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  • Histoires vraies d’Agnès, « Faut qu’j’te raconte »

    Histoires vraies d’Agnès, « Faut qu’j’te raconte »

    Histoires vraies d’Agnès, « Faut qu’j’te raconte »
    Nous avons voulu regrouper vos histoires vraies, comiques, moments de solitude pour chacun de nous, dans un livre. Afin de publier les meilleures anecdotes, nous avons choisi un jury sur le net : 20 personnes que nous ne connaissions pas et qui ont accepté de se prêter au jeu en relisant et en notant 10 anecdotes chaque semaine.
    En voilà une, extraite des cent histoires que nous avons conservé.
    Si vous aussi, vous voulez vous lancer et en écrire une, purement authentique, nous allons maintenant regrouper les anecdotes les plus cocasses ayant trait aux histoires d’amour, de coeur, ou de fesses!
    Les meilleures seront ensuite publiées sur ce site.

    Agnès Vassiliu

     

    russie24 Bis, Rue de Saint Petersbourg

    Cette anecdote je vous la conte

    Avec les pieds que je vous compte,

    Contre tout, mais en vers, raconter j’ose,

    Car, comme un pied, j’écris la prose.

    En ce temps là, j’avais la chanson anecdotique,

    Délaissant ma passion prolifique,

    Pour une envie d’inventions ludiques,

    De jeux de lettres, pour esprits scrableliques

    De jeux de dés, sur comptoirs éthyliques

    De jeux de société, pour une société en prémutation informatique.

    Les maquettes cartonnées, les bouts de bois collés, les jetons alignés,

    Les plans, les marques, les règles des jeux, tout devait être déposé.

    C’est ainsi que, tout prés de la place Clichy,

    Je fis connaissance de madame I.N.P.I….

    Aujourd’hui, ma compagne m’accompagne,

    Dans cette démarche administrative et protectrice.

    Moi, jeune présomptueux, envisageant qu’un malfaisant puisse,

    Dilapider d’hypothétiques futurs bénéfices.

    Elle, douce compagne, muse confiante, inspiratrice,

    First cobaye de luxe, curieuse et complice.
    tuva_hurech2Nous voici rue de Saint Petersbourg, nuit polaire, c’est l’hiver,

    L’état russe lui, ne me laisserait aucune chance de faire fortune

    Avec les idées géniales qui ballottent sur la plage arrière,

    Bien classées dans mon cartable, prêt à décrocher la lune.

    Je gare enfin mon véhicule, maudissant le parcmètre,

    Je lâche un « nom de dieu » face à l’église Saint André

    Jouxtant à quelques mètres

    L’I.N.P.I…… on y est.

    Une pancarte fléchée nous pousse dans un étroit passage

    Entre deux bâtisses grises, triste accueil, je m’engage.

    Habituel visiteur de la SACEM, je compare les lieux ;

    Amarré au pont de Neuilly, le paquebot de verre luxueux,

    Et ce sombre boyau qui nous mène à l’Institut fameux.

    La propreté industrielle, riche de millions de brevets,

    Serait-elle roupie de sansonnet face aux droits d’auteurs de refrains et couplets ?

    Au fond du passage à gauche…une porte, je la pousse..

    J’entre et je comprends de suite, je vous le dis…..plus tard.

    C’est n’est pas la caverne d’Ali Baba ce capharnaüm d’objets hétéroclites, un inventaire à la Prévert, serait

    en l’espèce plus adapté.

    Alimentaire, littéraire, antiquaire, lingère, tout ce qu’il faut pour la ménagère.

    L’étalage sur tréteaux de bois fait le tour de la pièce.

    A la caisse, trois dames patronnesses,en guise de bonjour, un petit signe de tête, sourires crispés,

    regards scrutateurs, sur brebis égarées.

    J’ai compris tout de suite, je vous le dis…. tout de suite de suite je me retourne vers ma compagne

    éberluée et lui souhaite :

    « Bienvenue à la vente de charité de la paroisse Saint André »

    Est-ce un signe vers moi l’impie

    Le pur et dur agnostique

    Pour me dire : « par l’I.N.P.I. soit béni,

    Trouve ton viatique. »

    Est-ce une pénitence que m’adresse le dieu bienfaiteur maître de ces lieux, son jugement sur mon délire

    créateur mon égo ambitieux ?

    Lèvres serrées pour ne pas éclater de rire, faussement intéressés, nous faisons le tour qui s’impose, pour

    ne pas vexer les bénévoles de la bonne cause.

    Sans perdre notre contenance, regards furtifs, pas mesurés, un p’tit bonsoir à l’assistance, fin d’la visite,

    sortie feutrée. A peine la porte refermée, comme des bossus, d’un fou rire trop longtemps retenu, nous avons ri, comme des enfants, nous avons ri….

    En attendant : méfiez-vous qu’au numéro de votre rue, ne se glisse avec l’adresse, Un bis malicieux, qui vous laisse, Une anecdote, au coin d’la rue.