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  • Vietnam, la langue perdue

    Vietnam, la langue perdue

    Au revoir Vietnam ou le mystère de la langue perdue.

    Le mystère de la langue perdue.

    Vietnam, un pays qui souvent laisse rêveur.

    Aussi loin que je me souvienne, le français, la langue française, a toujours été pour moi un moyen simple que j’utilise sans difficulté particulière, qui reste docile comme une amie. D’autres vocifèrent, pestent contre cette langue si compliquée à dompter qui reste sauvage pour la plupart de nous.

    En classe,mon imagination vagabondait d’histoires étranges en récits romanesques. Rien dans ma scolarité ne me prédisposait particulièrement à cette facilité. Dans mes rédactions colorées et pleines de d’aventures, je couchais sur le papier mes rêves les plus fous, mes espoirs les plus extravagants. Ces histoires faisaient le tour des classes car mon style, si saugrenu fut-il, plaisait aux élèves mais, étrangement, aussi aux professeurs. Avais-je mérité ces éloges unanimes ? Ces rédactions passaient de classe en classe faisant l’admiration de mes congénères !

    Il faut pourtant avouer qu’en mathématiques, je frôlais souvent le zéro pointé, qu’en histoire et géographie, mes notes inlassablement restaient en dessous de la moyenne et qu’en langue étrangère mon accent était l’objet de nombreuses plaisanteries.

    Mais en revanche en « rédac »…j’atteignais les sommets ! Des 19/20, des félicitations, en veux tu en voilà…Où avais je donc appris les syntaxes, l’orthographe, la conjugaison où simplement le style ? Je suis arrivé tout droit du Vietnam et je ne parlais strictement que ma langue maternelle. Tout cela était-il dû à une potion magique ou au travail acharné de votre serviteur ? Euh, travail acharné serait un doux mensonge.

    Mon père désirait ardemment l’intégration de tous ses enfants dans la société française, mais malheureusement, la barrière de la langue restait un obstacle presque insurmontable.

    A l’âge de 4 ans ils me laissèrent chez une nourrice française et quand ils revinrent un mois seulement plus tard, mon frère et moi, avions totalement oublié le vietnamien, nous ne nous exprimions plus qu’en français. Notre langue maternelle était ensevelie dans une trappe sans fond. Je reconnais les mots et certaines phrases, je baigne dans les accents toniques mais je ne parle pas, je reste muet aux questions comme muselé.

    Les années sont passées et je souhaite réapprendre le vietnamien, mais il me semble, aujourd’hui que je n’ai aucune prédisposition particulière pour cette langue « étrangère » !

    Un pays lointain, le Vietnam, mon pays !!!

    Un internaute « nostalgique »

  • Asie et humour en photos

    Asie et humour en photos

    Asie et humour en photos

    ASIE ET HUMOUR

    LE RIRE EST LE PROPRE DE L’HOMME, RIRE JAUNE, POURQUOI PAS !

     Alors vous dites qu’en Chine on ne fait pas des produits de qualité ! Voilà le dernier masque pour le déguisement »halloween » en vraie « tête de vache » d’un seul tenant. Oh la vache c’est vachement bien… pauvre vache… !


     Moi aussi j’ai un top uniforme ! J’espère que je les impressionne… Quand vont-ils se débrider ?


     ça me prend la tête, ça me prend la tête…


     Des promesses, des promesses…Dire qu’on m’avait promis un super aquarium ; et en plus mes co-locataires sont vraiment pas des drôles !

     

  • Carnets de voyage en asie, Chine ou la culture de la bouffe

    Carnets de voyage en asie, Chine ou la culture de la bouffe

    Carnets de voyage en Asie, Chine ou la culture de la bouffe

    Carnets de voyage en asie

    Je suis un un globe-trotteur invétéré et je traverse l’Asie toujours avec délectation. Mes voyages me laissent inévitablement comme un goût de culture culinaire au fond du palais.

    Des odeurs, des senteurs et des couleurs réveillent mes papilles laissant dans la bouche des souvenirs presque palpables. En Chine manger est une seconde nature, et l’on ne dit pas « bonjour » mais  » as tu mangé ». Suite à de grandes périodes de famine, l’on dit que les chinois ingurgitent tout ce qui vole, sauf les avions et tout ce qui a quatre pattes, sauf les bancs.

    Un telle profusion de nourriture sur tous les étals m’a toujours étonné. Dans les restaurants, souvent grands comme des halls de gare, la présentation des plats me donne le tournis. Sur de longues tables interminables une multitude de « gourmandises » inconnues s’étalent devant mes yeux m’invitant à choisir des « Bizarreries » venues d’ailleurs.

    La grande difficulté est de choisir car nous cherchons souvent à faire des comparaisons avec notre propre cuisine et parfois après une longue hésitation et un choix « cornélien » nous nous apercevons que le goût ne correspond en rien à nos attentes.

    Comme dans un musée je vais visiter ce pays extraordinaire où l’odorat, la vue et le goût s’allient pour mon plus grand plaisir.

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  • Shanghaï du début de siècle.

    Shanghaï du début de siècle.

    Wanted, des infos de Shanghaï du début de siècle.

    Quand une bretonne part à la recherche de détails de la vie de son grand-père qui a vécu à Shanghaï de 1922 à 1934 dans la concession française.

    Avis à tous ceux qui auraient des informations sur la vie des français dans les concessions à cette époque, sur les traversées en paquebot et leurs escales (Paul Lecat, Empress of Canada ou le Bremen) ou via le Transsibérien !

    Mon grand-père, Eugène Fonteneau, est arrivé à Shanghaï à bord du paquebot Paul Lecat en 1922. Il avait 18 ans et allait avoir pour mission de diriger les réparations des navires, de guerre pour la plupart italiens, portugais, américains et français pour la société Kiou sin Dock dont les Messageries Maritimes avaient des parts majoritaires semble-t-il. Il a travaillé avec Etienne Sigaut, Mr Le Scour et Mr Laurent. Il a vécu dans les années fastes de la concession, période au cours de laquelle le jeu, l’opium et la prostitution étaient à leur apogée. J’imagine que mon grand-père a dû bien profiter de la vie même s’il travaillait beaucoup. J’ai quelques notes sur sa vie en Chine, mais je souhaite en savoir plus. Il nous a longuement parlé de dîners protocolaires où on lui servait plus de 20 plats (chinois), les plus raffinés les uns que les autres, mais j’ignore à quoi cela pouvait correspondre. Il a également vécu l’attaque des japonais à Shanghaï en 1932 et a fait quelques allers-retours en France. Il quitte la Chine définitivement en 1934 et restera marqué toute sa vie par cette riche expérience.

    Si quelqu’un a des informations sur les relations entre les français et les chinois ou autres communautés présentes dans les concessions, ou les personnes avec qui il a travaillé, merci de me les transmettre :

    Mon contact

  • Voyager au Vietnam : infos pratiques

    Voyager au Vietnam : infos pratiques

    Voyager au Vietnam : des infos pratiques

    Voyager au Vietnam : des infos pratiques

    Géographie

    S’étendant sur 331 688 km², le Vietnam, Viet Nam – « le Sud des Viets », peut être divisé en 3 régions, correspondant aux anciennes régions historiques : le Sud (Cochinchine), le Centre (Annam), et le Nord (Tonkin). Le pays est très montagneux (80% de sa surface) et compte de vastes étendues de forêts tropicales (42%).

    Le Sud,capitale Ho Chi Minh City (ex-Saigon), est divisée entre les rizières du delta du Mékong et les montagnes souvent couvertes de jungle, notamment à la frontière cambodgienne. Le delta, couvrant environ 40 000 km², est à moins de 3 mètres au dessus du niveau de la mer et sillonné de rivières et de canaux. Les sédiments apportés par le fleuve sont tels que le delta avance de 60 à 80 mètres par an. C’est une région de rizières et de vergers.

    Le Centre,capitale Da Nang, inclue de hauts plateaux peuplés de minorités, une côte découpée avec de nombreuses plages (Hoi An, Nha Trang, Mui Ne) et trois principaux sites historiques : la vieille (2200 ans) ville de Hoi An, les ruines Cham de My Son, et l’ancienne capitale de Hue, avec sa citadelle et ses tombeaux impériaux.

    Le Nord, capitale Ha Noi, qui est également celle du Vietnam, consiste en une large plaine formée par le delta du Fleuve Rouge (15 000 km²) et de montagnes de plus en plus élevées, parsemées de petites vallées et culminant à 3143m au Mont Fan Si Pan. Toute la région longeant la frontière chinoise est un époustouflant capharnaüm de montagnes et pics karstiques, vallées encaissées, et canyons. C’est dans le Nord que se trouvent 2 sites uniques au monde : la baie d’Halong, à 160 km au nord d’Ha Noi, et la baie d’Halong terrestre de Tam Coc à 100 km au sud.

    Climat

    À cause des différences de latitude et du relief très marqué, le climat varie considérablement du Nord au Sud, avec une différence marquée entre les côtes et l’intérieur montagneux :

    Le Nord :

    Climat parfait en octobre-novembre et avril-juin : températures entre 21 et 28º. La meilleure période pour visiter le Nord. Décembre à mars : L’hiver y est généralement ensoleillé, mais froid (12-15º dans la plaine, 5-12º en montagne). Juillet-fin septembre est la saison “d’été”, avec des températures de 30 à 40º et, parfois, des pluies violentes.

    Le Centre :

    Février-mai est la meilleure période, la moins bonne étant de septembre à fin janvier (fortes pluies ; typhons en septembre et octobre). Le climat est beaucoup plus frais sur les Hauts Plateaux (Dalat, Buon Ma Thuôt) que sur la côte.

    Le Sud :

    Février-mai est la meilleure période, la moins bonne étant de septembre à fin janvier (fortes pluies ; typhons en septembre et octobre). Le climat est beaucoup plus frais sur les Hauts Plateaux (Dalat, Buon Ma Thuôt) que sur la côte.

    Population et religion

    Le Vietnam compte 85 millions d’habitants. 86% de la population est viet (Khin), concentrée dans les deltas, les plaines côtières, et les grandes villes. Le reste est composé de 12% de 54 minorités ethniques (H’mongs, Thais, Dao, etc.), vivant surtout dans les montagnes et petites plaines intérieures, et qui gardent férocement toutes leurs traditions. On compte également 2% de chinois.

    Beaucoup de religions cohabitent au Vietnam, du bouddhisme au confucianisme et au catholicisme (8% de la population), taoïsme, animisme (chez les tribus montagnardes), et quelques musulmans chez les Chams de la frontière cambodgienne. Religieux ou non, les Vietnamiens pratiquent tous le culte des ancêtres, et voir un crucifix au dessus de l’autel des ancêtres n’est pas une rareté.

    Visa

    Tous les étrangers (sauf les citoyens de quelques pays) ont besoin d’un visa pour entrer au Vietnam. Le visa Touriste normal est de 1 mois, renouvelable sur place. Il peut être obtenu soit dans un consulat, soit à l’arrivée dans un aéroport seulement, avec une lettre d’invitation des services d’immigration. Un visa Touriste de 3 mois peut être obtenu seulement avec une lettre d’invitation. Les visas Affaires sont de 1 à 3 mois et ne peuvent s’obtenir que dans les consulats.

    Santé

    La malaria n’est plus présente que dans les jungles éloignées, et un traitement préventif n’est donc pas indispensable. Il est recommandé de ne consommer que de l’eau en bouteille. Si vous utilisez des médicaments spéciaux, il est préférable de les amener, bien que l’on trouve dans les grandes villes d’excellents hôpitaux et des pharmacies bien achalandées. A l’intérieur, on trouve partout des dispensaires.

    Alexandra de Forcille

  • Humour d’Asie en photos, rires et bonne humeur

    Humour d’Asie en photos, rires et bonne humeur

    Asie humour en photos

     

     Les 2 poissons


     » ça va mon pote la compote ? »
     » couci, couça ! t’es vachement optimiste toi alors, j’ t’rappelle quand même qu’on est mort et qu’on va être bouffés vite fait, bien fait… ! »
     » J’savais bien que c’ fameux barrage des 3 gorges c’était un vrai coupe-gorge… ».
    « chut, tu le fermes ton clac-museau, dès qu’ils tournent la tête, on’ s’ tire en louzdé ! » Humour d’Asie (Chine)

    Je vis pour manger

    –  » Moi, je vis pour manger et j’aime ça… des vers bien gras, des oeufs centenaires, des scorpions, des méduses, des pattes de poulets non manucurées, langues de canards…( En chine tout ce qui a des pattes se mange, sauf les bancs /dicton chinois.  » Humour d’Asie (Chine)

    Grosses cylindrées
    Les malfrats n’ont qu’à bien se tenir, désormais les policiers sont équipés de voitures surpuissantes au look agressif ( Wuhan-Chine).

    New look pour la policeNouveaux uniformes pour les forces de l’ordre, à droite la tenue de tous les jours et à gauche celle destinée aux parades.(Chine- I.chang)

    Spermatozoïdes géants

    retrouvés en chine du côté de Pékin ! Attention ils sont très agressifs et peuvent mordre…

    Humour d’Asie (Chine)

     

    On nous espionne ?Mais c’est quoi ce petit rocher au beau milieu du gazon ? Simplement un haut- parleur camouflé pour ne pas ne pas défigurer le site …Malins, malins ! ( Chine, barrage des 3 gorges).

    Humour d’Asie (Chine)

    Avis de recherche


    Où sont- ils passés nos supers héros ? ( Chine)

    Humour d’Asie (Chine)

    Dispute d’amoureux
    Partout dans le monde les histoires d’amour se terminent toujours « mâles » .(Wuhan- Chine).

    Humour d’Asie (Chine)

    Jeu
    Quel est le faux asiatique ? Observez bien-1er prix votre poids en choux chinois .( Chine)

    Attention danger
    Zone à risque ; vous pouvez glisser sur un slip !(Aéroport de Shanghaï).

    Humour d’Asie (Chine)

    Tueur en série
    « Chéri, si tu m’appelles encore ma poulette je te quitte… »(Kuala-lumpur/ Malaisie)

    Humour d’Asie (Malaisie)

    Sous le seiche cheveux
    « ce seichoir à cheveux sur la tête tu’ n’ trouves pas qu’ ça fait ridicule ?On va bientôt ressembler à des calamards au carnaval de rio. » marché aux poissons-malaisie) Humour d’Asie 

     

    SOS cuisineY’a du boulot, par où commencer, même un cuisiniste en perdrait son latin ?!!! (I.Chang- Chine)

    Humour d’Asie (Chine)

    La roulotte du fleuveLes gens du voyage ont acheté un nouveau modèle de camping-car au salon du véhicule de loisirs maritimes … !!! (Yang tsé- Chine)

    Humour d’Asie (Chine)

    L’imposteurOù est le truand ? Un faux guerrier s’est-il glissé parmi les combattants de terre cuite. On t’a repéré, t’es cuit !!! (Pékin-Chine)

    Humour d’Asie (Chine)

    L’opticienC’est dur de lui mettre des lentilles de contact !!!(Ferme des serpents-Bangkok)

    Humour d’Asie (Thaïlande)

    Besoin d’amourQui veut me faire un big bisou ? (Bangkok).

    Humour d’Asie (Thaïlande)

    My tailor is rich
    Il paraît que la Thaïlande est réputée pour la fabrication des costumes sur mesure. Je crois bien que je me suis bien fait aaavoir ?! Ce n’est que de la demi- mesure ! (Bangkok).

    Humour d’Asie (Thaïlande)

    Attention nouvelle arme de destruction massive.
    Bardée de missiles sol/sol et sol/air cette terrifiante machine du 3ème millénaire se présente comme la nouvelle génération d’arme de dissuation. Crée par EADS elle sera sur le marché de l’armement vers 2009 ou 2010…ou plus tard… Selon des sources autorisées une version pour la marine est déjà à l’étude sur une planche de surf.(Corée du Nord?)

    Humour d’Asie (?)

    De l’humour , encore de l’humour

  • Rencontres coloniales ou les histoires vraies d’Asie (Vietnam) .

    Rencontres coloniales ou les histoires vraies d’Asie (Vietnam) .

    Rencontres coloniales ou les histoires vraies d’Asie (Vietnam)

    Coup de foudre en Indochine

     Vietnam ou Coup de foudre en Indochine

    Vietnam juillet 1947, le Nord s’embrase, le Sud s’amuse. Hanoï ne veut plus d’un passé de soumission et lève l’étendard d’une liberté si longtemps enfouie. Des idées nouvelles, un désir d’indépendance, un vent nouveau souffle sur le Tonkin et l’ombre d’un avenir sombre embrase la quiétude tranquille des rizières.

    Saigon, l’insouciante, se perd dans les jeux, s’enivre de fêtes lascives, s’oublie dans la lumière des néons chatoyants. Elle a beau s’étourdir, elle sait que le destin d’un pays la rattrapera bientôt, alors elle exulte dans des frasques démesurées et se laisse mourir de plaisir.

    En ce 14 juillet 1947 alors que les évènements se précisent dans le Nord, dans le Sud un grand bal des débutantes se prépare au le palais présidentiel. Le chef de l’état a invité de très nombreux convives à participer à cette soirée de prestige qui fait rêver toutes les jeunes filles du Vietnam. Elles sont là les sœurs Hô , elle font partie de la fête, ébahies d’être ici dans cette magnifique résidence. Le monde entier leur tend les bras, la terre entière est à genoux devant leurs délicates silhouettes à peine sorties de l’adolescence, elles sont les reines d’un monde qui va s’enfoncer dans une tragédie interminable et douloureuse. Au diable la guerre, rien ne compte plus pour elles que les paillettes et le strass des robes qui scintillent sous la lumière indiscrète des projecteurs.

    Ils sont tous là, généraux aux uniformes rutilants, coloniaux aux costumes impeccables, diplomates à l’allure empruntée, jeunes hommes au regard de braise, belles plantes exotiques prêtes à dévorer les mâles trop peu méfiants, ce sont les derniers représentants d’un monde déjà oublié, un monde en sursis.

    Leur père les présente à son ami, un certain Monsieur Messmer et, manu militari, les invite à aller s’amuser car des affaires fort importantes l’attendent.

    Elle s’appelle Simone et ses sœurs ont pour nom Yvonne, Marguerite et Cécile et viennent du Nord. Elles sont vietnamiennes mais de nationalité française, cette particularité les sauvera plus tard d’une lente descente aux enfers.

    Happées par la musique langoureuse distillée par un orchestre en smoking blanc, elles s’égaient toutes comme des moineaux affolés, éperdues de bonheur, émerveillées, gargarisées par ce luxe exacerbé offert sans pudeur par cette immense salle de réception.

    Le service de sécurité est là tendu, à fleur de peau, l’oeil aux aguets, prêt à intervenir au moindre mouvement de foule, au simple battement de cils, suspectant même leurs propres collègues car aujourd’hui les frontières sont floues, le futur incertain et les amis peu sûrs.

    Paul est le responsable de cette garde rapprochée, il observe les aller- venues de chaque convive, son œil aguerri plonge dans le regard des invités pour en extirper l’essence et ainsi anticiper tout danger. Soudain ce professionnel aux yeux bridés, cet Elliot Ness au cœur de pierre, reste figé devant ce tableau si fragile d’une jeune fille timide et maladroite. Il est là comme tétanisé, seul enfermé dans un silence de glace parmi tous ces gens qui tournoient, s’esclaffent, mangent et boivent.

    Alors Paul, il faut te réveiller, tu n’as pas le droit de rêver, retombe sur terre, ici tous comptent sur toi. Rien n’y fait, subjugué par la belle Simone, il oublie tous ses devoirs, confie à son adjoint la bonne marche des opérations, se défait de ses habits de fonction et revêt un costume valorisant, car monsieur veut plaire, séduire, jouer les fanfarons et assiéger le cœur de la jeune fille drapée dans un magnifique Ao-Aï bordeaux. Il sait à cet instant précis qu’elle sera la femme, la femme de sa vie.

    Paul, fin stratège, invite tantôt Yvonne, tantôt Marguerite à des danses endiablées et ne jette aucun regard à Simone qui de surcroît n’en a cure…. D’ailleurs elle n’a même pas remarqué ce garçon follement amoureux qui virevolte avec ses sœurs. Le voilà faisant le beau, il parle haut et fort, se trémousse comme un gardon pris à l’hameçon, le ridicule ne peut rien contre l’amour.

    Paul est fort courtisé par la gente féminine, son charme a déjà fait de nombreux ravages et dévasté de nombreux cœurs de Saïgonnaises. Son père est un homme que tous connaissent, respectent et il est d’ailleurs extrêmement fortuné, puissant et de surcroît un bienfaiteur de l’église.

    Le papa de Simone connaît d’ailleurs bien celui de Paul, ils se fréquentent et s’apprécient.

    Paul, le tombeur de ces dames, a sorti les grands moyens et rien ne pourra arrêter cette machine à broyer le cœur de Simone, ni l’indifférence, ni l’échec et encore moins le ridicule. L’affaire s’annonce difficile car les prétendants sont nombreux et la victoire difficile. Le regard de velours ne suffira pas à capturer, à ensorceler cette jeune fille qui ne pense aujourd’hui qu’à s’amuser au rythme des danses et des rires.

    Pas de répit pour Paul car le lendemain il part à la recherche de sa belle et trouve l’adresse où celle- ci habite. Il passe et repasse devant cette maison aux couleurs de l’amour ; il n’ose pas s’arrêter, hésite, se tâte… Yvonne et Marguerite ont remarqué son manège et l’invite à venir prendre une petite collation que ce dernier accepte avec empressement. Enfin la première défense est franchie et Paul rêve déjà d’une victoire totale où Simone béate tomberait dans ses bras comme un fruit mûr prêt à être cueilli.

    Il pavoise dans cet aéropage de la gente féminine et ne veux plus partir, il s’incruste et même s’invite à dîner. L’on envoie un « boy » à Cholon, le quartier chinois de Saigon, afin de commander un canard laqué, plat uniquement réservé aux convives de choix. Paul tel un pacha en « Pachaterie » se félicite de cette si « inattendue » invitation mais malheureusement une épreuve des plus épouvantables l’attend. Notre séducteur déteste le canard et ce met si délicat le dégoûte au plus haut point, ingérer cette volaille palmée est une torture à sacrifier sur l’autel de l’amour. Paul ne cède pas et prenant son courage à 2 mains avale courageusement le canard qui lui est présenté et dans un rictus des plus hypocrite, remercie la maîtresse de maison d’une si délicate attention.

    Les heures passent, et l’encombrant convive ne se décide toujours pas à regagner ses pénates, il s’évertue à camper près de sa belle qui le trouve aussi collant que du riz gluant.

    Comment se débarrasser de cet amoureux transit qui, de peur de se faire coiffer au poteau par un autre prétendant, ne veut plus quitter des yeux sa « future épouse non consentante ».

    Il est fort tard et voilà qu’il virevolte, fait de l’esprit ne remarquant aucunement les baillements à peine dissimulés de toute la maisonnée. Une telle opiniâtreté amuse et même séduit les sœurs qui ne savent toujours pas pour laquelle cet « ‘énergumène » s’évertue à stationner, sans la moindre gêne chez elles. Etant donné l’heure tardive, la maman propose à Paul de dormir sur place dans la seule pièce disponible celle où réside leur animal de compagnie le « cochon ». N’écoutant que son courage Paul n’hésite pas un instant à accepter de partager son sommeil avec cet animal réputé pour sa propreté légendaire et son ronflement peu délicat.

    Les jours passent et Paul reste sur place, aveugle à la gêne occasionnée, planté tel un chêne indéracinable aux racines tentaculaires ; le cochon est devenu un ami intime, un vrai pote de chambrée à qui il confie son espoir de conquérir le cœur de Simone.

    Comprenant qu’il est impossible de se débarrasser d’un tel phénomène, la famille entière déstabilisée, dérangée mais aussi intriguée attend avec impatience le dénouement, le départ de cette bernique, non bretonne, aux yeux bridés.

    Une vraie histoire sans lendemain dont l’héroïne, l’exotique Simone, en voiture Simone, ne semble pas encore remarquer le manège de Paul dont l’incroyable audace a déjà « tsunamisé » une famille entière.

    Les jours passent et « Mister glue » ne trépasse toujours pas. Vous vous demandez comment cette abracadabrante histoire peut se terminer ?! Et bien rassurez vous car l’étalon italien, oh pardon, vietnamien, se maria avec Simone dans la cathédrale de Saigon soulageant sa future belle- famille d’un si long siège dont l’issue paraissait vraiment improbable.

    Qu’est devenu le cochon, fut-il invité à la cérémonie, se laissa t-il glisser vers une dépression d’avoir perdu son co- locataire ? Mais ceci est une autre histoire que je vous conterai plus tard , bien plus tard !

    Henri (l’un des enfants du couple)

    Cette histoire est une histoire vraie d’Asie.

    Photo à la une de Thierry Beyne

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    Autres histoires vraies d’Asie

  • Images d’asie

    Images d’asie

    Carnets de voyage Carnets de voyage en Asie, souvenirs d’Asie

    Carnets de voyage en Asie, souvenirs d’Asie

    Des photos de voyages au cœur de l’Orient, des souvenirs lointains aux couleurs passées, seront distillés avec tendresse pour nous faire vivre ou revivre des émotions extrêmes et aussi de succulentes anecdotes.

    Quelques photos …quelques moments d’évasion…

    Cavaliers (Wu- han/ Chine)

    Ce défilé de chevaux se déroulait durant la parade du festival touristique de Wu han et derrière ces il y avait une escouade de « d’éboueurs » aussi déguisés qui faisaient les « ramasse- crottes » afin de rendre la chaussée propre. C’était très, très étonnant!!!

    Les 2 tours- Kuala lumpur (Malaisie)

    Marché flottant ( Thaïlande)

     

    boat.(Nga-trang/ vietnam)

    Tous ces bateaux se ressemblent tous, à croire qu’ils sont faits à la chaîne!

     

    Entrée du parc ( Yu-Ci/ Chine).

    Ville fortifiée aux épaisses et hautes murailles armées de gros canons. Cette ville est proche de de Ping Yao (Chine)

     

    Delta du mékong ( My tho/ Vietnam)

    C’est ici dans cette ville de My tho que vivait ma maman.

     

    Echope ( Ping Yao/ chine).

    Magnifique petite ville préservée où a été tourné le film « femmes et concubines ».

     

    Aux alentours (Nga tran/ Vietnam).

    Nga tran est une ville aux nombreuses et magnifiques plages. Ici c’est tout le contraire car on y voit une femme à la recherche de quelques objets à récupérer.

     

    Marché aux poissons (Hoï-an/ Vietnam).

    C’est le marché aux poissons du jour. Hoï-an est une charmante bourgade préservée car on peut encore y voir des demeures coloniales

     

    Bâtisse du Parc (Ping-Yao/ Chine).

     

    Sampang sur le Yang Tsé (Chine).

     

    Temple (Bangkok Thaïlande).

    Impressionnant et vénéré Bouddha

     

    Place Tien An men (Pékin/ Chine).

    Près de là on pouvait trouver avant 2008 ( les JO de Pékin) de pittoresques « Hutongs (vieille ville) détruits à l’occasion de cet évènement. Quel dommage!

    La gare ( Kuala lumpur/ Malaisie)

     

    Eléphant de la cité Impériale (Hué/ Vietnam).

    Dans le parc du palais impérial (surtout pour les touristes)

    Pagode (rivière des parfums/ Vietnam).

    Là nous avions acheté des fruits exotiques et nous en avions mangé tellement que… Vous devinez la suite…

  • Carnet DE VOYAGE, Chine

    Carnet DE VOYAGE, Chine

    Carnet DE VOYAGE, Chine – Septembre

     « Festival international du tourisme et de la culture »

    vu

    par Michel Recullet

    VOYAGE EN CHINE

     Mercredi :

    Notre avion part pile à l’heure et tel un oiseau tranquille l’Airbus A 340 nous conduit vers une nouvelle aventure vers la Chine…

    Nous changeons d’avion à Hong Kong : un jumbo nous mènera à Pékin, notre première destination.

    Le trajet m’a semblé court. A bord, nous avons commencé à regarder le programme musical. J’ai sorti la guitare de sa housse pour lui donner un avant goût de l’air chinois.

    Nous arrivons à notre hôtel vers 22 h 30, et nous rencontrons les danseurs de hip hop de Nice.

     Jeudi :

    Matin : répétition générale dans la cour de l’hôtel en vue du grand spectacle de Pékin. L’orchestre apprend très vite à jouer la chanson qu’Henri va chanter. Il souffre beaucoup quand il la chante : urgence, besoin d’amour… On prend conscience parfois que derrière les carapaces se cache un coeur sensible.

    Ensuite nous répétons notre répertoire plus traditionnel voire musette. Ca prend vite tournure car je suis venu en Chine avec des musiciens qui savent bien s’adapter..

    Ca marche ! Quelques couples dansent autour de nous c’est encourageant.
    Vendredi :

    Nous sommes allés l’après-midi au marché aux perles. La plupart ont acheté des bijoux, pierres, bagues.

    Nous avons ensuite pris la direction du temple du soleil, véritable joyau au coeur d’un parc verdoyant et regorgeant de belles espèces d’arbres.

    A 17 h Serge entre en liaison avec sa radio RVM FM (93,7) ou www.rvmfm.com.

    Allo Allo Fred, m’entends-tu ?

    et c’est parti pour une émission spéciale :  » les tribulations d’un crépinois en Chine », et soudain Serge se lance.

    « Chers auditeurs bonjour, Serge vous parle en direct de Pékin. » Je suis stupéfait, la liaison est excellente, puis il me passe le téléphone pour exprimer mon avis.

    Ensuite l’animateur nous demande d’interwiever des autochtones. Les interwievés se prêtent au jeu.

    L’atmosphère dans le parc était bien festive en cette belle journée ensoleillée. Nous écoutons une chorale, admirons l’habileté des joueurs qui s’envoient avec les pieds un gros volant de badminton.

    Le soir, nous prenons le métro pour aller flâner dans le centre de Pékin et en profitons pour tourner un clip sur le quai devant une foule de chinois médusés par le caractère insolite d’un tel évènement.

    Notre reporter Ilyana a immortalisé ce moment de folie avec sa camera. Visite nocturne de la place emblématique de la Chine : la place Tien An Mien. Retour un peu cahotique à l’hôtel, métro en réparation, difficulté pour trouver un taxi…

     Samedi :

    Lever de bonne heure car nous allons visiter la grande muraille, de Chine ,monument incontournable dans tous les sens du terme …

    Je pars sur la droite (j’avais fait la partie gauche la dernière fois ), les marches sont hautes et inégales et il faut reconnaître que l’exercice physique était assez difficile. Néanmoins le panorama le valait bien et récompensait l’effort fourni.

    Après le déjeuner, nous partons vers le podium où nous allons nous produire bientôt dans Pékin.

    Avant de monter sur scène, nous nous mêlons à la foule et leur jouons quelques airs de musette dans une ambiance de rue festive. Nous rencontrons beaucoup de chinois et discutons avec eux par les gestes et le sourire ou l’anglais s’il était compris, ensuite nous nous livrons aux rituelles séances photos …

    Cette ambiance est sympathique et chaleureuse. Notre passage sur scène a été réussi : l’objectif a été atteint.

    Nous rentrons à l’hôtel.

    Le diner est le bienvenu car la journée a dévoré nos calories.

     Dimanche:

    Comme beaucoup de pékinois, nous allons au marché aux puces. Nous achetons quelques habits et livres (pour ma part, livre des affiches de propagande lors de la réforme agraire, ou encore Tintin en chinois !).

    Après ces achats nous déjeunons dans un restaurant spécialisé dans le canard laqué. Hélas le temps de préparation étant d’une heure, nous devons nous rabattre sur d’autres mets (aussi bons !).

    L’après-midi, nous rejoignons la place Tian An Mien toujours sous un beau soleil, la visite de la cité interdite a été interrompue car l’heure de la fermeture avait sonné. Les couleurs mordorées de fin de journée rajoutent au spectacle une ambiance de bien-être.

    Nous allons nous promener le long d’un canal et respirons avec plaisir dans la fraîcheur de l’après-midi.

    Ensuite promenade dans le centre de Pékin, le coeur de la ville « branché » avec toutes les enseignes à la mode pour les chinois du haut de la pyramide sociale : Ferrari, Rolls Royce, Rollex, Gucci et bien d’autres.

    La soirée est clémente et je profite pleinement de ma promenade. j’observe les lieux avec étonnement :

    Le développement économique chinois est fulgurant, la construction dans les villes avance à pas de géant.

     Lundi:

    Nous nous rendons dans un beau square, joliment arboré, avec au milieu un grand lac.

    Au cours de la promenade, des accordéonistes débutants et studieux sur des bancs s’essayant à de nouveaux morceaux.

    Si Alain avait été là, il aurait peut-être pu leur prodiguer quelques conseils… Plus loin des joueurs de volants me convient à leur jeu : on doit rattraper le volant et le relancer avec le pied.

    Malgré mes efforts soutenus, suivant leurs directives je ne fais guère de prouesses et ma maladresse pour ce nouveau jeu les fait bien rire et rend la partie sympathique.

    Ensuite, nous sommes conviés à faire tourner des banderoles multicolores dans le ciel et avec quelques mouvements souples du poignet on arrive à décrire de belles arabesques.

    Serge a même réussi à en faire virevolter deux à la fois Nous avons plaisir à participer à ces différents jeux aussi compte tenu de leur extrême gentillesse et de leur patience à nous prodiguer les conseils nécessaires pour ces jeux.

    Après le déjeuner, nous prenons l’autocar pour notre nouvelle destination SHI ZIA ZHENG.

    Nous arrivons le soir pour diner et dès notre arrivée, on nous annonce que la première répétition aura lieu le lendemain à 14 h en vue de la préparation de quelques spectacles à venir. Notre hôtel est un très bel établissement de 5 * Dernières mises au point du spectacle dans les chambres : clowns et musiciens.

     Mardi:

    Journée noire !

    A la suite d’incidents survenus dans la ville : manifestation violente et voitures brûlées (Henri les a filmées), notre spectacle est annulé. Nous n’avons pas de chance.

    Alors le matin nous partons en car dans un gigantesque centre commercial ultra moderne dont la spécialité est la confection d’articles en cuir « le bonheur des dames » : sacs, chaussures, ceintures, casquettes…

    L’après-midi nous irons nous promener au centre ville, là même où se sont déroulées les manifestations précédemment.

    Après le diner dans un restaurant de qualité, nous rentrons à l’hôtel et en chemin nous tombons sur une « dance party » improvisée sur un trottoir, il y a une sono sur une charrette et l’on danse de partout – tango – madison – disco – c’est spontané informel et très agréable.

    Plus loin un karaoké hurle dans l’air avec un écho artificiel – ce sont des chants chinois, nous ne pouvons donc pas y participer.

    Demain, ce sera la triste séparation entre clowns et musiciens…les groupes se séparent pour des destinations très différentes.

     Mercredi:

    Au matin nous sommes conviés à une cérémonie avec remise de médailles. Nous faisons une photo officielle avec tous les groupes réunis : cercle celtique de Quimper (KENREN), la troupe hip hop de Nice et nous mêmes, tout ceci dans la galerie d’un peintre célèbre : LIANG YAN.

    Pendant les festivités Karl et moi lançons un blues bien nostalgique annonciateur de l’amertume due à la séparation de notre groupe, certains partent dans le sud de la Chine, les musiciens et quelques clowns à la montagne.

    Arrivés sur les lieux, plus exactement à San Feng Palace, nous attend une scène ronde ou nous commençons un set de chansons typiquement françaises ce qui semblait ravir le public. Le groupe hip hop se produit ensuite sur notre musique un peu funky comme il le souhaitait. Les bretons de Quimper font une belle démonstration de danses. Leurs costumes sont superbes.

    Nous reprenons la main avec une bonne série de chansons. Les clowns qui ne sont plus que quatre déambulent, font des gestuelles pour chauffer le public et nous terminons sur un air breton emblématique : le loup, le renard et la belette pour que nos amis bretons viennent nous rejoindre pour la finale. Nous avons produit une prestation festive et joyeuse, c’était le but essentiel recherché. Monsieur le maire de Moret applaudissait notre intervention, c’était un signe encourageant. Après cela nous prenons un petit funiculaire qui nous emmène vers les sommets et le temple de Quinlong. Nous nous promènerons dans la fraîcheur boisée des cimes. Retour à notre ville étape pour un bon diner. Demain nous quitterons l’hôtel à 8 h 30.

     Jeudi : Journée marquée essentiellement par un voyage de 9 h en autocar. Arrivée à LUOYANG en fin de journée. Cette ville est la capitale de la pivoine et organise chaque année des festivals réputés.

    Diner, puis un petit tour dans la ville…

    Petite réunion sympathique du groupe autour d’un verre d’alcool de riz qui doit être bu très doucement compte-tenu de sa teneur en alcool.

     Vendredi :

    Nous allons dans le stadium où se déroulera la grande fête de clôture du festival de Luoyang. Afin de répéter – la scène est immense – il faut s’étaler le plus possible pour remplir l’espace. Il faut dire que nous ne sommes plus que dix ( 5 musiciens et 5 clowns).

    La répétition terminée nous rentrons à l’hôtel pour déjeuner rapidement car en début d’après-midi, nous allons nous produire à nouveau.

    Nous arrivons sur les lieux et ô comble de surprise, sur le fond de la scène, j’aperçois ma photo prise lors de notre précédente venue en Chine. Je n’en reviens pas !

    Cette fois-ci nous allons jouer live « à la force du poignet ». On met à notre disposition des micros et dès que j’entonne « l’amant de St Jean », j’apprécie la qualité de la sonorisation (voix, guitare, accordéon, cuivres et batterie) sonnent au mieux, ce qui nous encourage à faire avec énergie tout le programme. Les musiciens ont bien assuré la prestation , Les clowns ont également donner le meilleur d’eux-mêmes.

    Le public était en liesse, ce soir à l’hôtel il va falloir ouvrir une bouteille de saké pour fêter ça, cela s’impose !

    Après le diner, nous nous promenons dans un vieux quartier de la ville : le spectacle est intéressant : des boutiques, des commerces en tous genres s’offrent à nos yeux : légumes, fruits, poissons…, une image plus traditionnelle et vétuste de la Chine fait le bonheur de nos appareils-photos.

    Nous avons donc fini cette belle journée par un pot de l’amitié dans notre chambre d’hôtel, car il ne faut pas perdre les bonnes habitudes !

     Samedi :

    Une journée bien remplie nous attend.

    Après un petit déjeuner matinal ; nous voici à nouveau aux portes du stadium pour un immense show télévisé.

    En attendant notre tour, nous sympathisons avec différents groupes folkloriques. Avec une compagnie russe, nous créons la surprise en leur jouant quelques morceaux de chez eux. Les belles chantent joyeusement avec nous, c’est un échange bien sympathique quifait tomber les barrières artificielles entre les peuples.

    Ensuite, voici quelques enfants très « assurés » qui demandent à essayer nos instruments. Nous ouvrons alors 4 ateliers à leur intention : trompette, trombone, batterie et guitare. Leurs essais sont prometteurs, ils apprendront vite car ce sont des habitués du spectacle et de la scène.

    Nous rentrons dans le stadium où mille projecteurs multicolores vont balayer notre prestation. Notre troupe est en place et très motivée malgré le gigantisme des lieux. Les applaudissements crépitent de toutes parts .

    Notre passage a eu le succès escompté, ensuite tous les groupes partent en parade dans la ville et nous devons nous arrêter à 8 podiums successifs pour produire notre show. La température est élevée mais les ovations du public nous encouragent à poursuivre sans relâche…

    Et voilà, c’est terminé !

    Le repas bien mérité, arrosé de bière bien fraîche et gouleyante couronne cette matinée très active.

    Et voici le temps de la visite : nous découvrons un superbe temple (celui du général GUAN YU) dont je ne vous ferai pas l’historique, reportez-vous à vos guides favoris !

    C’est bien sur dans la sérénité que nous traversons cet endroit. Des fumées montent vers le ciel, les cierges brûlent pour exhausser les voeux…on vient ici pour prier et se recueillir.

    Nous allons à la cité troglodyte de Long Men. Je l’avais déjà vue. C’est un plaisir de la redécouvrir avec ces milliers de sculptures à même la roche. C ’est un merveilleux travail d’orfèvre. Les siècles sont passés par là et toute une histoire des civilisations a traversé ces lieux magiques.

    Retour en bateau sur le fleuve YU.

    Un petit verre d’alcool de riz pour clôturer cette journée riche en évènements.

     Dimanche:

    Départ matinal pour des régions montagneuses, c’est le brouillard complet mais c’est magique. Les tunnels s’enchaînent et bientôt c’estL320xH240_jpg_CHINE5-1c1ce7 l’arrivée au manoir superbe d’un professeur officiel du premier empereur Ming : HUANGCHEN village Nous visitons tout le village avec ses multiples temples, jardins, cours intérieures, villas. C’est une succession de merveilles, l’édifice est vaste et grandiose.

    Voici que la télévision m’interwieve et l’on me demande mes impressions sur ce site, je ne peux que multiplier les commentaires favorables et j’ exprime toute l’admiration que je porte à cette culture asiatique insistant sur la grande sérénité qui se dégage de cet endroit magique.

    Après un déjeuner tumultueux au milieu de 1600 festivaliers venus de tous les coins du monde, nous allons vers l’amphithéâtre où tous vont se produire. Nous monterons sur scène après nos amis belges, et la prestation est concluante, les applaudissements nous font chaud au coeur, chacun ayant donné le maximum.

    Nous faisons quelques photos puis nous reprenons une longue route de 2 h 30 pour rejoindre notre hôtel pour un diner tardif. A la fin du diner, notre charmante guide nous remet nos diplômes honorifiques de festivaliers et puis surtout la coupe que nous avons remportée récompensant l’ensemble de nos prestations.

    Journée fatigante mais qui laissera de beaux souvenirs.

    Il faut faire les bagages car demain, nous repartons en train à Pékin. Ne prononcez pas le mot  » valise » car sans clef vous ne pourrez plus l’ouvrir à moins qu’un serrurier malin ne vienne vous prêter main forte !

     Lundi:

    Dernière visite : le temple du cheval blanc qui nous plonge à nouveau dans la méditation et la sérénité.

    Après le déjeuner, les valises s’entassent méthodiquement dans notre minibus, il nous faut partir à la gare.

    Départ pour Pékin à 19 h (c’est un train de nuit). Nous prenons dans le compartiment le dernier verre de l’amitié : un alcool de riz encore nettement plus violent que ceux que nous avions goûtés précédemment, mais avec les amuse-gueules, le liquide s’adoucit sur nos papilles.

    Arrivée à Pékin à 6 h du matin, nous prenons le bus de l’aéroport, l’ambiance est glauque, il pleut. Nous passerons presque toute la journée dans ces lieux à attendre l’avion du soir.

    Dragon air nous emmène à Hong Kong, transfert, et direction finale sur Cathay Pacific pour Paris.

    Bien entendu nous arrivons à Roissy sous la pluie.

    Ma guitare n’est pas là à l’arrivée à Roissy,( elle n’avait pas envie de rentrer à Paris), elle reviendra finalement le lendemain. L’accordéon d’Alain qui a rendu de bons et loyaux services en Chine n’a pas supporté le retour et a rendu l’âme victime probablement d’une manutention brutale. `

    Ainsi s’achève le séjour 2012, et ma conclusion sera de dire que les participants avec leurs personnalités différentes ont constitué un groupe soudé, amical et bien sympathique, tout le monde ayant accompli sa tâche avec motivation et bonne humeur.

    LE VOYAGE cette année, un bon cru !

    Contrat rempli, mon cher Henri !

    Un grand bravo à tous les artisans de cette réussite.

    Michel RECULLET

    AUTRES FESTIVALS EN CHINE AVEC LES CLOWNS DE PARIS

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    LES CLOWNS DE PARIS EN CHINE

  • Comment changer sa vie: destination Cap Vert

    Comment changer sa vie: destination Cap Vert

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    Comment changer sa vie: Cap vert

    Comment changer sa vie: naviguer et découvrir le Cap vert

    LE  PROJET CAP VERT

     Titre du Projet :

    La route des Mouettes à la rencontre de la population rurale du Cap Vert, en voilier………

     Porteurs du Projet :

    BLOSSEVILLE Rémy et LEVOEN Nathalie……………………………..

    Résumé du projet :

    Faire un voyage en bateau, de fin octobre 2007 à septembre 2008, entre le Portugal et le Cap Vert et séjourner pendant plus de six mois, en navigant d’île en île sur l’Archipel du Cap Vert et en allant dans les terres pour créer du lien avec la population rurale.

    Domaines d’intervention :

    Agriculture et artisanat……………………………………………………………………………..

    Localisation :

    Cap Vert :

    Archipel le plus au sud de la Macaronésie, qui comprend aussi les Açores, Madère, et les îles Canaries, situé dans l’océan atlantique, à 500 km des côtes sénégalaises, le Cap Vert est constitué de dix îles dont neuf sont habitées. Ce sont des îles volcaniques dont le point culminant est le volcan Fogo (2829 m).

    Situé dans la partie septentrionale de la zone sahélienne, le Cap Vert présente un climat tropical sec qui peut parfois être atténué par les vents et l’altitude. La tempérture moyenne est de 24 °C avec de faible amplitude thermique au cours de l’année. Les précipitations sont faibles et irrégulières. Elles sont largement corrélées au relief. Les précipitations ne dépassent pas 300 mm sur les 65% des terres situées à moins de 400 m d’altitude. Les zones d’altitudes faiblement exposées aux vents peuvent bénéficier d’une précipitation annuelle supérieure à 700 mm. Ces indicateurs pluviométriques sont à relativiser : les pluies s’échelonnent sur 15 à 25 jours en zones arides et semi arides et sur 45-55 jours en zones sub-humides et humides, soit généralement moins d’un cycle agricole. La saison des pluies dure quatre mois (juillet à fin octobre).

    Description :

    Le projet porte sur un voyage à bord du voilier « La Route des Mouettes », un dériveur intégral Trisbal 34 (10,60 mètres), sur l’archipel du Cap Vert entre Novembre 2007 et Septembre 2008.

    Le Cap-Vert est constitué de dix îles dont neuf habitées et de treize îlots d’une superficie globale de 4 034 km2. Cet ensemble est traditionnellement divisé en deux groupes :

    Les îles au vent Barlavento  : Santo Antão ( 779 km2), São Vicente ( 227 km2), São Nicolau ( 343 km2), Santa Luzia ( 45 km2), Sal ( 216 km2) et Boa Vista ( 620 km2). Elles sont situées au nord de l’archipel.

    Les îles sous le vent Sotavento  : Brava ( 67 km2), Fogo ( 476 km2), Santiago ( 991 km2) et Maio ( 269 km2). Elles sont les plus méridionales.

    Caractérisé par un climat tropical sec qui peut parfois être atténué par les vents et l’altitude, l’archipel possède de faibles ressources hydriques. De plus, les îles du Cap-Vert n’ont pas suffisamment de terres arables (10 % de la superficie totale). De ce fait, le Cap-Vert est confronté à un déficit alimentaire structurel. L’ensemble de la production agricole et halieutique ne dépasse guère 15% des besoins nutritionnels du pays. La politique environnementale constitue un enjeu majeur dans la perspective du changement de statut du Cap-Vert qui passera, en 2008, de la catégorie des Pays Moins Avancé à celle de Pays à Développement Moyen.

    En 2005, l’archipel avait une densité de 111 habitants au km2. Le taux de croissance démographique est estimé à 2,3% par an. La population capverdienne est en transition démographique depuis les années 1980. Pourtant, l’amélioration de l’espérance de vie ne s’est pas encore traduite par un vieillissement marqué de la population. Les jeunes de moins de 15 ans représentent (en 2002) 40,62% de la population contre 45% en 1990 et les plus de 65 ans sont désormais 6,25 % de la population.

    En dépit d’une forte croissance économique et de bons indicateurs macroéconomiques, l’augmentation de la pauvreté relative indique un accroissement des inégalités. Les inégalités se sont aggravées entre les populations rurales et urbaines, entre les îles à vocation touristique et celles à dominance agricole. Le coefficient de GINI qui traduit l’ampleur des inégalités dans la distribution des revenus, est passé de 0,43 en 1989 à 0,59 en 2002. La pauvreté s’étend dans le milieu rural. Elle y est passée de 46% en 1989 à 51,1% en 2002.

    Quelle semaine !

    Samedi 08 Mars : la notion du temps ne nous est pas revenue…

    Nous allons partir de Tarrafal, demain. Nous voulons retourner sur l’île de SAL en Fin de semaine : Annie et André, la mère de Nathalie et son beau-père, viennent nous rejoindre lundi 17 pour découvrir le Cap Vert, durant trois semaines. Nous avons deux options en fonction du vent :

    –          Si le vent est Est-NordEst, ce qui devrait être le cas : cap 103°, pour l’île de BOVISTA, port de Sal Rei (91 M, soit environ 18h de navigation au pré), puis l’île de SAL (21 M jusqu’à Santa Maria ou 36 M jusqu’à Palmera, cap 355°, sûrement au moteur car nous aurons le vent dans le nez !).

    –          Si c’est du Nord-NordEst, plutôt adonnant, nous tentons de rejoindre l’île de SAL, à Santa Maria (85 M, cap 103°, puis Palmera.

    Ce matin, nous sommes allés à la police maritime pour récupérer les papiers du bateau.Le policier nous demande « Depuis quand êtes vous ici ? » « Ben, depuis… » Nous nous regardons avec Rémy : deux jours ou une semaine ou un mois ??? Nous ne savons plus. La semaine a été bien remplie, si riche et variée…

    Douche (ça fait un bien fou !), corvée d’eau (2 X 20 L et encore 2x20L demain) ce matin. Rémy s’occupe du ravitaillement en eau minérale (2 packs), jerrican d’essence et quelques courses, pendant que Nathalie rédige notre journal de Bord.

    Le matin et le soir, nous avons de nouveaux passagers.

    artimage_136043_990463_20100416572611Oui, en plus de Gratte Mi et Gratte Na qui sont revenues depuis hier d’un périple qu’elles n’ont pas encore réussi à nous raconter. Elles ronflent, elles ont l’air de récupérer d’une drôle d’aventure…  Nous vous tenons au courant. Quant à nos passagers, c’est  le taud vert de La Route des Mouettes qui les attire. « Tiens ! Brrzzzz ! Un arbre au milieu de l’eau ! » Ca bourdonne en faisant du sur-place dès le lever du jour, ça s’arrête dans la journée, pour reprendre en fin de journée jusqu’au coucher du soleil. Nous avons croisé nos passagers à terre, dans un bel acacia, en train de se repaitre de pollen. Nous nous sommes renseignés, il s’agit de mouches mellifères, inoffensives. Nathalie, allergique aux piqûres d’insectes est rassurée. Quelques coups de tapette du capitaine quand elles sont trop bruyantes, les éloignent facilement.

    Sinon, ce matin encore une magnifique plongée en apnée.

    artimage_136043_990472_20100416572933Centaines de poissons de toutes formes et couleurs, dont nous ignorons pour la plupart le nom : des noir et bleu électriques (rayés ou à pois ou seulement les yeux surlignés) ; des gris avec du vert, jaune, orange ; des oranges avec des bandes et les yeux jaunes ; poissons coffres ; petites murènes ; sorte d’orphis de 40 cm… Toujours pas de poisson au bout du fusil, Rémy est trop sentimental avec les poissons et surtout pas assez lesté pour se stabilisé au fond ! Nous avons découvert un gouffre de 2,5 m de diamètre qu’il aurait été intéressant d’explorer avec les bouteilles. Heureusement les jeunes pêcheurs pensent à venir (à la rame) nous vendre des « Papa Goye », des Garoupas… à 300 esc./kg (si si 3 €/kg), auxquels nous joignons quelques bonbons, gâteaux qui illuminent le visage de ces petits courageux. Grillés, en matelote, en accras, en paëlla… nous mangeons du poisson tous les jours, seule la manière de cuisiner et d’épicer varie !

    Alors voici ce qui nous est arrivé cette semaine que nous pourrions résumer :

    A la découverte d’une plante aux vertus oubliées, fanions de l’amitié et dégustation de canne à sucre.

    A la découverte d’une plante aux vertus oubliées, la Jatropha.

    artimage_136043_990474_201004165729743Nous étions passés la veille pour discuter avec le responsable du Parc Monte Gordo. Nous voulions en savoir plus sur leur projet de filets dans les nuages pour récupérer l’eau de pluie, connaitre la technique. Ce n’est pas si simple à mettre en place pour 4 L d’eau par mètre carré de filet récoltés par jour : l’implantation est délicate pour ne pas perturber le cycle habituel de l’eau et assécher des zones actuellement végétalisées. Un test sur une petite aire est prévu. Autre projet de lutte contre l’érosion : multiplier et replanter des plantes endémiques. Nous en venant à parler de nos rencontres, expériences respectives dans le domaine de l’agriculture, de l’environnement.

    Au cours de la discussion, je demande « est-ce qu’il y a des pieds de « Jatropha » ici. Apparemment de nombreuses îles en produisaient à une époque. Ce matin a RFI, suite aux grèves au Burkina Fasso des agriculteurs qui croulent sous le poids du pétrole et ne peuvent plus acheter du carburant pour faire tourner les motopompes, donc regardent leurs champs dépérir, même chose au Cameroun, Sénégal, le journaliste a ainsi fait allusion au manque de projets « Jatropha ». » Le technicien du Parc ne connait pas cette plante. «Nous la connaissons seulement de nom depuis la semaine dernière, suite à nos échanges avec Francesca Fortes du MAA de Sao Vincente. Cet arbre, plus précisément, produit des graines oléagineuses dont l’huile est un excellent combustible (1500 L/ha contre moins de 500 L/ha pour du colza)» ajoutons-nous. L’attention du technicien est vive. Il va voir ses collègues et demande à deux jeunes capverdiens en formation pour être guide de montagne. « Le nom usuel est Purgeira Curcas » précisons-nous. Un jeune fait signe de la tête en corrigeant ma prononciation erronée. « Il peut vous emmener demain matin en voir. C’est deartimage_136043_990480_201004165732719 l’autre côté du versant, vous pouvez en même temps voir un site géologique exceptionnel. »Le rendez-vous est pris, nous décidons pour finir notre journée d’aller jusqu’à Ribeira à pied « tu sais le petit chemin qui descend raide à la sortie du village » me dit Rémy. Nous achetons une bouteille d’eau pour tenir sous cette fournaise à la Merceria de Cachaço. La jeune fille qui nous sert a l’air de vouloir nous parler : « Habla Frances ?» «Nao, ingles. » « I speak English ». Elle nous tend une feuille posée sur le comptoir, à côté d’un gros dico. Elle est en train de faire un exercice. Elle me montre ce qui est écrit : My name is… Je lis. Elle me demande si c’est bon. « It’s ok ! » Je reprends alors son texte et l’adapte pour me présenter à mon tour. Heureux de cette rencontre imprévue, nous descendons le vieux chemin, trébuchant sur les pavés, vers Ribeira.

    artimage_136043_990484_201004165735901Des écoliers nous doublent, eux dévalent en trombe… chaussés de tongues ! Nous croiserons aussi des femmes, avec un bidon de 20 l d’eau sur la tête, remontant vers leur maison…

    Nous n’artimage_136043_990488_201004165737896arrivons pas à nous représenter l’impact que cette quête de l’eau a dans leur vie de tous les jours. Tous les capverdiens sont toujours bien habillés, propres… comment font-ils pour vivre avec si peu d’eau ??? Quels choix ont-ils opérés ?

    Le lendemain, Florien notre guide nous accompagne donc en excursion « Jatropha ».Le versant vers la Ribeira de Faja (Nord). Nous découvrons une autre vallée avec le village d’Hortelao.

    artimage_136043_990492_201004165739392Une chaleur torride nous accable dans ce paysage lunaire. Les habitants replantent des Aloès Vera pour retenir le sol très friable, constitué de couches successives de lave, lors de l’éruption du Monte Gordo, il y plusieurs centaines d’années.

    artimage_136043_990496_201004165741342« Aartimage_136043_990503_201004165745356u milieu de rien » pourrait-on dire, car plus rien ne pousse : Purgeira Curcas tient bon. Ses capacités de résistance à la sécheresse sont étonnantes. De nouvelles feuilles bourgeonnent même.

    Purgeira Curcas

    artimage_136043_990509_201004165747767Florien nous explique que les capverdiens utilisent Purgeira pour soigner des maux de ventre, mais aussi faire du savon guérissant les problèmes de peau. Il existe un site très intéressant pour mieux connaître Jotropha, dont nous allons entendre parler dans l’avenir et qui permettra aux pays du Sahel d’être autonomes en carburant. Je vous mets un extrait dans la partie AGROECOLOGIE du blog.

    C’est le « printemps » depuis peu, nous avions remarqué à notre retour de Mindelo que la ville de Tarrafal était plus verte ! Non, ce n’est pas une blague, ni l’effet de la pluie. Nous n’artimage_136043_990516_201004165751184y avons pas cru au départ et nous sommes renseignés. « Oui, les arbres bourgeonnent »

    Nous arrivons dans un endroit vraiment époustouflant : les couches de lave ont été malaxées, travaillées par des glissements ou plissements de terrain… ? Une gamme inimaginable de couleurs s’offre à nous.
    Les habitants d’Hortolao replantent des aloés verra pour lutter contre l’érosion. Seule plante à survivre dans cette aridité.

    artimage_136043_990516_201004165751184artimage_136043_990526_201004165756461

     

    Nous aurions bien prolongé notre balade, mais nous devons être à 15H à Tarrafal pour faire les fanions avec les lycéens. Retour en aluguer, plein de lycéens. Arrivés à Tarrafal, à notre étonnement, certains disent au chauffeur de nous déposer au lycée. Ils devaient être au courant de notre démarche. « Nao, o porto ». Je leur fait comprendre que le rendez-vous est à 15H. Certains demandent s’ils peuvent venir dessiner. Je leur réponds de voir avec Tatiana. Un petit bain de mer suivi d’une douche nous fait le plus grand bien ! Puis, en route pour notre grand pavois….La nuit sera bonne !

     

    Fanions de l’amitié

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    Nous étions revenus à Tarrafal dans l’objectif de concrétiser l’échange entre le collège de Saint Nicolas d’Aliermont et le lycée de Tarrafal. Mais, Tatiana, professeur de français, n’a pas reçu le soutien de sa direction, voire plutôt des bâtons dans les roues. Il a donc fallu encartimage_136043_990535_201004165801325ore quelques allers et retours au lycée. Mardi soir nous pensions que tout tombait à l’eau, car chaque jour le rendez-vous  avec les élèves se décalait. Il faut dire que les huit élèves apprenant le français et retenus par Tatiana pour décorer les fanions sont de différentes classes. La directrice devait faire le nécessaire pour les regrouper durant deux heures. Tatiana a tenu bon et accepté de venir durant son jour de congés, jeudi. « Seul jour où la bibliothèque peut nous accueillir pour dessiner ».

    Des dessins avaient été préparés sur des feuilles de papier. Ils étaient très fournis en détails. « Peut-être trop » pensionartimage_136043_990541_201004165904633s-nous, mais nous ne savions pas la facilité et la précision qu’ont les jeunes capverdiens pour dessiner à main levée.

    Ils choisissent des couleurs légèrement cassées, mais créant une harmonie dans l’ensemble du dessin.
    Le résultat est magnifique : Nédir a voulu parler de la sécheresse, symbolisée par la chute des feuilles…

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    Scènes de la vie à Tarrafal : le père pêcheur, la mère porte le poisson et garde les enfants. Merci Stéphanie.

     

    artimage_136043_990556_201004165909340En plus des fanions, des jeunes filles ont donné des poèmes, des recettes de cuisine…

    Merci à toutes et tous, nous prendrons soin de vos cadeaux jusqu’à notre retour en France.

    La Route des Mouettes est maintenant décorée d’un pavois franco-capverdien.

     

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    Dégustation de canne à sucre !

    Nous avions rendez-vous à la délégation du Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, à Vila Ribeira Brava à 8H, vendredi.

    Levés à 6H, nous sommes devant Shell à 7h pour prendre le premier aluguer pour Ribeira Brava. Difficultés pour le remplir. Après plusieurs tours et détours en ville, des grand-mères au verbe toujours allègre et enjoué s’installent peu à peu à bord, chargées de poissons (et de leurs odeurs difficiles à supporter après le petit déj.), de cartons, de cabas… Nous partons enfin. Les travaux de construction de la route avancent vite. Ce serpent de bitume dans le désert de cailloux donne aux chauffeurs envie de rouler plus vite, attention aux virages ! Ouf !

    Ilidio, technicien agricole spécialisé dans le goutte à goutte, nous accueille. Il a étudié à Cuba et parle seulement le portugais et l’espagnol. Il nous propose d’attendre Daniel, un autre technicien agricole spécialisé en production animale, qui parle un peu français. Ce dernier a une réunion qui doit finir à 10h30… Nous attendrons jusque midi, heureusement nous avions un peu de lecture et avec Ilidio, nous échangeons en franco-créolo-portugais sur nos métiers de conseillers agricoles. Des chants d’enfants envahissent le bâtiment du ministère de l’agriculture : « Agua é a vida !… » Sont-ils là pour mettre du poids à la réunion organisée pour le programme MILLENIUM dont nous parlerons plus loin ou est-ce une action de sensibilisation des enfants au respect de l’eau… Nous n’osons pas demander !

     

    artimage_136043_990564_201004165912493Il me donne la liste des produits phytosanitaires homologués au Cap Vert où je trouve de nombreux produits que nous n’utilisons plus, surtout des insecticides. Il me remet aussi le guide technique des productions horticoles et maraichères. J’y trouve des conseils calqués sur nos pratiques de pays riches : engrais 15-5-20, produits phytos, semences F1 (hybrides, dont le paysan ne peut pas ressemer une partie de sa récolte)… Je me demande comment ils vont pouvoir tenir avec un pétrole à plus de 100 $/baril !??? Leur autonomie alimentaire est construite sur une autre dépendance : celles des intrants. C’est mieux pour la conscience : on ne peut rien contre la montée du pétrole.

     

    artimage_136043_990567_201004165913104Ilidio et Daniel nous emmènent à Faja, la vallée où les français ont réalisé un tunnel pour laisser l’eau captive des roches s’écouler par gravité (voir notre dernier séjour à Sao Nicolau). Un périmètre irrigué de 45 hectares a ainsi vu le jour. Accompagnés de ces techniciens, les paysans nous réservent le meilleur accueil, se laissent volontiers photographier. Ilidio et Daniel nous explique leur métier : formations, accompagnement technique pour l’irrigation, les traitements phytosanitaires ou prophylactiques, montage de projets avec la coopération internationale… des collègues au milieu de l’Antlantique.

     

    artimage_136043_990570_201004165514507Réservoir de 300 m3 financé par la coopération française, alimentant 15 ha.

     

    artimage_136043_990571_20100416533241Ilidio nous montre l’ancien système d’irrigation en levadas qui gaspillait l’eau. Le goutte à goutte est financé par l’état sur une petite surface de certaines exploitations. « Il faut que l’agriculteur s’engage à y produire des légumes et pas de la canne à sucre, pour le Grogue ». Mais, nous voyons quelques parcelles où les paysans passent outre, ce qui semble énerver les techniciens. Les tuyaux sont percés tous les vingt ou les trente centimètres.

    Un agriculteur-propriétaire nous offre du manioc.

     

    artimage_136043_990572_201004161550725« Son sol est très argileux. C’est difficile à travailler. Les rendements sont faibles dans ce type de sol : 5 kg au lieu de 10 à 15 par pied.» nous précise Ilidio. D’ailleurs des ouvriers peinent à bêcher.

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    Je retrouve la terre de la Woëvre meusienne que nos hivers sous l’action du gel et du dégel permettent d’éclater. Ici, j’ajouterais du sable pour alléger, vu les petites surfaces et l’abondance du sable à proximité ! L’agriculteur nous interpelle : « j’arrive à produire 14 kg par pied ! Ici !» dit-il fièrement, nous montrant le sol crevassé. Nous saluons tous sa prouesse technique. Il accepte avec dignité, son corps semble se détendre, le doute dissipé. Nous sourions avec Rémy, retrouvant ici au Cap Vert des attitudes physiques plus fortes que des mots, que nous connaissons bien : Rémy étant du milieu, moi par mon travail. Comme si l’agriculteur ressent, en quelques secondes en se remémorant, depuis le travail du sol au paiement de sa récolte, toute l’énergie qu’il a dû fournir … Son corps se crispe, un peu, nous invitant alors au respect de son travail. Avec pudeur, chaque paysan nous  exprime ainsi la difficulté d’avoir une belle récolte.

    Puis, c’est un autre qui nous offre de la canne à sucre.artimage_136043_990574_201004152139904
    Nous repartons tous les quatre avec notre bâton de plus d’un mètre cinquante de haut. Nous nous arrêtons devant une autre maison : « c’est chez une agricultrice. » Elle nous propose de nous préparer quelques morceaux de canne pour les mâcher. C’est vrai il est 13h, il commence à faire faim. « C’est la première fois que j’en mange. C’est frais et parfumé. Ca met un coup de fouet.» dis-je en mâchonnant un petit bout de quelques centimètres.

     

    artimage_136043_990580_201004165915394Association de maïs avec des poivrons.L’ombre du maïs évitera aux seconds d’être brûlés par le soleil.

    « Ici, c’est un producteur de grogue. » Nous entrons dans une jolie cour verdoyante de plantes mises en pot : fougères, géranium… Un monsieur en fauteuil roulant nous accueille, puis arrive une femme âgée, au visage lumineux de sympathie. « Ils produisent du Grogue à Queimara ». La femme nous tend de petits verres haut de 3 cm… rempli de Grogue. Très fruité, il est nettement le plus agréable de tous ceux que nous avons goûté jusqu’à présent. Rémy finit le mien.

    Le soleil semble plus chaud tout à coup ???

    Nous croisons un jeune agriculteur président de l’association locale. « Il y a 22 associations dans l’île de Sao Nicolau. Les agriculteurs se regroupent pour acheter du matériel en commun, monter des projets, organiser la vente des légumes sur l’île de Sal, notamment… Lui, il est très dynamique, toujours prêt à tester de nouvelles techniques. Nous pouvons nous appuyer sur lui pour montrer aux autres. Les autres attendent souvent de voir si ça marche» précise Ilidio. « Moi aussi, heureusement que certains ont la même attitude, en France, pour pouvoir avancer… » Suis-je obligée de constater pensant à quelques visionnaires qui se reconnaitront !

    Le Cap Vert est passé de Pays Moins Avancé à celui de Pays à Développement Moyen depuis le 1er janvier 2008. Sous ces appellations que nous trouvons grossière, attribuées à des pays « en voie de développement » par des « pays développés », il faut comprendre que le Cap Vert va mieux économiquement, socialement… mais peu mieux faire ! Affublé de cette étiquette, les « pays émergeants » peuvent prétendre à des aides internationales. Ainsi, un nouveau programme « MILLENIUM », pour l’agriculture, est en train de voir le jour sur les îles de Sao Nicolau, Bovista et Santiago. Je n’ai pas eu de détails très précis, à Praia j’en saurais plus je pense. Mais, Ilidio et Daniel nous montrent quelques parcelles en expérimentation.

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    Papayes du programme MILLENIUM, avec quelques pieds de courgette dans leur ombre : la monoculture a montré ses limites en Europe, les financeurs de projets de développement tenteraient-ils de ne pas reproduire les mêmes erreurs dans les pays « émergeants » ? Finis les techniques fonctionnant au pétrole (nb : les engrais représentent 65% de l’énergie consommée par les fermes européennes) qui vont avec ? Au système d’aspersion permettant d’économiser l’eau (point positif) sont couplés : variété à croissance rapide et bonne productivité venant de Cuba que les acariens ont déjà l’air d’adorer (donc Décis, insecticide miracle, va intervenir dans peu de temps), engrais solubles directement injectés dans le circuit, espacement d’un mètre cinquante… : pseudo culture pérenne associée à des annuelles. « Ces papayers ont six mois » précise Ilidio, au milieu d’arbres de un mètre cinquante de haut. Le soleil est généreux dans le coin !

    Nous quittons nos techniciens-guides vers 16h. Echange d’adresses mail pour envoyer les photos et remerciements sincères pour tout ce temps passé, ces belles rencontres, trop brèves.

    Pour finir, quelques dictons, presque philosophiques, entendus sur RFI, où les africains ne font pas que se plaindre du changement climatique et du cours du pétrole trop élevé :

    « On ne piétine pas deux fois les testicules d’un aveugle ».

    « Quand on sème des épines, on ne va pas sans sabots ».

    Premières impressions

    Déjà prés d’un mois que nous sommes au Cap Vert ! Le temps passe vite, mais parfois il faut savoir laisser le temps s’écouler pour qu’une petite flamme naisse…

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    Nous sommes à Sao Nicolau.

     

    Chères lectrices et lecteurs de notre blog, nous tenons à vous avertir que vous allez dorénavant trouver autre chose sur ce blog. Jusqu’à présent, durant le voyage aller, nous avons été un peu touristes, maintenant la véritable raison d’être de notre venue au Cap Vert commence : créer du lien avec les ruraux, notamment les paysans. Donc nous aurons toujours des anecdotes exotiques (tic tic !) à vous proposer, mais nous allons aussi vous relater les rencontres, les méthodes culturales, les modes de vie des différentes îles, vallées, villages que nous croiserons.

    Nous ne pouvons plus  suivre le journal de bord, au jour le jour, car les connexions internet ne sont pas simples (horaires d’ouverture aléatoires, problème de ligne…) ; nous vous ferons donc plutôt un petit bilan régulier.

    Merci d’être si nombreux à partager ce périple (62 inscrits à la newsletter à travers la France, mais aussi l’Afrique, Madagascar, le Portugal, les Antilles…), sachez que vos messages nous apportent du bonheur et de l’énergie pour aller plus loin dans nos démarches.

    Boujour à toutes et tous.

    Nathalie et Rémy

     

    Premières impressions, première prise de recul.

    Toutes les informations suivantes sont majoritairement issues de nos observations, de quelques rencontres avec des personnes parlant français ou anglais, elles vous permettront de planter un peu le décor, en attendant de pouvoir rencontrer de véritables techniciens et que notre créole cap verdien s’étoffe pour parler avec les ruraux.

    –          Au niveau du climat :

    Comme nous avons pu vous l’écrire plus haut, nous sommes étonnés de la sécheresse qui sévit sur le Cap Vert. En fait, l’image qui est véhiculée en France (image sur dépliant, sites Internet…) est loin de la réalité, où du moins les photos doivent être prises durant la saison des pluies ou juste après.

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    Sortie de Tarrafal, direction Vila Ribeira.

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    Ribeira Seca, tel un oasis.

    Nous sommes en milieu tropical sec (zone sahélienne septentrionale), à plus de quatre mois de la saison des pluies (juillet à octobre pour les zones les plus arrosées), mais déjà de grandes étendues sont dépourvues de tous végétaux. Sao Nicolau décrite comme verte et agricole est majoritairement pelée ; les seules zones vertes sont en fait irriguées, par goutte à goutte ou levadas.

    –          Au niveau de la gestion de l’eau :

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    Au Cap Vert l’eau est payante et sa distribution est réglementée par l’état. Certaines maisons ont l’eau courante, mais c’est parce qu’elles sont équipées de citerne de rétention, alimentée par le réseau quelques heures par semaine. La quête de l’eau est donc LApréoccupation de toute la population. Nous constatons que des gros moyens (gouvernement cap verdien et coopération internationale, dont la France) ont  été mis en place pour approvisionner la population ou les échanges en eau :

    Vis-à-vis de la population :

    – plusieurs forages dans les villes et villages,

    – propagande à chaque lieu de distribution pour une bonne gestion de la ressource en eau,

    « Préserver l’eau et exiger sa pureté » « L’eau est la vie »… les slogans sur les fontaines incitent les cap verdiens à respecter cette ressource précieuse.

    – les fontaines sont réglementées : une femme responsable fait payer l’eau prélevée (nous avons vu aussi des bons, mais pour l’instant pas d’explication du fonctionnement) ; les horaires et les jours d’ouvertures sont respectés.

    Vis-à-vis des cultures :

    Système de citernes en amont des champs : alimentation par canalisation (depuis un forage, distribution réglementée : volume, heure et durée d’adduction) ou alimentation par camions (l’eau est achetée soit à l’état, soit à un « grossiste »).

     

    Citerne de rétention à Tarafal, alimentant des jardins en contre bas.

    artimage_136043_932486_201004161738283artimage_136043_932409_201004161716456

     

    Irrigation par goutte à goutte des pommes de terre, à Cachaço.

    Levadas (souvenez-vous à Madère, les petits canaux) : depuis une source souvent souterraine, une motopompe alimente un levada. Nous en avons vu à deux endroits : Ribeira Seca et Cavoeiros. Dans ces terrasses les bananiers, manguiers, papayes sont présents et donnent de beaux fruits.

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    Périmètre irrigué de FAJA do BAIXO : situé au nord Ouest de S. Nicolau.

    « La vallée de Faja est dite fossile. Elle est ancienne, partiellement comblée par les coulée de basalte plus récentes dans lesquelles s’écoule la presque totalité des eaux de pluie qui tombent du Monte Gordo et se perdent en totalité en mer. Pour retrouver l’eau, des français ont recherché le fond de l’ancienne vallée fossile en traversant toute l’épaisseur des basaltes récents. Plutôt que le forage, les ingénieurs ont préféré le percement d’un tunnel situé dans le bas de la vallée. L’eau s’écoule par gravité jusqu’aux cultures alors que les forages auraient nécessité de pomper à grand frais 200 m de profondeur. Mise en chantier le 3 juillet 1980, la galerie de Faja a été terminée le 31 août 1986, avec une longueur de 2180 m. Le débit est d’environ 800 m3/j, contrôlé par un système de serrements et de vannes qui permet de le réguler en fonction de la recharge de la nappe de pluie. Ce débit permet l’irrigation de 30 nouveaux hectares de terre fertiles en aval immédiat de la galerie. C’est le plus grand périmètre irrigué de Sao Nicolau. » Source Cap Vert, Loin des yeux du monde, Guides olizane/découverte. (Merci encore à Isabelle de nous l’avoir laissé)

     

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    –          Au niveau agricole :

    Au sud de l’île, de nombreuses terrasses abandonnées, car les précipitations sont très faibles (100 mm/an).

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    Seuls subsistent les murets, traces des estives passées, quand l’herbe recouvrait ces sommets.

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    Anciennes terrasses, au milieu sur le versant .

    Habitations en ruine à proximité. Il y a moins de 40 ans tout était cultivé. Le coût de l’eau est exorbitant dans ces endroits, aucune culture n’est rentable.

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    Rq : je mettrais un bémol en pensant à la ferme que nous avons visité au nord de Lanzarote au Canaries : la culture d’aloès vera pourrait avoir sa place. L’aloès vera se plait naturellement ici. Ceux que nous voyons sont très rabougris, leur chair gélatineuse a presque disparue par évapotranspiration de l’eau, mais ils résistent à l’extrême sécheresse.

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    J’ai repéré une partie plane de plusieurs hectares, avec un fond qui semble être alimenté par des sources… En discutant avec le responsable du parc Monte Gordo, il m’a avoué que les locaux n’y croient pas… Encore un projet possible à monter avec la population ou une grosse ferme à créer, selon l’état d’esprit que l’on peut avoir !

    A d’autres endroits plus en altitude (500 m), certaines terrasses sont encore entretenues, elles semblent fournir au moins une récolte (maïs généralement ou patate douce), pendant la saison humide (traces d’outils, débris végétaux récents…).

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    Au centre, en altitude, et au nord :

    Sans irrigation : une seule récolte maïs.

     

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    Avec irrigation : pomme de terre, patate douce majoritairement, haricots, oignons.

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    – Les animaux sont parqués dans des enceintes de quelques mètres carrés, faites de pierres, souvent couvertes avec des débris de tôle dans le meilleur des cas, sinon des feuilles de palmiers, bananiers si des arbres présents à proximité.

    Ils sont nourris avec les rafles de maïs récoltées au fur et à mesure des besoins (taux d’humidité très bas, digestibilité ?) en stabulation ; lorsqu’ils sont en estive, nous ne voyons pas de quoi ils se nourrissent… ce qui les amènent parfois à manger des emballages divers… riches en cellulose (cartons, sacs à ciment…)! Depuis l’aluguer, de grandes herbes donnent un air vert pâle à certaines valleuses, mais nous avons pu observer qu’elles renferment un latex. Elles ne semblent donc pas comestibles.

     

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    – Au niveau de l’environnement :

    De gros efforts ont été menés par la coopération luxembourgeoise pour la gestion des déchets. Un système de collecte est opérationnel. De grands paniers en fer, à plusieurs dizaine de centimètres du sol, devant les maisons, évitent que les sacs poubelles soient éventrés par les chèvres, chiens…

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    Parc National Monte Gordo : créé en association avec le ministère de l’Agriculture et de l’environnement et des ONG américaines, il est à la fois un site garantissant la préservation des plantes endémiques sur le « poumon » de l’île

     

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    Euphorbie Tokeyana.

     

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    Dracaena Draco

    (même chose qu’à Madère, La Gomera : la forêt de conifères, les lichens… captent et retiennent l’humidité des nuages) ; mais aussi la création de micro projets : formation de guide de montagne, artisanat,…

     

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    Sylvio, jeune guide en formation, nous explique la flore du parc.

     

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    Vous cherchiez quoi faire des vieilles paires de chaussures de mémé ?

    Le responsable du parc nous confirme dans nos premières impressions agricoles : la technique du compost n’est pas connue ici. Les paysans font un mélange de fumier stabulation des chèvres, vaches, cochons et de résidus de canne à sucre ou maïs (ce que les vaches n’ont pas mangé). Mais, la décomposition de la matière organique n’est pas terrible : climat trop sec, débris végétaux trop grossiers.

     

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    Ainsi, dans chaque rencontre avec des paysans, j’explique la technique que nous utilisons dans le jardin ou que nous avons vu fonctionner à Tacharane au Mali, suite aux enseignements de Pierre Rabhi. Certains écoutent attentivement, d’autres semblent dubitatifs… Est-ce que l’occasion nous sera donnée pour faire quelques planches de compost durant notre séjour ? Nous en avons fortement envie. Patience…

     

    –          Au niveau des infrastructures :

    – Voies de communication : à l’île de Sal, trois axes goudronnés construits et bien entretenus reliant les principales villes de l’île. A Sao Nicolau, route en bitume en construction pour remplacer celle pavée, mais les difficultés sont grandes : pente de 15 à 20 % tout le long, dans le désert.

     

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    Ouvriers lors de la pause durant la construction de la nouvelle route.

     

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    De l’autre côté de l’île avant d’arriver à Vila Ribeira.

    – Cybercafés dans toutes les villes.

    – Ecoles, lycées réalisés en dur et mieux fini que les habitations locales en général.

    – Commerces nombreux, avec une forte présence de chinois.

    Le port : malgré un aspect un peu désœuvré connait une bonne activité.

    Nous assistons aux mouvements sur le quai :

    Arrivage des bateaux de pêche locaux : maquereaux tous les matins, la principale source d’alimentation de la population. Nettoyage du poisson et salage sur le quai. Attention de ne pas laisser l’annexe dans les parages !

     

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    Sinon arrivage plus irréguliers de thons, pour l’usine de conserves.

     

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    Ferrys : un petit fait du fret et transporte quelques passagers ;

     

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    Dechargement, tri, rembarquement pour les îles suivantes.

     

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    un plus gros (tous les 15 j, venant de Sal et allant à Sao Vincente) fret, passagers plus nombreux et véhicules. Attention mal de mer garanti d’après les locaux, la coque en « fer à repasser » nous donne la même impression.

     

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    Côté plaisance cela laisse à désirer : nous ne savons jamais où laisser l’annexe, pas de place clairement identifiée à cet effet. Des jeunes locaux nous proposent leur service pour la garder, mais ne restent jamais à proximité ou lorsque nous rentrons, cinq ou six nous disent la bouche en cœur que « j’ai gardé l’annexe ! ». Il faut rester ferme dès le départ. Certains ont su nous dépanner lors de l’arrivée du ferry quand nous étions au cybercafé, nous avons su reconnaître leurs services. Maintenant, ils ne nous demandent plus rien ! Les autorités du port ou locales pourraient mettre en place une association qui formerait les jeunes (au moins à faire des nœuds corrects) et proposerait un vrai service.

    La plage de galets devant laquelle nous mouillons est un lieu de nombreuses activités :

    Point d’eau où les femmes viennent laver le linge et le sécher sur les galets,

     

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    Ramassage de galets qui servent pour la construction de la nouvelle route. Des femmes font des tas à l’aide de seaux. Un camion vient les chercher, des hommes les chargent… à la pelle.

    Séchage des maquereaux salés, pendant deux jours : le moyen de conservation local à défaut de frigo !

    Baignade, terrain de foot pour les enfants du quartier qui se trouve à proximité.

    Mais nous y avons aussi constaté une autre activité peu ragoutante : cette même plage sert de toilettes publiques. Il serait pourtant sûrement possible de prévoir des toilettes sèches pour que toutes les personnes qui travaillent, vivent et jouent à cet endroit puissent soulager leurs besoins naturels. Ce projet pourrait être commun à celui de compostage pour les jardins (cf. au dessus). Nous essayerons en temps voulu de creuser la question, si l’occasion se présente.

    Restructuration administrative en cours : deux « comicao instaladora » sur l’île, une à Tarrafal, une à Vila Ribeira Brava organisent la mise en place d’élections municipales. Elections dans quelques mois.

     

    Les rencontres que nous avons faites à Sao Nicolau :

    –          John Pedro : journaliste local rencontré lors du carnaval, puis croisé à plusieurs reprises. Il parle français. Il s’occupe d’une association locale en lien avec la ville de Montpelier, pour des fournitures scolaires, des appuis médicaux.

     

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    –          José Manuel : marin retraité, parlant anglais, proche des paysans. Il vit à Tarrafal, mais aime passer ses journées à Cachaço, son village d’enfance. Il nous fait découvrir les champs et rencontrer des locaux, dans ces deux endroits.

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    Cachaço : irrigation au goutte à goutte. Production de pomme de terre, patate douce, maïs.

    Tarrafal : dans la petite zone agricole, avec irrigation goutte à goutte pour certaines parcelles.

    Petite serre en filet protecteur, réalisée par des italiens. Nous n’arrivons à savoir si c’est privé ou financé par ONG.

     

     

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    Elevage de porcs, chèvres…

     

    A l’ombre des épines, porcinet fait du lard !

    –          A Ribeira Seca, un véritable oasis : le responsable d’une « grosse » (pour ici) exploitation parle français et nous laisse découvrir les parcelles où sont cultivés des légumes (oignons, pomme de terre, patate douce, manioc, choux), canne à sucre, fruits (mangue, noix de coco, papaye, palmiers dattier).artimage_136043_932598_201004161910549

     

     

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    –     A Faja do Baixo, au détour d’un chemin, dans le périmètre irrigué, des paysans nous offrent une papaye à déguster sur place, une à remporter avec plusieurs bananes.

     

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    Sans commentaires !

     

    –    Au lycée de Tarrafal : rencontre avec Tatiana, professeur de français. Nous avons enclenché un contact pour l’école de Saint Nicolas d’Aliermont. Le projet de grand pavois a bien plu au directeur. Feu vert pour un échange entre les deux écoles.

    Nous reviendrons à Tarrafal dans dix jours, le temps que les professeurs désignent les élèves qui pourront dessiner les fanions, mais aussi pour que les élèves préparent des recettes, des histoires… à transmettre à nos amis de Saint Nicolas d’Aliermont. Ils auront une belle surprise en rentrant de vacances.

    En discutant avec Tatiana, nous avons parlé de notre souhait de nous rapprocher des paysans. Elle va prendre contact avec le bureau du Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement (dont nous ignorions l’existence, malgré nos questionnements auprès des paysans, responsable du parc Monte Gordo) de Ribeira Brava, mais aussi avec le président de la Comisao Instaladora (responsable politique de la région de Tarafal).

     

    Voilà, tous ces moments riches comblent nos envies de dépaysement. Le mouillage de Tarafal n’est pas très agréable, car des vents thermiques dévalent les montagnes par bourrasques certains jours ou nuits. Leurs directions sont variables à tous instants et en force (entre 15 et 25 nds). La Mouette tourne sur son mouillage, où nous avons mis deux ancres par sécurité.

    Sinon, le poisson est toujours fraichement pêché et délicieux.

     

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    Il suffit d’aller devant la digue en annexe, avec un grappin, pour faire des apnées au milieu de bancs de centaines de poissons et de trouver dans les rochers des vieilles, poissons péroquets, orphis, rougets barbets…

    Les contacts avec les autres équipages sont l’occasion de se faire de nouveaux amis, voici Diana et Rolf venant de… Suède. Nathalie et Diana se parlent en anglais et traduisent à leurs hommes. Ils nous ont montré leur maison bordant une forêt de plus de 100 km de large. Les castors leur coupent les arbres qu’ils débardent pour se chauffer dans un chalet en bois de couleur rouge brique.

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    Nous partons demain pour l’île de Santa LUZIA : île désertique, où seuls les pêcheurs locaux font escale ; les poissons n’y sont pas farouches, Rémy va pouvoir tester le fusil de chasse sous marine que je lui ai offert pour son anniversaire  et moi travailler mon apnée !

    Puis nous irons à Sao Vincente, à Mindelo. Nous laisserons le bateau à la marina pour prendre le ferry vers Sao Antao, où les mouillages ne sont pas sûrs.

    A Sao Antao, l’île la plus verte, les randonnées sont fabuleuses et les ONG rurales nombreuses. Nous ne pourrons pas rester longtemps car laisser le bateau à la marina, dormir en pension, manger à l’extérieur va entamer notre budget.

    Retour ensuite à Tarrafal pour concrétiser avec les lycéens (peut-être aussi avec les paysans), le programme que Tatiana aura concocté.

    A bientôt. Portez-vous bien.

    Rémy et Nathalie

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    Camembert, comté et carnaval !

    Carnaval au Cap Vert, île de Sao Nicolau.

    L’île de Sao Nicolau est connue pour le carnaval qui a lieu dans l’île principale : Vila Ribeira Brava, le deuxième carnaval du Cap Vert après Sao Vincente. Il est réputé comme plus convivial et pas encore touristique. C’est une tradition qui rassemble les gens de tous âges nous annonce le livre qu’Isabelle nous a laissé.

    TARRAFAL

    Pour la première année, Tarrafal fête à nouveau le carnaval. Nous profitons d’être sur place pour s’imprégner de l’ambiance, nous irons à Ribeira Brava dans la semaine.

    Depuis 14 h, nous voyons passer sur la route de la plage des enfants déguisés, sautillant de joie. Vers 16h, la musique envahit les rues, telle un mille pattes qui a des soubresauts, ondulations… un flot de jeunes ados vont à la rencontre des plus petits qui les attendent à l’école. Cris de joie, mouvements rythmés, les deux groupes se mélangent, le défilé s’organise sous la houlette des professeurs. Les parents accompagnent les enfants, les rois de la fête.

     

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    La black connection de Tarafal.

    Dimanche à la tombée de la nuit, un globe terrestre de 3-4 mètres de haut débouche sur la rue de la plage au milieu d’une foule chantante et dansante. Ce défilé est organisé par la paroisse, le thème est la lutte contre le sida. Le ruban rouge trône en haut du char, des messages pour inciter la population à combattre ce fléau sont écrits ou symbolisés par des dessins d’enfants, sur des cartons, au pied de la reine de la fête.artimage_136043_916116_201004154933162

    Nous avons décidé de nous joindre à la fête. Armés de nez rouges et de nos chapeaux offerts par les copains lors de la soirée de départ à Glicourt, nous nous joignons aux badauds. Nous sommes les seuls « blancs » déguisés. Les autres équipages regardent, mais ne se joignent pas à la fête. Les locaux sont surpris. En fait, les enfants nous regardent curieusement avec un petit sourire, tirant le bras de leur parent, ces derniers étonnés nous sourient largement, les enfants s’approchent alors de nous et éclatent de rire. Certains veulent tester les nez rouges et posent pour des photos. Un mouvement se crée autour de nous plein d’excitation et de joie. Nous dansons ensemble. Les grands-mères nous prennent le bras… c’est parti pour trois heures de fête inoubliable.

     

     

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    Le char du défilé, un message pour lutter contre le sida.
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    Nos nez rouges font fureur, les enfants veulent le mettre…

    Rencontre avec John Pedro, un journaliste local qui a beaucoup apprécié notre déguisement et surtout que nous nous joigons à la fête. Il voulait faire un papier sur nous le lendemain.

     

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    Sao Nicolau, la traditionnelle.

    Nuit en mer par pétole. Nous ne mettons pas le moteur pour ne pas arriver de nuit.

     

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    Patrick sort les plumes après les rapalas. Philippe prend l’air après un séjour un peu long en cabine et Rémy espère bien manger du poisson à midi.

    Après quelques milles au bord des côtes, nous sommes étonnés, alors que les guides nous présentent Sao Nicolau comme « verte », nous ne voyons que des montagnes pelées, désertiques.

    Une oasis en bord de falaises nous fait dévier notre route : Baïa do Carraçal.

     

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    Cours de matelotage, couture… le capitaine occupe ses mousses !

     

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    Fin de matinée, nous mouillons à Porto da Preguiça, ancien port principal de l’île redevenu un petit port de pêche. Dès notre arrivée, les enfants nous font de grands signes sur le petit môle. Chaleur étouffante dans le bateau.

    Philippe, Catherine et Isabelle vont observer les fonds, proches de la falaise. Eau d’une limpidité exceptionnelle.

     

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    Les pêcheurs rentrent, Rémy et Philippe partent acheter du poisson. Ils reviennent avec 4 beaux Garoups, les fameux poissons rouges orangés à pois bleus… Un vrai délice pour tous. Le repas est perturbé par une houle de plus en plus amplifiée.  Il faut tenir les couverts…

    Nous levons l’ancre, Patrick prend la barre. Sieste, lecture… A hauteur de la pointe sud Do GUINCHO, le vent fraichit subitement passant de pétole à 45 nds, pour s’établir à 35 nds.

    Attention ça va souffler !

    Le sens marin de chacun a permis de ranger le taud, les affaires, rouler le génois et de caler l’annexe qui avait tendance à s’envoler. Arrivée au moteur à Tarrafal dans les rafales.

    Tarrafal, port principal de l’île de Sao Nicolau.

    Mouillage à côté des barques de pêche, devant des maisons colorées et au pied de falaises entaillées de deux ravins propices aux courants d’air. 25 nds.

     

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    Nous décidons de manger à terre, pas envie de cuisiner et besoin de se dégourdir les jambes après 24H en mer.

    Préparatifs de carnaval au détour d’une ruelle : deux cents jeunes répètent les danses dans un préau de la paroisse ; musique et chants entrainant.

    Enfin, nous trouvons le restaurant de Cécilia que nous a recommandé l’épicière du coin. Devanture fermée, il faut connaître ! Repas gastronomique. Rémy demande du « cabrito », mais « il n’y en a pluch ». Patrick réclame un peu de pain, il a droit à une petite brioche bien jaune de beurre.

     

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    Retour au bateau pour une nuit paisible.

    Visite de la capitale Vila Ribeira Brava, le lendemain. Une heure de route en aluguer, route bitumée, puis piste pour contourner les travaux, et enfin route de montagne pavée plus ou moins.

     

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    Les grands mères ont du caractère au Cap Vert. Discussions animées dans l’aluguer.

     

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    Aucune place de perdue, Patrick prête ses genous…

    Le paysage passe du désert à des terrasses verdoyantes, quand l’irrigation est possible. Dragonniers : arbres fossiles.

     

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    L’agence de réservation des vols est fermée, aucun horaire affiché. Nous sommes inquiets.

    Au hasard des rues et grâce au cinquième sens de Nathalie, nous trouvons un petit restaurant local. Nous demandons le « prato do dia ». Le restaurateur honoré de notre présence nous fait goûter au « grogue » costaud, puis au « ponch » à base de fruits ; il nous apporte de petits gâteaux pays comme amuse gueule ; il nous met de la musique locale ; puis nous passons au ragoût de bœuf et pilons de poulet panés, accompagnés de riz et tomates vertes, salade. Après quelques pas de danse, nous repartons repus. Photos avec le patron. Grandes accolades amicales et émouvantes.

     

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    Les trois hommes apprécient la sauce du ragout de boeuf, mais pas de pain… ils prennent les tomates pour saucer !

    Carnaval des enfants sur la place.

    Pendant le défilé, les bureaux de l’agence de l’aéroport sont ouverts. Nous apprenons que l’avion de lundi est complet et que le seul disponible part… demain matin. L’ambiance du groupe tombe dans les tongues ! L’autre possibilité est un retour à Sal avec la Mouette, le vent dans le nez, pendant 24 h au moins.

    Catherine, Patrick, Isabelle et Philippe choisissent l’option avion ce qui leur laissera encore le temps de faire une ou deux plongées, voire une partie de pêche en mer pour Patrick, ainsi que un peu de repos sur les plages de Santa Maria.

    Nathalie fait connaissance avec José Manuel à la sortie de l’aluguer, qu’elle avait pris pour un paysan. Non, c’est un homme âgé qui aime bien allé tous les jours, dans la montagne, côté nord, voir les paysans. Il lui donne son numéro de portable en proposant de le suivre lors d’une de ces visites.

    Rentrés au bateau, c’est déjà l’heure de refaire les paquetages. Nathalie et Rémy sont un peu désarmés, les autres résignés.

    Apéro dinatoire, car les estomacs ne se sont pas remis de l’après-midi. Anecdotes de la semaine, souvenirs de plongées au club… la soirée passe vite.

    Nuit agitée par les coups de vent dans la baie. Réveil à 05H30. Petit déjeuner sur le pouce. Débarquement des sacs. 06H30 notre chauffeur est au rendez-vous.

    La montagne a encore un autre aspect, moins brumeuse, les couleurs sont encore plus belles. Oasis au fond d’un ravin.

    Nous quittons nos amis non sans émotion. Retour vers Tarrafal où nous nous reposons pour nous remettre de toutes ces émotions : départ des équipiers, véritable imprégnation dans l’ambiance du Cap Vert et découverte de la campagne pleine de contrastes.

    Nos projets vont maintenant véritablement débuter. Nous réalisons l’ampleur de ce qu’il nous reste à construire. Mélange de doutes et d’espoirs. La barrière de la langue nous apparait la plus difficile à surmonter.

    Nous nous donnons quelques jours pour faire le point, le carnaval nous aidera sûrement à prendre du recul. Dès cet après-midi, les enfants défilent…

     

    29 janvier : acclimatation de l’équipage, avitaillement.

    L’ambiance sur le quai met tout le monde dans l’ambiance du Cap vert.

    Après une bonne nuit réparatrice, nous décidons d’aller aux salines et Pedra do Lume. L’endroit nous avait tellement plu que nous nous faisons un plaisir d’y retourner.

    Négociation des tarifs des Aluguers. Nous trouvons un jeune qui veut bien nous attendre à Espargos le temps de faire un peu de change.

    Il est déjà tard, nous décidons de manger en ville, à Pedra do Lume il n’y aura rien. Nous trouvons un restaurant à l’étage de boutiques. Le service est plus long que prévu. Alors que nous avons demandé le plat du jour, nous voyons un défilé s’opérer : des cartons de poulets congelés sont remontés des réserves, puis une bouteille de gaz… Midi ne doit pas être l’heure du premier service ! Nous prévenons notre chauffeur du retard.

    Des sénégalais nous tiennent la jambe pour nous faire acheter des breloques. Ils deviennent un peu agressifs quand nous déclinons leurs offres. Notre haluger arrive, nous embarquons joyeusement.

    Le paysage de la saline étonne aussi notre équipe dieppoise. Nous faisons une petite marche à travers le cratère désertique, puis nous nous baignons dans la « saumure ».

    Trouvaille de Rémy : les moteurs dieppois Vendeuvre sont venus jusqu’au Cap Vert, pour pomper l’eau dans la saline.

    Dessalage à l’eau de mer. Masque et tuba pour observer la faune des rochers. Philippe et Catherine donnent une note de 2 sur 5 au site de plongée. Il y a quand même de jolis spécimens : poissons noirs avec tête bleue, gris avec rayures noires, vieilles et aussi des sarres avec un point noir sur la queue…

    Il est l’heure de retourner à Espargos. Encore quelques courses à faire.

    Repas sur la Mouette, Isabelle pique du nez ; visionnage des photos de la journée ; tout le monde est heureux et fatigué.

    Rémy propose de partir demain pour l’île de Sao Nicolau, plus traditionnelle et moins touristique. Le carnaval y bat son plein en fin de semaine.

    Nous n’avons pas réussi à trouver les horaires des avions entre Sao Nicolau et Sal pour le retour vers la France. Nous commencerons par cela en arrivant.

     

    Une bonne douche, une bonne mousse, l’équipage est prêt à appareiller après le repas que le cuistot Patrick a préparé.

    28 janvier : arrivée de la palanquée dieppoise.

    Après négociations avec plusieurs Aluguers du village, Jorge nous attend à 22H45 devant le cybercafé. Nous ne sommes pas seuls, deux autres navigatrices au long court nous accompagnent pour récupérer leurs parents, à l’aéroport, et notre nouvel équipage : Catherine, Patrick, Isabelle et Philippe.

    Difficulté pour caser les sacs et 13 personnes dans l’Aluguer de 9 places ! En faisant des couches, ça marche ; tout le monde respirait encore à l’arrivée.

    Embarquement de l’équipage, dans l’annexe : trois voyages au ras de l’eau parmi les bouts d’amarrage, à la lumière de la frontale de Rémy. Pas de fesses mouillées.

    Déballage des sacs, puis nous échangeons anecdotes de voyage, prévision de programme, autour d’une boite de mini barres chocolatées que nous dévorons tous comme des gamins.

    Dans les bagages des dieppois, trois « Le Petit », du comté et autres breuvages des dieux !

    Nous craquons sur un bout de « clacos » avant de nous coucher. L’Aluger ça creuse !

    Sao Nicolau

    Chaud, chaud, chaud… Plus de 30°C à l’ombre au plus chaud.

    Hier corvée d’eau : 2 heures pour approvisionner le bateau avec le jerrican de 20 L et autres grosses bouteilles de 3 à 8 L. Soit 150 litres. Heureusement, le robinet n’était pas loin !

    Pour le gaz et l’essence, c’est plus loin. Le prix du gaz est dérisoire (4€/recharge au lieu de 23€ à Lorient) et l’essence 1.20 €/L.

    Les légumes sont presques aussi chers qu’en France… quand il y en a ! De plus, ils sont nettement meilleurs.

    Poisson frais à volonté entre 2 et 4 €/kg.

    Un apperçu de l’île (la partie verte et fraiche) :

    La route principale qui mène à Ribeira. Quand vous êtes en aluger, les vertèbres s’en souviennent !

    Dragonnier, arbre fossile.

    Quelques arbres subsistent malgrés la sécheresse, preuve de la fertilité de l’île il y a moins de 40 ans.

    Voilà ce que nous avons retiré de ce fantastique voyage:

    « Pourquoi attendre la retraite ou de sortir d’une grave maladie ou bien encore de perdre un être cher…? » Voici la question qui m’est venue à l’esprit quand avec mon mari nous avons parlé un jour de 2007 de partir en voyage en voilier tous les deux durant plusieurs mois. La réponse paraissait évidente : il faut le faire ! Sauf que dans le quart de seconde qui suit, une vague de bonnes raisons pour ne pas le faire commence à vous submerger : perte du boulot ou rupture de carrière, maison à payer, prise de risques… Autant être franche, cet imbroglio de doutes, peurs… mélangés avec des envies de liberté, de belles rencontres, de paysages de rêve… tel un monstre à plusieurs têtes ne vous quittera pas durant toute la phase de préparation, jusqu’au jour du départ. Pire, il trouvera des alliés parmi vos proches, vos collègues… Donc si je peux me permettre un petit conseil, ne parlez pas de votre projet temps que vous ne l’avez pas un minimum mûri et que votre décision n’est pas ferme. Cette phase de « murissement » est importante, elle peut prendre plusieurs mois. Pour nous, par exemple, la destination est venue par déduction : notre contrainte de temps était de onze mois pour découvrir un pays (de préférence tropical) en voilier en y séjournant plusieurs mois. Ainsi, le Cap Vert, les musiques de Césaria Evora… serait notre destination !

    Personnellement, donner du sens à ce voyage était primordial. Je n’avais pas envie de faire du tourisme, aller voir des populations sans aller à leur rencontre… Travaillant dans le milieu agricole, je souhaitais découvrir d’autres formes d’agriculture. J’ai donc proposé des piges à des magasines spécialisés. Ainsi, notre voyage s’est transformé pour moi en mission pour la revue « LaVigne » de rédiger des articles sur les vignobles des îles de Madère, des Canaries, du Cap Vert et des Açores. Nous avons aussi embarqué dans nos cales des graines de légumes anciens de l’association Kokopelli, des photos de notre petit potager… afin de créer du lien avec les populations locales tout en leur transmettant des  techniques maraîchères agro-écologiques. Pour garder un lien avec notre famille, nos amis… leur permettre de partager notre périple, nous avons créé un blog.

    Notre voyage a été l’occasion de formidables rencontres avec des personnes travaillant pour les ministères de l’agriculture des différents pays, des entreprises internationales de vins renommés mais aussi de simples paysans, d’autres « voileux »… Plus que les paysages de haute mer, les dauphins, les Fous de Bassan, les sommets majestueux, les plaine vertigineuses… ce sont ces sourires, ces mains serrées, ces yeux pétillants, l’accueil que l’on nous réservait, parfois une complicité proche de l’amitié… qui m’ont le plus remplie de joie , me submergent d’émotions encore aujourd’hui… et me feront repartir un jour.

    Nathalie

    SOURCE