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Histoire d’amour en asie

Rencontres coloniales ou les histoires vraies d’Asie.

Au commencement cette histoire en asie

L’amour en asie ou les élans exotiques ; Vietnam juillet 1947, le Nord s’embrase, le Sud s’amuse. Hanoï ne veut plus d’un passé de soumission et lève l’étendard d’une liberté si longtemps enfouie. Des idées nouvelles, un désir d’indépendance, un vent nouveau souffle sur le Tonkin et l’ombre d’un avenir sombre embrase la quiétude tranquille des rizières.

Saigon, l’insouciante, se perd dans les jeux, s’enivre de fêtes lascives, s’oublie dans la lumière des néons chatoyants. Elle a beau s’étourdir, elle sait que le destin d’un pays la rattrapera bientôt, alors elle exulte dans des frasques démesurées et se laisse mourir de plaisir.

En ce 14 juillet 1947 alors que les évènements se précisent dans le Nord, dans le Sud un grand bal des débutantes se prépare au le palais présidentiel. Le chef de l’état a invité de très nombreux convives à participer à cette soirée de prestige qui fait rêver toutes les jeunes filles du Vietnam. Elles sont là les sœurs Hô , elle font partie de la fête, ébahies d’être ici dans cette magnifique résidence. Le monde entier leur tend les bras, la terre entière est à genoux devant leurs délicates silhouettes à peine sorties de l’adolescence, elles sont les reines d’un monde qui va s’enfoncer dans une tragédie interminable et douloureuse. Au diable la guerre, rien ne compte plus pour elles que les paillettes et le strass des robes qui scintillent sous la lumière indiscrète des projecteurs.

Le coup de foudre de l’histoire d’amour en asie  

Ils sont tous là, généraux aux uniformes rutilants, coloniaux aux costumes impeccables, diplomates à l’allure empruntée, jeunes hommes au regard de braise, belles plantes exotiques prêtes à dévorer les mâles trop peu méfiants, ce sont les derniers représentants d’un monde déjà oublié, un monde en sursis.

Leur père les présente à son ami, un certain Monsieur Messmer et, manu militari, les invite à aller s’amuser car des affaires fort importantes l’attendent.

Elle s’appelle Simone et ses sœurs ont pour nom Yvonne, Marguerite et Cécile et viennent du Nord. Elles sont vietnamiennes mais de nationalité française, cette particularité les sauvera plus tard d’une lente descente aux enfers.

Happées par la musique langoureuse distillée par un orchestre en smoking blanc, elles s’égaient toutes comme des moineaux affolés, éperdues de bonheur, émerveillées, gargarisées par ce luxe exacerbé offert sans pudeur par cette immense salle de réception.

Le service de sécurité est là tendu, à fleur de peau, l’oeil aux aguets, prêt à intervenir au moindre mouvement de foule, au simple battement de cils, suspectant même leurs propres collègues car aujourd’hui les frontières sont floues, le futur incertain et les amis peu sûrs.

Paul est le responsable de cette garde rapprochée, il observe les aller- venues de chaque convive, son œil aguerri plonge dans le regard des invités pour en extirper l’essence et ainsi anticiper tout danger. Soudain ce professionnel aux yeux bridés, cet Elliot Ness au cœur de pierre, reste figé devant ce tableau si fragile d’une jeune fille timide et maladroite. Il est là comme tétanisé, seul enfermé dans un silence de glace parmi tous ces gens qui tournoient, s’esclaffent, mangent et boivent.

Alors Paul, il faut te réveiller, tu n’as pas le droit de rêver, retombe sur terre, ici tous comptent sur toi. Rien n’y fait, subjugué par la belle Simone, il oublie tous ses devoirs, confie à son adjoint la bonne marche des opérations, se défait de ses habits de fonction et revêt un costume valorisant, car monsieur veut plaire, séduire, jouer les fanfarons et assiéger le cœur de la jeune fille drapée dans un magnifique Ao-Aï bordeaux. Il sait à cet instant précis qu’elle sera la femme, la femme de sa vie.

Histoire d’amour en asie, le stratagème pour conquérir la belle 

Paul, fin stratège, invite tantôt Yvonne, tantôt Marguerite à des danses endiablées et ne jette aucun regard à Simone qui de surcroît n’en a cure…. D’ailleurs elle n’a même pas remarqué ce garçon follement amoureux qui virevolte avec ses sœurs. Le voilà faisant le beau, il parle haut et fort, se trémousse comme un gardon pris à l’hameçon, le ridicule ne peut rien contre l’amour.

Paul est fort courtisé par la gente féminine, son charme a déjà fait de nombreux ravages et dévasté de nombreux cœurs de Saïgonnaises. Son père est un homme que tous connaissent, respectent et il est d’ailleurs extrêmement fortuné, puissant et de surcroît un bienfaiteur de l’église.

Le papa de Simone connaît d’ailleurs bien celui de Paul, ils se fréquentent et s’apprécient.

Paul, le tombeur de ces dames, a sorti les grands moyens et rien ne pourra arrêter cette machine à broyer le cœur de Simone, ni l’indifférence, ni l’échec et encore moins le ridicule. L’affaire s’annonce difficile car les prétendants sont nombreux et la victoire difficile. Le regard de velours ne suffira pas à capturer, à ensorceler cette jeune fille qui ne pense aujourd’hui qu’à s’amuser au rythme des danses et des rires.

Paul ne veut pas laisser partir son amour d’asie 

Pas de répit pour Paul car le lendemain il part à la recherche de sa belle et trouve l’adresse où celle- ci habite. Il passe et repasse devant cette maison aux couleurs de l’amour ; il n’ose pas s’arrêter, hésite, se tâte… Yvonne et Marguerite ont remarqué son manège et l’invite à venir prendre une petite collation que ce dernier accepte avec empressement. Enfin la première défense est franchie et Paul rêve déjà d’une victoire totale où Simone béate tomberait dans ses bras comme un fruit mûr prêt à être cueilli.

Il pavoise dans cet aéropage de la gente féminine et ne veux plus partir, il s’incruste et même s’invite à dîner. L’on envoie un « boy » à Cholon, le quartier chinois de Saigon, afin de commander un canard laqué, plat uniquement réservé aux convives de choix. Paul tel un pacha en « Pachaterie » se félicite de cette si « inattendue » invitation mais malheureusement une épreuve des plus épouvantables l’attend. Notre séducteur déteste le canard et ce met si délicat le dégoûte au plus haut point, ingérer cette volaille palmée est une torture à sacrifier sur l’autel de l’amour. Paul ne cède pas et prenant son courage à 2 mains avale courageusement le canard qui lui est présenté et dans un rictus des plus hypocrite, remercie la maîtresse de maison d’une si délicate attention.

Les heures passent, et l’encombrant convive ne se décide toujours pas à regagner ses pénates, il s’évertue à camper près de sa belle qui le trouve aussi collant que du riz gluant.

Comment se débarrasser de cet amoureux transit qui, de peur de se faire coiffer au poteau par un autre prétendant, ne veut plus quitter des yeux sa « future épouse non consentante ».

Il est fort tard et voilà qu’il virevolte, fait de l’esprit ne remarquant aucunement les baillements à peine dissimulés de toute la maisonnée. Une telle opiniâtreté amuse et même séduit les sœurs qui ne savent toujours pas pour laquelle cet « ‘énergumène » s’évertue à stationner, sans la moindre gêne chez elles. Etant donné l’heure tardive, la maman propose à Paul de dormir sur place dans la seule pièce disponible celle où réside leur animal de compagnie le « cochon ». N’écoutant que son courage Paul n’hésite pas un instant à accepter de partager son sommeil avec cet animal réputé pour sa propreté légendaire et son ronflement peu délicat.

Les jours passent et Paul reste sur place, aveugle à la gêne occasionnée, planté tel un chêne indéracinable aux racines tentaculaires ; le cochon est devenu un ami intime, un vrai pote de chambrée à qui il confie son espoir de conquérir le cœur de Simone.

Comprenant qu’il est impossible de se débarrasser d’un tel phénomène, la famille entière déstabilisée, dérangée mais aussi intriguée attend avec impatience le dénouement, le départ de cette bernique, non bretonne, aux yeux bridés.

Une vraie histoire sans lendemain dont l’héroïne, l’exotique Simone, en voiture Simone, ne semble pas encore remarquer le manège de Paul dont l’incroyable audace a déjà « tsunamisé » une famille entière.

Les jours passent et « Mister glue » ne trépasse toujours pas. Vous vous demandez comment cette abracadabrante histoire peut se terminer ?! Et bien rassurez vous car l’étalon italien, oh pardon, vietnamien, se maria avec Simone dans la cathédrale de Saigon soulageant sa future belle- famille d’un si long siège dont l’issue paraissait vraiment improbable.

Amour quand tu nous tiens

Qu’est devenu le cochon, fut-il invité à la cérémonie, se laissa t-il glisser vers une dépression d’avoir perdu son co- locataire ? Mais ceci est une autre histoire que je vous conterai plus tard , bien plus tard !

Amour en asie et me voilà!!!!

Henri (l’un des enfants du couple)

Colonial encounters or true stories from Asia.

Love story in Asia or exotic impulses; Vietnam in July 1947, the North blazes, the South has fun. Hanoi does not want a past submission and raised the standard of freedom so long buried. New ideas, a desire for independence, a new wind is blowing and the Tonkin shadow of a bleak future ablaze the quiet tranquility of the rice fields.

Saigon, carefree, is lost in games, gets drunk lascivious parties, is forgotten in the light of shimmering neon lights. It was nice to stun, she knows that the fate of the country will catch up soon, so she exults in the exaggerated antics and left to die of pleasure.

In July 14, 1947 when the events become clearer in the North, in the South a big debutante ball is preparing for the presidential palace. The head of state has invited many guests to attend this prestigious evening that dream all young girls in Vietnam. They are the Ho sisters, she is part of the festival, dumbfounded to be here in this beautiful residence. The world tends their arms, the whole earth is kneeling before their delicate silhouettes barely out of adolescence, they are the queens of a world that will sink into a long and painful tragedy. Damn the war, nothing is more important for them than the glitter and rhinestone dresses that sparkle under the spotlights indiscreet.

They are all there, the general gleaming uniforms, impeccable colonial costumes, diplomats borrowed allure, young men fiery eyes, beautiful exotic plants ready to devour unsuspecting males too, are the last representatives of a world already forgotten, a world suspended.

Their father presents his friend, a Mr. Messmer and forcibly, invites them to go have fun, because of very important business ahead.

Her name is Simone and her sisters are named Yvonne, Cecile and Margarita and go North. They are Vietnamese but of French nationality, this feature will save later a slow descent into hell.

Caught up in the languorous music distilled by an orchestra in white tuxedo, they brighten all as frightened sparrows, distraught happiness, amazed, gargarisées offered by this shameless luxury exacerbated by the huge reception room.

The security service is tense, on edge, the eye on the watch, ready to intervene at the slightest movement of crowds, the simple blink of an eye, even suspecting their own colleagues because today the borders are blurred, the future uncertain and insecure friends.

Paul is responsible for the bodyguards, he observes the allergen came from each guest, his trained eye plunges into the eyes of guests to extirpate the essence and thus anticipate danger. Suddenly this professional slant-eyed, this Elliot Ness in the heart of stone, remains frozen so fragile before this picture of a girl shy and awkward. It is there like paralyzed, only enclosed in a glass of silence among all these people circling, guffaw, eat and drink.

Then Paul, we must wake up, you do not have the right to dream, falls back to earth, here all counting on you. Nothing will work, captivated by the lovely Simone, he forgets all his duties, his deputy entrusts the smooth running of operations, takes off his clothes and clothes feature a costume rewarding because Mr. wants to please, seduce, play boasters and besiege the heart of the girl draped in a beautiful Ao-Ai burgundy. He knew at that moment that she will be the woman, the woman of his life.

Paul, strategist, sometimes invites Yvonne, sometimes Marguerite in wild dances and throws no say in addition to Simone who does not care …. Besides, she did not even notice the boy spins madly in love with her sisters. Here he is doing fine, he speaks loud and wiggles like a roach took the bait, ridicule can do nothing against love.

Paul is very courted by the female, its charm has already made many ravages and devastated many hearts of Saigon. His father is a man that everyone knows, respects and it is also extremely wealthy, powerful and moreover a church benefactor.

Simone’s father also knows well that of Paul, they attend and enjoy.

Paul, the heartthrob of the ladies, pulled out all the stops and nothing can stop the machine to crush the heart of Simone nor indifference or failure much less the ridiculous. The case will be difficult because the contenders are numerous and difficult victory. The velvet look is not enough to capture, to bewitch the girl who now think that fun to the rhythm of dancing and laughter.

No rest for Paul because the next day he goes in search of his sister and finds the address where the latter lives. It comes and goes in front of the house with the colors of love; he does not dare to stop, hesitates, fumbles … Yvonne and Margaret noticed her game and invite him to take a small snack that he accepts with alacrity. Finally the first defense is crossed and Paul already dreaming of total victory where Simone smug fall into his arms like a ripe fruit ready to be picked.

He decked in this Areopagus of the fairer sex and do not want to leave, he became entrenched and even invite to dinner. One sends a « boy » in Cholon, Saigon’s Chinatown, to order a duck dish only available to guests of choice. Paul like a Pasha « Pachaterie » welcomes this if « unexpected » invitation but unfortunately one of the most horrific ordeal awaits. Our seducer hates ducks and puts delicate disgusted at the highest point, palmate poultry ingest this is torture to sacrifice on the altar of love. Paul did not give in and taking her courage in two hands bravely swallows duck and presented to him in a rictus of more hypocritical, thanked the hostess of a delicate attention.

The hours pass, and always cumbersome guest not decided to return to his household, he strives to camp near his sister who also found that the sticky glutinous rice.

How to get rid of this transit lovers who, for fear of being pipped at the post by another suitor, does not want his eyes off his « future wife unwilling. »

It is very late and now he spins, makes the mind does not noticing the barely concealed yawns of the entire household. Such obstinacy amused and even attracted the sisters who still do not know why this’ ‘rowdy’ strives to park, without the slightest embarrassment at home. Given the late hour, the mother offers Paul to sleep on site in the only room available that in which lies their pet « pig ». Listening only to his courage Paul does not hesitate a moment to agree to share sleeping with that animal known for its legendary cleanliness and little tricky snoring.

The days pass and Paul remains in place, blind to the inconvenience, such ineradicable oak planted with sprawling roots; the pig has become a close friend, a true friend of barracks to whom he confided his hope to win the heart of Simone.

Understanding that it is impossible to get rid of such a phenomenon, destabilized the whole family, but also disturbed puzzled looks forward to the outcome, the start of this limpet, not Breton, with slanted eyes.

True story without a future in which the heroine, the exotic Simone, Simone drive, does not seem to notice the ride of Paul whose incredible audacity has already « tsunamisé » an entire family.

The days pass and « Mister glue » does not always passes away. Wondering how this bullshit story may end! Well rest assured you as the Italian Stallion, oh sorry, Vietnamese, married Simone in the Cathedral of Saigon relieving his future in-laws for a long siege, the outcome seemed really unlikely.

What happened to the pig, he was invited to the ceremony, if he slipped into a depression at losing his co-tenant? But this is another story that I will tell you later, much later!

Henri (one of the couple’s children)

A Propos de l'auteur

ritdelaban

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