Vie culturelle

SEBASTIEN BERTRAND

SEBASTIEN BERTRAND

1er album solo – Traversées Diatoniques de Beyrouth à l’Ile d’Yeu Daquί – Harmonia Mundi sortie 27 mai 2016 Plus d’infos sur www.sebastien-bertrand.com Né au Liban, adopté en France à l’âge de neuf mois, le musicien franco-libanais Sébastien Bertrand a grandi dans une famille de musiciens et de collecteurs du marais breton vendéen. Nourri des traditions musicales de sa terre d’adoption, il est reconnu comme un des grands noms des musiques traditionnelles, mais également comme un accordéoniste diatonique virtuose et des plus novateurs. Après les créations collectives où il a associé divers genres: musiques traditionnelle, orientale, jazz, électro, hip hop, rock, théâtre, danse, cinéma … il reprend ici le fil de son spectacle autobiographique écrit avec Yannick Jaulin « Chemin de la Belle Etoile ». Et c’est un album solo bouleversant qu’il nous offre, une musique puissante, innovante au son plein, respirant, vivant. Compositeur et mélodiste talentueux, artiste généreux de l’instant et de la rencontre, il fait partager avec beaucoup de finesse et de subtilité ses pulsations intimes et ses voyages intérieurs entre Méditerranée et Atlantique. D’un coup le temps s’arrête, le son vibrant de l’instrument nous happe, nous envahit et nous emmène loin du brouhaha … nous propulse au plus profond de nous-même, au cœur d’une émotion simple et vraie. Ses musiques racontent sa vie, celle d’un homme touchant au destin singulier, entre deux pays et deux cultures. Inspiré par son Liban natal, Sébastien Bertrand évoque sa quête d’identité dans Bouchara, « Bonne Nouvelle », son nom d’emprunt attribué par l’orphelinat au Liban, Carnaval, écrit sur les toits de l’orphelinat à Beyrouth en écoutant la rue… « Aujourd’hui c’est carnaval- Nous mangeons Ket Ben Aye-Prendre le temps de respirer – Toutes ces odeurs du passé- Aujourd’hui je tombe le voile- Teint mat et cheveux frisés – Avec honneur et fierté- Plus peur d’être un étranger … », Marche de Tatihou & Nuit à Beyrouth. Son analyse de la marche du monde et ses convictions personnelles donnent du sens à sa musique, entrent en résonnance avec l’actualité : La Mazurka du Voyageur parle d’un voyage sans frontière, sans visa, du droit de partager la terre et de changer d’espace, Terre Gagnée (Maraîchine des Ecluses & Salicorne), de la fragilité d’un territoire gagné sur l’océan, La Fraternelle, de l’importance du collectif. Il livre des moments d’intimité : La Tranquillité, un petit chemin près de l’océan… La Dorne, une maison qui l’a souvent accueilli … le lien charnel entre une mère et son enfant, Basmati musique surprenante du dedans, du ventre de l’instrument…, Ile était, petite musique délicate, Devant Bordeaux, un hommage à toutes celles et ceux qui ont accepté de dire, de partager devant un micro … Il nous entraîne dans la pulsation de danses renouvelées : Valse d’en Face, Le Temps, Suite du Cailloux… ou dans l’imaginaire splendide de Détournement, référence au « Chemin de la Détourne » où il a habité sur l’Ile d’Yeu et à la légende du voyageur qui, foulant une petite orchidée, en perd le sens de l’orientation, condamné à tourner en rond jusqu’à ce que quelqu’un vienne le délivrer : « On dit que les malicieux “fras”, petits hommes doués du pouvoir de faire ramollir les pierres auraient planté cette fleur » Instrumentiste de grand talent, compositeur, explorateur du son, Sébastien Bertrand ouvre de nouveaux chemins musicaux Sébastien Bertrand s’inscrit dans une démarche créative de compositeur. Ses mélodies et musiques, tout en prenant racine dans les traditions populaires : valse, maraichine, mazurka, marche, grand’danse, scottish … s’en affranchissent, déstructurant le rythme, échappant aux codes. Il a développé un jeu unique et inventif, reconnaissable à sa manière de faire sonner son instrument, à sa maîtrise du passage de l’air dans le soufflet. Son jeu au toucher léger et rapide, sa technique qui s’inspire des ornementations utilisées sur la veuze (cornemuse de l’ouest de la France), instrument dont il maîtrise également la pratique, ses nombreuses années passées à jouer en bal … lui donnent une parfaite maîtrise technique, le sens de la rythmique et de la cadence, un jeu mélodique libre et fluide. En véritable explorateur du son, il réalise un travail de recherche, un dialogue avec son instrument ponctué de sons et de souffles ; s’amuse avec différents registres, rythmes, doigtés, bourdons, vibratos, claquement de touches percussifs, tapements de pieds, et même mouvements du genou … Il développe en studio avec son ingénieur du son Pascal Cacouault un travail d’expérimentation inédit qui permet d’élargir les possibles, les spectres, tout en préservant la matière première que constituent les mélodies et compositions : installation de capteurs sonores dans l’accordéon, ralentissement ou accélération du battement des anches, amplification du souffle et des bruits de clavier … « Les musiques de cet album sont des musiques de l’intérieur, des musiques qui m’accompagnent depuis longtemps, elles étaient là comme des formes hésitantes, peureuses… J’ai pendant longtemps rassemblé pour ne pas jouer seul, pour ne pas risquer la simplicité du son… J’ai enfin trouvé le temps, le courage, les respirations pour reprendre l’accordéon, mes accordéons et dire en chœur cette musique du ventre, celle qui résonne depuis des jours, des semaines, des années… pour me perdre, pour revenir à la source, seul avec mes accordéons, face à face, de visage à visage… J’ai commencé un périple, une itinérance, de Beyrouth (Liban) aux Nuits Atypiques (33), de l’Ile de Tatihou (50) à Correns (83), de Pougne-Hérisson (79) à la Joussière (85) pour revenir à chaque fois dans le Marais Breton Vendéen et l’Ile d’Yeu (85)… Petit à petit, les résonnances solitaires de mes accordéons se sont imposées, ont commencé à prendre du sens, de l’épaisseur. J’ai osé mes simplicités, entendre les ornementations, écrire mes poésies musicales… faire entendre de manière impromptue pour percevoir les réactions, les sensations… J’ai souvent parlé de mon accordéon comme un passeport, un passeport pour circuler, dialoguer, exister… Je suis certain aujourd’hui que ce travail en « solo » a été l’occasion pour moi de tourner les pages de ce précieux sésame pour en contempler chaque souvenir, chaque tampon… Un voyage à l’intérieur de mon propre voyage « . Sébastien Bertrand + d’infos sur Sébastien Bertrand Né le 23 janvier 1973 à Beyrouth (Liban), Sébastien Bertrand est adopté à l’âge de 9 mois et arrive en France dans une famille vendéenne où la recherche des traditions et du folklore local fait partie du quotidien. Sébastien participe dès son plus jeune âge aux activités du groupe de danses traditionnelles « Tap dou Paï ». En 1980, à l’âge de 7 ans, il prend des cours d’accordéon diatonique à Saint Jean de Monts. Avec son oncle Thierry Bertrand, ils bousculent la tradition et crée un duo inédit rassemblant l’accordéon diatonique et la veuze, le Duo Bertrand. En 1993, sortie du disque Musique d’Hier pour Aujourd’hui par le Duo Bertrand puis Fleur de Sel en 2001. Pendant plusieurs années, le duo parcours la France et fait de nombreux concerts chaque année. En 2001, le Duo Bertrand s’élargit et devient Duo Bertrand en Cie. Il intègre des musiciens d’origines musicales différentes (jazz, rock, classique). En 2003, cette ouverture le pousse à initier la création de la Compagnie des Arts d’Hier Pour Aujourd’hui (CAHPA), dans laquelleil développe des projets originaux de création artistique contemporaine. Parallèlement, il passe le diplôme d’état pour l’enseignement des musiques traditionnelles, et débute l’enseignement de l’accordéon diatonique à la Maison des Arts de Challans (85). En 2006, Création du groupe Sloï. Il fait appel au metteur en scène de théâtre Philippe Piau. Création du Duo Pennec/Bertrand. Avec Alain Pennec il explore les limites du diatonique en concert et ciné concert sur L’aurore de Murnau. En 2007, Ce travail scénique va encore plus loin avec l’arrivée de Yannick Jaulin pour le projet « La Tournée du Ponant ». Ce spectacle tourne tout l’été 2008 en France et au Québec et poursuit sa route jusqu’en 2010. Mars 2008, retour au Liban pour la première fois depuis 35 ans, avec Yannick Jaulin. À l’issue d’un premier voyage, ils décident de se mettre à la table pour créer un spectacle sur cette double appartenance. 2009 : Depuis son retour au Liban, il questionne la question de l’accès aux origines et celui du droit des femmes. il créée l’association « Rue Hadib Nahas » pour favoriser les retrouvailles et le retour aux sources. En juillet 2009, « Chemin de la Belle Etoile » est créé au festival d’Avignon. Les textes de Yannick Jaulin et les musiques de Sébastien résonnent comme une sorte de réponse immédiate aux questions sur l’identité, la famille, l’enracinement, l’adoption, les adoptions…Plus de 300 représentations depuis sa création. Mai 2011 : création de Nahas Project (oud, piano, guitare, beat-box, accordéon diatonique) suivi d’une tournée au Liban dont la fête de la musique à Beyrouth. Cette création conclura, en 2014, un parcours dense par une tournée de 6 concerts en Chine. Septembre 2012 : Le « Grand’danse Connection Club ». Ça serait quoi aujourd’hui la danse traditionnelle en boîte de nuit ? Création étonnante entre l’électro-trad, le hip hop et une participation massive du public. Novembre 2012 : Les Aventures du Prince Ahmed – Ciné Concert En 2013 : Mizou le Petit Chat Noir avec Aimée de la Salle : création musical pour le « livre disque » édité chez Didier Jeunesse – Coup de Cœur de l’Académie Charles Cros Mars 2013 : Nahas Project Grand Ensemble : le quintet Nahas invite un quatuor à corde et le Trio Lo’Jo pour faire résonner es écritures croisées de Sébastien Bertrand, Denis Péan et Alban Darche. 2014: il participe à la création de l’ONG « Born in Lebanon » qui s’active, à partir de la Suisse, à accompagner les adultes adoptés du Liban Février 2014 : Embrassez votre Cavalière : carte blanche proposée par l’Arc de Rezé (44), scène conventionnée, retour sur mon parcours de musicien pour la danse. Accompagnement artistique : Loïc Touzé Juillet/Aout 2014 : Artiste associé des 8 Centres Pénitencier des Pays de la Loire, diffusion et travail d’écriture avec les détenus sur les thèmes de l’identité, de l’appartenance, de l’enfance… Juillet 2015: Tournage du film franco-libanais « Le Voyageur » de Hadi Ghandour – Androma Pictures, en tant que musicien et comédien. .. à suivre … Concerts Depuis 2003, année de la création de sa Cie: plus de 60 concerts par an en moyenne avec l’idée que d’où vienne la musique elle doit pouvoir résonner en dehors de son cercle naturel. Sébastien Bertrand développe des liens privilégiés avec le réseau des scènes nationales, conventionnées… tout en restant ancré dans le réseau des musiques du monde, traditionnelles. Il a été artiste associé de Scène de Pays dans les Mauges (49) et de l’OPCC la Soufflerie à Rezé (scène conventionnée pour la voix) (44) … Sélection … Festival Aux Heures d’Eté – Nantes (44) Montauban – Espace des Augustins (82) Tournée Scènes Nationales de Gap-Tallard (05), Le Cheval Blanc – Schiltigheim (67), L’Eolienne – Marseille (13) L’Embarcadère – Montceau-LesMines (71), Valence-Train Théâtre (26) Plédran– Centre Culturel Horizon (22), Casino théâtre – Genève (Suisse), Festival des Maîtres Sonneurs – Saint Chartier (36)… Dans le cadre des coopérations internationales et du réseau des Alliances Françaises : Tournées en Chine, Mexique, Liban, Estonie, Canada, Inde, Russie, Bulgarie…. Sélection de dates 2016 … 15 avril – Rennes (35) – Festival Mythos – en duo avec Yannick JAULIN – 13 mai – Festival Les Joutes de Correns (83) – Solo Traversées Diatoniques – 21 mai – Festival Tradéridéra – bal en duo avec Julien Padovani – 2 juillet – Festival Les Nuits Atypiques (33) – Solo Traversées Diatoniques – 22 juillet – Nuit au Jardin Pougne Hérisson (79) – Un Monde d’Accordéons – conf musicale avec Philippe Krumm – 16 et 17 août – Festival Les traversées de Tatihou (50) – master class accordéon – 18 août – Festival Les traversées de Tatihou (50) – Solo Traversées Diatoniques – 27 août – Festival Sous les Halles – Beauvoir sur Mer (85) – bal en duo avec Ange B (beatbox) – 15 octobre – Nuit des Petites Maraichines (85) – Bal solo – 5 novembre – Festival d’automne (85) – Ecole de Veuze – bal en duo avec Thierry Bertrand (Duo Bertrand) – 12 novembre – Tout M’Etonne – Palluau (85) – Solo Traversées Diatoniques Petite histoire de l’accordéon diatonique L’accordéon diatonique fait partie d’une grande famille d’instruments: accordéon chromatique (bouton et piano), mélodéon (accordéon diatonique à un rang des Québécois et des Cajuns), trikitixa (accordéon des Basques), concertina, bandonéon (emblématique des Argentins), harmonéon (ou accordéon de concert). Tous ces accordéons ont pour ancêtre commun l’accordion, inventé à Vienne, en 1829, par l’Autrichien Cyrille Demian, facteur d’orgues et de pianos. L’accordion a lui-même pour ancêtre lointain une sorte d’orgue à bouche chinois remontant à 3000 environ avant notre ère. Quand il est créé, l’accordion ne produit que des accords (d’où son nom). Mais très rapidement, dès le début des années 1830, les facteurs parisiens le transforment en instrument mélodique et changent son nom en celui d’accordéon. Il est d’abord diatonique et ne deviendra chromatique qu’au début du XXème siècle. L’accordéon diatonique présente deux caractéristiques: c’est un instrument bi-sonore : un bouton produit une note différente selon que l’on pousse ou que l’on tire le soufflet, d’où l’expression emblématique « poussé-tiré » caractérisant son style. A l’inverse, l’accordéon chromatique est uni-sonore. Quelque que soit le mouvement du soufflet, la note est toujours la même. Par ailleurs, il comprend une série diatonique de sept notes (do, ré, mi, fa, sol, la, si) contrairement à l’accordéon chromatique qui compte en plus des dièses et des bémols. A l’origine, il ne comprend qu’une rangée de bouton pour la mélodie à main droite et deux basses à main gauche. Il est aujourd’hui fréquent d’avoir des accordéons de deux à trois rangées à la main droite et de huit à vingt-quatre basses à la main gauche. Grâce aux explorateurs, missionnaires, marins et émigrants, l’accordéon diatonique, inventé et manufacturé en Europe au XIXème siècle, s’est enraciné dans tous les continents et a contribué à l’éclosion de nouvelles musiques à danser : le vallenato en Colombie, la conjunto music au Texas, le cajun et le zydéco en Louisiane, le norteño au Mexique, le séga à La Réunion ou à l’île Maurice, le zagazougou en Côte d’Ivoire, le merengue en République Dominicaine ou encore le musette en France. Dans certains pays, comme à Madagascar ou au Japon, il est même devenu un instrument sacré, associé à des cérémonies rituelles ou déposé en offrande au dieu de la musique. Instrument privilégié des salons mondains parisiens entre 1830 et 1850, l’accordéon diatonique a été progressivement adopté en France, au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, par le petit peuple, les mendiants, les aveugles, les ouvriers, les mineurs, les artisans, les paysans, les marins. Connu sous divers petits noms (boest an diaoul en Bretagne, diableton en Occitanie, trikitixa au Pays basque ou encore râlé-poussé à La Réunion), l’accordéon diatonique a été, pendant la première moitié du XXème siècle, l’instrument populaire par excellence. Pendant un demi-siècle, il a accompagné la vie musicale des villes et des villages français, fait danser des dizaines de couples, animé les bals de noce, mené les tournées de carnaval et de conscrits, et même égaillé la vie des soldats dans les casernes et dans les tranchées. Oublié et remisé au grenier pendant les Trente Glorieuses (1945-1975), l’accordéon diatonique a retrouvé un second souffle, dans les années 1970, grâce à de jeunes musiciens « folk » qui ont redécouvert l’instrument, parmi lesquels Marc Perrone. Depuis plus de quarante ans, l’accordéon diatonique connait une renaissance spectaculaire… Extrait du livre « l’Accordéon diatonique – des salons mondains aux bals populaires  » de Patrick Lavaud aux éditions confluences – Les Nuits Atypiques (2014)

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