « Disparity and Demand » à la Galerie (Noisy le Sec, 2014) ou encore à la Biennale d’art contemporain de Moscou en 2015. Parmi ses expositions personnelles, il réalise « MIGRANT POETRY » à La Station (Nice, 2015) et « Poetical Activism » à tranzit.hu (Budapest, 2015-2016). Ses œuvres sont dans les collections du Russian Museum de St. Petersburg (Russie), du MuHKA Museum Contemporary Art d’Anvers (Belgique) ou encore du Zimmerli Art Museum (New Jersey, Etats-Unis). Il est représenté par Gandy gallery (Bratislava) et Jérôme Poggi (Paris).

  • Wiko levait le voile sur la gamme Y

    Wiko levait le voile sur la gamme Y

    En mars dernier, Wiko levait le voile sur la gamme Y. Voici trois nouveaux membres de cette famille de smartphones à petit prix.

  • Festival des Nuits de Champagne

    Festival des Nuits de Champagne

     

     

    Festival des Nuits de Champagne
    Troyes du 23 au 29 octobre 2016

    obispo

    SYMPHONIE

    & POLYPHONIE

    avec Pascal Obispo

    les 700 collégiens de l’Aube à l’Unisson

    les 900 choristes du Grand Choral

     

    … En avant-1ère nationale « Gainsbourg Symphonique »

    avec Jane Birkin et l’Orchestre Confluences

    … Christophe, Louise Attaque, Mickey3d, Faada Freddy, Stacey Kent, Maurane, Rover, Asaf Avidan …

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    Toute la programmation à découvir ci-dessous et sur www.nuitsdechampagne.com

     

    Des Nuits qui chantent !

    En ouverture de festival, dimanche 23 octobre

    L’AUBE A L’UNISSON avec les 700 collégiens chanteurs du Choeur de l’Aube

    Près de 5000 festivaliers chanteurs se donnent rendez-vous chaque année  pour chanter à l’unisson, avec les 700 collégiens chanteurs originaires de collèges de l’Aube, les titres emblèmes de l’artiste invité, cette année Pascal Obispo.

     

    En clôture de festival,  3 séances vendredi 28 et samedi 29 octobre

    LE GRAND CHORAL de Pascal Obispo avec les 900 choristes des Nuits de Champagne
    Autant de mélodies sensibles et efficaces que le GRAND CHOEUR des 900 choristes des Nuits de Champagne, venus de France et de francophonie,  interprètera seul ou avec l’artiste invité, pour le plus grand bonheur du public mélomane de ce rendez-vous “chanson chorale” unique en France.

    L’équipe artistique et musicale des Nuits de Champagne et Pascal Obispo ont désiré associer au Grand choral un auteur-compositeur interprète de la génération actuelle, Cyril Mokaiesh pour deux titres du répertoire de Pascal Obispo, comme un passage de relai …

    birkin

    Côté programmation

    Double écho symphonique et polyphonique pour cette 29 ème édition puisque nous accueillerons deux concerts symphoniques: celui de Pascal Obispo et en avant-première nationale l’hommage symphonique aux chansons de Serge Gainsbourg interprétées par Jane Birkin, accompagné par l’Orchestre symphonique Confluences (Lyon).

    On connaît la sensibilité du compositeur Pascal Obispo à “la voix” qui sera mise à l’honneur grâce à la présence d’artistes singuliers tels que Asaf Avidan, le trio L.E.Jdécouvert aux Nuits de Champagne, Maurane invitée des Nuits en 2004, Stacey Kent et son jazz vocal, Michaël Grégorio l’artiste aux 100 voix qui fêtera sur la scène du Cube ses dix ans de carrière.

    Nous sommes heureux d’accueillir pour la première fois le groupe Louise Attaque et l’auteur-compositeur interprète Christophe.

    Les nouvelles tendances de l’actualité artistique francophone seront au rendez-vous avec la présence du hip hop festif de Faada Freddy, la pop rock de Mickey3d, le rap poétique de JP Manova et l’excellent Rover que nous recevrons pour la troisième fois au sein du festival.

    Découverte ! L’équipe du festival et Pascal Obispo ont choisi de faire découvrir au public des Nuits l’auteur-compositeur interprète Cyril Mokaiesh qui sera présent à trois reprises dans cette programmation : en 1ère partie du concert symphonique de Pascal Obispo pour son propre répertoire, au Théâtre de la Madeleine pour présenter son dernier spectacle “Naufragés”, et lors des trois séances du Grand Choral..

     

    AFTERS ET OFF OFF OFF. Autres rendez-vous pérennes des Nuits de Champagne au Millésime-Chapelle Argence, 6 concerts « AFTERS » en entrée libre devenus ces dernières années le rendez-vous des musiciens de Troyes, de l’Aube et du Grand Est avec Bei-Jing, Balladur et Dj Mo4n, Dubtribu Records, Remo, Bal El West, Gustine, lafinale du Tremplin rock régional Uppercut qui sera parrainé par Lescop.

    Pour découvrir les talents pop rock de demain: 12 concerts du “Off Off Off” en entrée libre dans les bars du centre ville avec  Marc Desse, Remi Parson, Le Colisée, Black Bones, Sarah Maison, After The Bees, Boys and Lillies, Big Junior, Norma, Caandides, Agar Agar, Dj Caandides.

     

    En partenariat avec l’UNICEF de l’AUBE. A l’intention des enfants et leurs familles, voici deux séances du spectacle “Enfantillages 2” avec Aldebert, en ouverture duquel les enfants volontaires pourront interpréter deux de ses chansons.  L’apprentissage sera proposé dans le cadre d’un “atelier choral” parrainé par l’Unicef de l’Aube. Les responsables de l’UNICEF de l’Aube, investis dans la sensibilisation des enfants et leur famille à leurs home_lejdroits, leur éducation et leur santé, ont sollicité l’équipe des Nuits de Champagne pour imaginer ensemble un projet artistique et musical à l’intention des enfants festivaliers. D’où l’idée de proposer aux enfants des deux séances du spectacle “Enfantillages 2” d’Aldebert un atelier “chanson chorale” pour l’apprentissage à l’unisson de deux ou trois chansons d’Aldebert et restitution en ouverture de ses deux spectacles.

     

    Les rencontres entre livre et chanson…

    Souhaitant mettre en valeur la dimension culturelle de la chanson, l’équipe des Nuits de Champagne a sollicité Jean-Luc Rio, responsable de la librairie troyenne “Les passeurs de textes”, pour organiser des rencontres et proposer au public un parcours en deux étapes dans l’univers de la chanson, entre l’écriture, les mots et le livre; l’occasion d’accueillir des artistes, écrivains ou critiques pour aborder la chanson à travers l’histoire de ses influences, styles et tendances et des enjeux de l’évolution récente du métier d’auteur-compositeur avec les conséquences à court ou moyen terme au niveau du répertoire.

    Deux rencontres animées par Jean-Luc Rio à 18h30. entrée libre – Lieu et programme à confirmer ultérieurement. 26 octobre : Bertrand Dicale pour son livre “Dictionnaire amoureux de la chanson française” – 28 octobre : soirée lecture et musique consacrée aux poétesses avec la participation du comédien Féodor Atkine qui proposera un parcours parmi les œuvres de Marie Noël, Louise Labé, Emily Dickinson et Marceline Desbordes-Valmore…